Peut-on parler d'une force des idées?
Publié le 13/10/2011
Extrait du document
L'énoncé du sujet constitue une problématisation d'une
expression courante, dont il faut essayer de préciser le contenu.
Notons d'abord, au niveau de l'analyse terminologique que le
libellé fait référence aux « idées>> en général, sans introduire de
différenciations
«
nuelle des idées, affirmaient leur relativité intégrale : une idée fait loi pendant toute une période, puis elle est déclarée fausse, et
abandonnée (cf.
Montaigne : Essais Il, «Apologie de Raymond Sebond»).
Il est dès lors bien difficile d'accorder aux idée~ une crédibilité définitive, qui reposerait sur leur force intrinsèque .
Il n'y a pas loin du doute sceptique à la dérision ou à l'indifférence
pratiques et.
si l'on mesure ses enjeux réels, il semble légitime de
poser la question: «Peut-on parler d'une force des idées?»
DÉVELOPPEMENT.
• Première partie : analyse des termes du sujet et mise en place du problème.
L'énoncé du sujet constitue une problématisation d'une
expression courante, dont il faut essayer de préciser le contenu.
Notons d'abord, au niveau de l'analyse terminologique que le
libellé fait référence aux « idées>> en général, sans introduire de
différenciations qui tiendraient par exemple à des domaines dis
tincts (idées
politiques, morales, scientifiques, etc.).
Peut-on par
ler des idées sans tenir compte de ces différenciations de fait, qui
donnent peut-être un sens très différent au problème? Il faut
remarquer par ailleurs que les définitions de la réalité même de
l'idée sont très variables, puisqu'elles dépendent le plus souvent
de problématiques philosophiques très particulières.
Dans un
sens
général, on désigne par «idée» toute représentation men tale à contenu concret (idée de cheval) ou abstrait (idée d'ordre).
Mais cette définition, trop
large et finalement peu pertinente, ne
permet pas vraiment de distinguer
l'idée d'autres réalités psy
chiques comme
l'image, la perception, l'impression, etc.
Les dis
cussions des philosophes classiques posaient déjà le problème d'une délimitation psychologique rigoureuse de ce qu'on doit
entendre par idée.
Il faut d'ailleurs remarquer que l'assimilation de l'idée à une réalité psychologique n'est pas une donnée cons
tante de
l'histoire de la philosophie .
Chez Platon, l'Idée ou forme idéale désigne tout autre chose, puisqu'elle constitue une réalité
essentielle,
extérieure à l'esprit.
et définissant Ul)e sorte d'arché
type et de
modèle des choses sensibles.
Nous verrons que ces
multiples significations du terme idée ont une importance déci
sive pour l'interprétation du problème posé, et les différentes
réponses que
l'on peut lui apporter.
Enfin, que tend à suggérer, dans l'énoncé, l'expression« force
des idées»? Le sens premier du mot force, en tant que réalité physique (capacité de mouvoir) ne peut s'appliquer que méta-.
»
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