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Que peut-on connaître du vivant ?

Publié le 15/10/2004

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D.N. Par suite, les caractères acquis ne peuvent pas être transmis.2) La génétique moléculaire a confirmé l'idée de variation individuelle aléatoire et indépendante du milieu. En effet, le message génétique se transmet en général sans altération mais il existe néanmoins des "erreurs" de transmission ou plus exactement des erreurs de réplication de l'A.D.N. en A.R.N.

Le vivant se dit de ce qui naît et meurt, et sa connaissance n'est pas celle de la vie mais celle des lois d'un être vivant. Il n'y a pas de connaissance de la vie - la vie est une notion vague -, mais une connaissance possible des lois du vivant. Cependant, le vivant n'est pas un objet comme un autre : il ne suffit pas de connaître les lois immuables qui le régissent, mais de le concevoir à partir du sens qui ordonne sa vie.

« substances : machine jusqu'à un certain point (le corps), ce qui le caractérise en propre reste l'exercice de lapensée qui, elle, est immatérielle.

Parler avec à propos est le signe extérieur d'une telle spécificité. «S'il y avait de telles machines qui eussent les organes et la figure extérieure d'un singe ou de quelque autre animalsans raison, nous n'aurions aucun moyen pour reconnaître qu'elles ne seraient pas en tout de même nature que cesanimaux.» Descartes, Discours de la méthode (1637). • Descartes, lui, propose la théorie dite des «animaux-machines»: pour lui, lesanimaux n'ont pas d'âme: seuls les hommes en ont une, qui leur confère lelibre-arbitre.Les animaux sont donc simplement des corps, qui obéissent aux lois de lamatière corporelle.

Ce sont, en somme, des automates, très complexes,certes, mais déterminés de manière entièrement mécanique.• Pour Descartes, la «biologie» est donc une branche de la physique.

Ce queje connais du vivant, c'est son mécanisme. La biologie, chapitre de la physique (Descartes).Descartes, préoccupé de physique et, en particulier, de mécanique (= étudede l'enchaînement des causes, qui se dit en grec : mékanè), a considérécurieusement que les animaux sont des machines (théorie de l'animal-machine).

« C'est la nature qui agit en eux, selon la disposition de leursorganes; ainsi qu'on voit qu'un horloge (— une horloge), qui n'est composéque de roues et de ressorts, peut compter les heures, et mesurer le temps,plus justement que nous avec toute notre prudence » (Discours de laMéthode, 1637). Le problème de l'union de l'âme et du corps. a) La hiérarchie des âmes selon Aristote.

Aristote distinguait, dans son Traité de l'Ame :• L'âme végétative, principe de la nutrition et de la croissance des plantes;• L'âme sensitive, principe de la sensation et de la locomotion chez les animaux;• l'âme rationnelle (ou dianoétique), qui — chez l'homme — couronne les deux précédentes. b) Chose qui pense ou matière brute.

Descartes rejette absolument ces distinctions.

« Il n'y a en nous, écrit-il,qu'une seule âme, et cette âme n'a en soi aucune diversité de parties : la même qui est sensitive est raisonnable, ettous ses appétits sont des volontés » (Traité des Passions, art.

47; 1649).

Ceci implique que les animaux, qui nepensent pas, ne connaissent ni le plaisir ni la douleur. c) L'insoluble question de l'union de l'âme et du corps.• Le corps de l'homme aussi est donc en tous points comparable à une machine (un médecin du XVIIIe s.

écriramême un ouvrage intitulé : L'Homme-machine, 1748).L'homme-machine dérive de l'animal-machine de Descartes mais La Mettrie entend pousser le mécanisme cartésienjusqu'au maximum de ses conséquences logiques: tout ce que la métaphysique cartésienne attribuait à l'âme(pensées, ides innées) peut être expliqué matériellement.

Tout en l'homme n'est que mécanisme et il revient à lascience d'en rendre compte.• Comment expliquer alors l'union vécue de la « substance étendue » (= la matière) du corps et de la « substancepensante » (= l'âme) ? Descartes localise bizarrement dans la glande pinéale (petite glande située au-dessus ducerveau moyen, que nous nommons aujourd'hui : épiphyse), le point de jonction entre les volitions de l'âme et lesmouvements du corps de l'homme.

(Evitez : « le gland pinéal », perle célèbre rencontrée dans certaines copies !)• « Toute l'action de l'âme consiste en ce que, par cela seul qu'elle veut quelque chose, elle fait que la petiteglande à qui elle est étroitement jointe, se meut en la façon qui est requise pour produire l'effet qui se rapporte àcette volonté » (Traité des Passions, art.

41; 1649). Il faut distinguer la science et la métaphysique. «Un phénomène vital a, comme tout autre phénomène, un déterminisme rigoureux [qui] ne saurait être autre chosequ'un déterminisme physico-chimique.

La force vitale, la vie, appartiennent au monde métaphysique; leur expressionest une nécessité de l'esprit.» Claude Bernard, Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et auxvégétaux (1878). • Au XIXe siècle, Claude Bernard a clairement séparé la question «qu'est-ce que la vie?» de la question «commentfonctionnent lés êtres vivants?».

La première est une question métaphysique, à la fois incontournable - l'esprit abesoin de se la poser - et insoluble en termes scientifiques.

La seconde est scientifique, et l'on y répond de manièreexpérimentale, en faisant apparaître les mécanismes physico-chimiques à l'ouvre dans les multiples fonctions vitalesde l'organisme.• Comme Aristote, Bernard admet l'idée d'un principe vital; comme Descartes, il affirme que nous ne pouvonsconnaître des êtres vivants que leurs mécanismes.

Ces mécanismes sont distincts de ceux que l'on étudie enphysique du fait de leur complexité et de leurs interconnexions, qui font des êtres vivants des «organismes». »

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