Pour philosopher faut-il douter de tout ?
Publié le 28/12/2005
Extrait du document
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"Pour examiner la vérité il est besoin une fois en sa vie, de mettretoutes choses en doute autant qu'il se peut." René Descartes.
Comment puis-je savoir que ce que je pense est vrai ? Je croisdétenir des preuves.
Pour approcher de la vérité de l'être, uneréflexion sur le savoir semble le meilleur moyen.
En soumettant sonentendement à l'expérience du doute hyperbolique, c'est-à-dire ensuspendant son jugement sur l'ensemble de ses perceptions, surl'existence même de ses sens, Descartes est conduit à découvrirun critère certain de la connaissance.
· Descartes est bien entendu le maitre de file de cette motivation pour la philosophie.
Il faut douter pour pouvoircommencer à connaitre.
· Le doute systématique de Descartes se veut constructeur : il faut douter de tout, afin de trouver le principe.
Pour Descartes, ils'agira du Cogito, révélé par son entreprise de doute.
· Mais l'on sait aussi, par des philosophes plus anciens, que le doute systématique et total peut ne rien donner.
Si Descartesadmet cette possibilité, Pyrrhon, philosophe grec, s'y engouffre.
· Le pyrrhonisme est un mode de pensé qui remet absolument tout en cause, rien n'est alors établit.
· On voit ici que la philosophie ne peut prendre racine sur une base qui nie toute possibilité de science.
Descartes parvient à philosopher en partant du doute, mais pas Pyrrhon.
2.
Peut-on envisager une démarche philosophique sans douter ?
· Aussi, la philosophie va-t-elle pouvoir rechercher une autre origine à son début.
Le questionnement étant une des causes de la pensée, l'observation du monde tel qu'il est, qu'ilapparaît, sans le remettre en cause, peut être une des origines du fait de philosopher.
" L'expérience : c'est là le fondement de toutes nos connaissances, et c'est de là qu'elles tirent leurpremière origine.
".
John Locke, Essai philosophique concernant l'entendement humain.
· Locke voit dans l'expérience ce qui produit la connaissance.
Une science des principes ne peut donc se faire que par l'expérience, par ce qui est matériellement donné.
· Face à Descartes et sa remise en cause du monde (remise en cause provisoire, il ne s'agit pas pour lui de nier l'existence du monde, mais au contraire de la fonder), Locke, suivi par Hume, préféreraconsidérer le monde immédiatement, tel qu'il est, et tirer des conclusions de l'expérience qu'il en a.
· C'est le rationalisme contre le matérialisme, la raison contre l'expérience.
Ainsi, nous constatons que deux modes de fondement de la philosophie s'opposent.
Deux modes, qui fondent ou rejettent laphilosophie comme étant issue du doute.
· Mais ici se pose une nouvelle question : comment les uns peuvent-ils aboutir à quelque science que se soit en doutant de tout ? Et comment les autres parviennent à connaitre s'ils ne remettentpas en cause au moins une fois les données qu'ils ont ?
3.
Quel doute pour quelle philosophie ?
· Le doute semble être constitutif de la pensée.
Ce qui provoque le questionnement, l'envie de comprendre, de connaitre, apparaît être le doute, la remise en cause de ce que l'on croit acquis.
· Cependant, ce doute se présente chez certains auteurs comme total, complet.
Il faut douter de tout pour commencer à comprendre, à connaitre.
« Qui voudrait douter de tout n'irait pas même jusqu'au doute.
Le jeu du doute lui-même présuppose lacertitude.
» Wittgenstein, De la certitude , (posthume).
· Wittgenstein voit dans le doute complet une impasse.
On ne peut douter que l'on doute.
Aussi, le doute ne peut-il être réellement complet, il reste toujours une certitude.
· C'est d'ailleurs l'existence même de cette certitude qui permet de remettre en cause la pensée d'un auteur.
Car après tout, l'histoire de la philosophie est jonchée de remise en causes des penseursprécédents, afin de renforcer de nouvelles pensées..
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