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Peut-on affranchir le travailleur de toute servitude ?

Publié le 09/03/2005

Extrait du document

Comme nous le constatons tous les jours dans notre société française, le travail est une nécessité. Qui ne travaille pas est montré du doigt : c'est soit un fainéant, soit un malchanceux. Ainsi le travail se pose à l'homme moderne comme une nécessité, et donc comme une contrainte. Dès lors que le travail devient la seule façon de subvenir à ses besoins, ne devient-il pas outil de servitude ? Nous le verrons, à bien des égards, c'est le cas. Mais c'est le travail dans sa forme moderne qui reste à combattre, et non le travail au sens philosophique du terme. Car n'est-il pas, au final, le seul outil dont dispose l'homme pour se donner les moyens de répondre à ses exigences de liberté ?

  • I) On peut affranchir le travail de toute servitude.

a) Le travail peut être consenti. b) Le progrès rend le travail de moins en moins pénible. c) Le travail peut être épanouissant.

  • II) On ne peut pas affranchir le travail de toute servitude.

a) Le travail est une contrainte. b) Le travail est asservissement. c) Le travail est dépossédé du produit de son travail.

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« continue à voir dans le travail une des valeurs fondatrices de la société moderne.

Le travail n'est-il que servitude ? 2/ Le travail comme libérateur Le travail n'est pas que servitude, voyons dans quelle perspective il peut, tout au contraire,s'avérer être un plein élan vers la liberté.

"A la vérité, le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse letravail dicté par la nécessité...

La réduction de la journée de travail est la conditionfondamentale de cette libération." Marx, Le Capital.Ainsi, même Marx ne conçoit pas le travail comme outil de servitude en soi, même Marx,le penseur de la soumission capitaliste de l'homme par l'homme, pense le travail ET laliberté.

- Le rôle social du travail.L'homme s'affranchit des lois naturelles et de l'erreur divine originaire par le travailcartésien : il se rend maître de la nature.

Mais bien au delà de cela, c'est le travail qui lieles hommes entre eux, et c'est bien souvent au sein du monde du travail que surviennentles avancées sociales : on peut penser au front populaire ou encore à l'émancipation desfemmes par la volonté de pouvoir travailler (et dans une moindre mesure on peut parler decertains aspects de 1948).

- L'interdéppendance des travailleur constitue le lien social par exellence. C'est parce que je ne peux tout faire moi même, tout prduire par mes mains, que j'ai besoin d'autrui.

Plus encore que cela, si jedevrais tout créer, alors je n'aurais pas du "temps libre", pris au sens du temps passé à ne pas se donner de fin interessée.

La divisiondu travail n'est pas un outil de servitude en soi : utilisée plus sainement elle pourrait devenir un outil de libération de l'homme.

Dans unmonde ou le travail est roi, moins de temps de travail signifie plus de temps "libre".

- Hegel & la dialectique du maître et de l'esclave.Ce fameux passage de Hegel interroge l'homme sur son rapport à autrui, à la nature, et autravail.

Deux hommes seuls se rencontrent : l'un et l'autre vont essayer de dominer autrui,pour en faire son esclave.

L'inégalité naturelle (différences biologiques) implique que l'un vadevoir se soumettre à la puissance corporelle de l'autre.

Les deux hommes seuls, aprèss'être rencontrés, ont donc établi une hierarchie de serviture : l'un est esclave de l'autre.Ce dernier va soumettre le plus faible à ses désirs, et va l'entraîner dans la seconde phasede la montée dialectique du maitre et de l'esclave.

L'esclave va être contraint de travaillerpour le maître, et va ainsi améliorer sa condition physique, apprendre à maîtriser la nature,ainsi l'esclave, à défaut d'être devenu le maître d'autrui, devient le maître de la nature.

Aucontraire, le maître baigne dans l'oisiveté, il est entretenu par son esclave et se laissealler à la paresse.

Arrive alors la dernière phase : qui est l'esclave, qui est le maître ? Lemaître initial n'est-il pas devenu dépendant de son esclave, seul à pouvoir assouvir sesdésirs, et même ses besoins ? La sagesse ne serait-elle pas alors, pour les deuxhommes, de tous deux travailler, et de coopérer ? Dans cette analyse apparait l'aspectdouble du travail : s'il peut devenir un outil de servitude, nous l'avons vu, il peut égalementdevenir un outil de libération de l'homme face aux contraintes que lui imposent la nature,un outil d'émancipation.

- Marx : le travail fait l'homme.Comme nous l'avons évoqués un peu plus haut, sans développer, même Marx admet quele travail n'est pas un outil de soumission en soi (mais que c'est son usage capitaliste quil'est).Marx ne remet pas en cause cette définition du travail comme effort fourni par l'homme pour transformer son environnement dans le butd'améliorer sa condition :"Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature.

L'homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôled'une puissance naturelle.

Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin des'assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie."Mais Marx va plus loin.

En effet, qu'est-ce qui différencie "Une araignée faisant des opérations qui ressemblent à celles du tisserand"et un "architecte" ? La différence tient dans l'usage de la raison opérée au préalable par l'homme travailleur : l'architecte, ou touttravailleur, réalise d'abord dans sa tête, par l'entendement, par son imagination, le plan de l'objet qu'il s'apprête à créer."Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa têteavant de la construire dans la ruche.

Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur."C'est là ce qui différencie l'homme de l'animal : l'homme réalise sur la nature ce qu'il a dans la tête, l'homme réfléchit avant d'agir,l'homme a le recul nécessaire face à son environnement pour le modifier en visant un but préalable, et ce pouvoir là n'est partagé avecaucun animal.

Ainsi, le travail fait l'homme, c'est l'homme travailleur qui réalise l'humanité.(Extraits de Le Capital). »

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