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La science échoue-t-elle à connaître le vivant ?

Publié le 27/02/2008

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), même si, sans ce type de relations la vie ne pourrait ni exister, ni se développer, toujours est-il que sa forme et sa croissance sont régies par une programmation interne qui n'est pas le résultat des forces extérieures qui s'exercent sur l'être vivant. Par exemple, un poisson rouge ne peut survivre sans eau et daphnies, mais aucune force physique ne peut transformer ce dernier en éléphant. Les manifestations principales de cette morphogenèse autonome sont l'auto-formation, l'autorégulation et l'auto-réparation. Cette dernière, bien qu'elle ne concerne pas tous les organes, s'étend cependant à un nombre infini d'agressions et de blessures. C'est ainsi que l'écorce du pin entaillé se refait, que la pince du crabe repousse et que les blessures se cicatrisent.Le troisième critère est l'invariance reproductive. Les êtres vivants se reproduisent. En outre, cette reproduction est marquée par l'invariance, soit complète en cas de reproduction par sissiparité (division des cellules), soit partielle en cas de reproduction sexuée. Il existe alors des différences individuelles (à l'exception des jumeaux univitellins) mais les caractéristiques de l'espèces sont conservées. Il ne faut pas confondre la variabilité des individus et l'invariance propre à l'espèce.

La biologie moderne se rapproche de plus en plus de la biochimie ; par là, elle perd son objet : la vie. Le biologiste Jacob von Uexkûll envisage une autre possi-bilité : ne plus considérer le vivant comme un objet d'études, mais comme un sujet ouvert à un milieu avec lequel il est en constante interaction. Comprendre le vivant, ce n'est pas le disséquer ou l'analyser, c'est établir les relations dynamiques qu'il entretient avec son environnement : chaque espèce vit dans un milieu unique en son genre et n'est sensible qu'à un nombre limité de stimuli qui définissent ses possibilités d'action. La vie se définit alors non comme un ensemble de normes et de lois analysables, mais comme une « normativité « (Canguilhem). Ce qui caractérise le vivant, ce n'est pas un ensemble de lois mécaniques, c'est qu'il est capable de s'adapter à son milieu en établissant de nouvelles normes vitales.

« Problème classique d'épistémologie.

Pour réussir à connaître le vivant, la science ne doit-elle pas le chosifier ? Ils'agit de savoir dans quelle mesure il est nécessaire de faire du vivant un objet pour l'étudier.

C'est la question del'objectivation du vivant, et de ce qu'elle implique relativement à l'analyse mécanique du vivant.Objectiver le vivant, est-ce considérer qu'il est régi par les lois ordinaires de la physique et de la chimie ? Est-cenécessairement le considérer comme une machine ?Enfin, il faut bien souligner la distinction entre le vivant, être organisé remplissant certaines fonctions, et la vie,principe métaphysique permettant de distinguer l'inertie du vivant. II - UNE DÉMARCHE POSSIBLE. A - CONNAÎTRE LE VIVANT APPELLE SON ÉTUDE DU POINT DE VUE DE LA SCIENCE. Connaître quelque chose, c'est toujours le connaître scientifiquement.

Et cela exige qu'on en fasse un objet descience.Qu'est-ce à dire pour le vivant ? Comment faire du vivant un objet ? Réponse : en considérant qu'il ne fonctionnepas selon des lois différentes de celles qui régissent la matière inerte.Les mêmes lois physico-chimiques qui règlent la matière inerte règlent aussi le vivant.

Cela a pour conséquence defaire pièce à toute idée métaphysique de principe vital.C'est cette rupture épistémologique qui fait qu'on n'étudie plus la vie dans les laboratoires, mais uniquement lefonctionnement du vivant. B - CONSIDÉRER LE VIVANT COMME UNE MACHINE. C'est la position mécaniste, celle de Descartes notamment.

Elle est induite de la séparation métaphysique de l'âmeet du corps, de la substance sensible et de la vie.

Il faut donc considérer le vivant comme une espèce de machinedont le fonctionnement procède de la disposition de ses parties. "Je suppose que le corps n'est autre chose qu'une statue ou machine de terre, que Dieu forme toutexprès, pour la rendre la plus semblable à nous qu'il est possible." Descartes, Traité de l'homme,1664. Comment définir le vivant ? Pour comprendre le vivant, on peut le comparer au fonctionnement d'un mécanismedans une machine.

Descartes ne saisit pas ce qui caractérise le vivant.

Au XVII, siècle, la biologie en tant quediscipline scientifique n'existe pas.

En outre, chez Descartes, l'homme est un composé de deux substances, lecorps et l'esprit.

Et seul l'esprit, aux yeux &Descartes, contient l'excellence de l'homme.

De ce fait, le vivantest assimilable à un automate fait de poulies et de ressorts et dont toute la dignité vient de son créateur.

End'autres termes, ce qui fait la noblesse de l'homme est au-delà de son Organisation matérielle.

Elle est dans leprincipe divin qui lui donne vie.

Simple composé de matière, l'être humain n'aurait aucun intérêt.

En revanche,fait à l'image de Dieu, l'être humain a besoin d'un corps qui est la forme nécessaire à la vie de l'esprit. Toutefois ce modèle mécaniste, qui rend possible l'étude et la connaissance du vivant, suppose qu'on se limite à laconnaissance du fonctionnement du vivant, en considérant en outre que les machines ont une certaine facultéd'auto-réparation (Kant) et qu'elles ont le principe de leur organisation en elles-mêmes. C - CONNAÎTRE LE VIVANT C'EST DÉPASSER SON STATUT D'OBJET DE SCIENCE. - Le modèle mécaniste a été contesté par Kant, qui souligne que le vivant est capable d'auto-organisation etpossède des qualités spécifiques (conservation et reproduction, autoréparation et autorégulation).- La finalité, de plus, concerne plus efficacement la machine que l'organisme, où l'organe est plurifonctionnel, alorsqu'un élément mécanique a un programme limité.

L'organisme a ainsi « plus de potentialités » (Canguilhem) : il réagitde façon diversifiée à son environnement ou à ses propres accidents.

Il peut être malade (changeant ses propresnormes) ou monstrueux : une machine ne peut être ni monstrueuse, ni malade (la panne n'est pas la maladie).- Le modèle mécaniste a une justification philosophique (contre Aristote) et historique.

Il est limité par rapport à latotalité du vivant : on ne peut comparer à une machine qu'un corps lui-même complexe - l'animal ou l'homme(l'anatomie commence à être connue au XVII° siècle.

Mais les organismes simples remplissent toutes les fonctionsvitales de façon plus souple que la machine.

Il y aurait ainsi dans le modèle mécaniste une tendance àl'anthropocentrisme : dans le vivant on privilégie l'homme. Le vivant doit aussi être étudié à partir de son environnement, c'est le travail de l'éthologue, c'est aussi connaîtrece qu'implique au niveau existentiel et éthique les implications de la notion du vivant.Ce sera sur ce plan que travaillera le philosophe.

Pour ce dernier, connaître le vivant c'est toujours le considérerautrement que comme un objet, c'est même surmonter "sa choséité". III - REFERENCES UTILES.. »

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