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Peut-on dire que nous sommes des hommes parce que nous sommes des êtres conscients ?

Publié le 09/11/2011

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La problématique doit sous-tendre une double tension, à savoir : la conscience appartient-elle de manière exclusive à l'homme, en tant qu'elle lui est entièrement et par nature spécifique ? Peut-on dire que nous sommes des hommes parce que nous sommes des êtres conscients ? Mais aussi : La conscience se suffit-elle à elle-même, comme propriété de l'être humain, pour définir l'essence même de l'homme ? N'est-elle pas une condition de possibilité nécessaire mais non exclusive de cette essence ?

« I- Une spécificité humaine de la conscience · Le mot « conscience » vient du latin cum scientia qui signifie « accompagné de savoir ».

Être conscient, c'est en effet agir, sentir ou penser et savoir qu'on agit, qu'on sent et qu'on pense.

Lefait d'être conscient constitue donc pour l'homme un événement décisif qui l'installe au monde etlui commande d'y prendre position.

Car l'homme, dans la mesure où il est conscient, n'est plussimplement dans le monde, chose parmi les choses, vivant parmi les vivants.

Il est au contrairedevant le monde et, dans ce vis-à-vis, le monde se constitue pour lui comme monde à connaître,à comprendre, à juger ou à transformer.

Le monde est ainsi mis à distance et tout l'effort depenser ou d'agir naît de cette expérience originelle de la séparation de l'homme et du monde,instaurée par la conscience. · Mais ce n'est pas seulement du monde que l'homme se trouve ainsi exilé.

La proximité de l'homme à lui-même est tout aussi problématique.

Car, d'une part, la conscience qu'il a de lui-même à travers ses actes, sentiments ou pensées, ne lui en livre pour autant pas nécessairementl'intelligibilité.

D'autre part, l'expérience du remords, du regret ou de la souffrance en général met àjour les contradictions qui l'habitent, dont la moindre n'est pas d'avoir à admettre comme siens desactes, sentiments, ou pensées sans pourtant s'y reconnaître.

Être soi, si cette expression peutavoir un sens, apparaît alors davantage comme une tâche à effectuer indéfiniment que comme lapossession rassurante d'une identité. · Aussi la conscience est-elle marquée d'emblée par l'ambivalence.

Parce qu'elle permet à l'homme de répondrede soi, elle l' « élève infiniment au dessus de tous les autresêtres vivants sur la terre » (Kant, Anthropologie d'un point de vue pragmatique ).

Etre conscient est en effet le propre de l'homme et constitue sa grandeur et sa dignité.

Maisparce que la conscience l'arrache à l'innocence du mondenaturel, l'homme connaît par là la misère. La personne est ce qui se distingue de la chose, comme la fin se distingue des moyens.

Tout être dont l'existence nedépend pas de la libre volonté, mais de la nature, n'a qu'unevaleur relative, c'est-à-dire en rapport avec autre choseque lui-même.

Les êtres naturels sont des choses.

Les êtresraisonnables, c'est-à-dire capables d'agissements libres,sont des personnes, c'est-à-dire des fins en soi.

Ils nepeuvent servir simplement comme moyens, et par suitelimitent notre libre activité, puisqu'ils sont l'objet d'uninconditionnel respect.

La personne est une fin objective, dont l'existence même est une fin en soi, qui ne peut être remplacée par aucune autre.

Étant finen soi, on lui doit un absolu respect.

La personne humaine est la seule valeur absolue existante, iln'y en a pas d'autres sur le plan pratique.

L'impératif catégorique pour toute volonté humainerepose donc sur le principe que : "La nature raisonnable existe comme fin en soi." C'est ainsi quenous devons nous représenter notre propreexistence ainsi que celle d'autrui, et ce principe doit sous-tendre toutes nos actions.

La moralité,soit l'usage de la raison dans le domaine pratique, repose par conséquent sur la maxime suivante :"Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne detout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen." II- Mais qui seule ne peut le définir dans son essence pleine et entière · Or, si la conscience est d'abord et avant tout donatrice de sens, elle ne peut plus être pensée simplement comme le modèle de toute vérité en quoi se trouverait réalisée l'adéquation parfaite dusujet à l'objet dans une pure transparence à soi.

Parce qu'il est par essence anticipation, le désirdans son trajet dessine un parcours dont le sens m'échappe en partie et que la conscienceéchoue à ressaisir totalement.

L'homme ne peut donc pas se définir, dans son essence propre, parla seule conscience (même si elle est un des éléments constitutifs de l'humanité), car, avec elle,. »

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