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Quelle est la nature de l' « image » ?

Publié le 16/02/2011

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   — I — Les différents sens du mot « image «.    1 — Au sens le plus commun, c'est une reproduction du réel, et cette reproduction peut être elle-même matérielle (photo, dessin, statuette) comme elle peut être purement mentale (souvenir). C'est donc d'abord un reflet, elle est évocatrice, c'est-à-dire qu'elle renvoie à un certain réel absent.    Aux différents modes de cette « réalité non-présente « correspondent les différents types d'images.    Cette réalité peut être :    A — Le passé. L'image est alors souvenir. J'ai par exemple une « image « assez nette du visage de ma grand'mère.    B — L'avenir. L'image est représentation d'un possible; elle est anticipation. Elle est alors aussi généralement souvenir, mais souvenir non reconnu comme tel et affecté d'un indice de futur. Par exemple, je m'imagine prenant le bateau dans 8 jours.   

« d'études psychologiques} conservent cette aptitude, mais ils en sont complètement maîtres.

Les « calculateursprodiges » peuvent percevoir ainsi les opérations qu'ils font mentalement et les projeter sur le mur comme on écritsur un tableau. E — D'image de notre corps (Lhermitte) pour exprimer la connaissance immédiate que nous avons de la spatialité ducorps, de la position de nos membres, de notre posture, et des mouvements possibles.

Dans certaines maladies,l'image du corps est troublée.

Ceci arrive dans les agnosies qui sont justement des perturbations de la cénesthésie(voir ce mot dans le lexique) et du sentiment immédiat de disponibilité de nos membres, ou même de leur existence.Dans l'asomatognosie, le malade n'a plus l'image d'une partie de son corps.

Ce phénomène est l'inverse de l'illusiondu membre fantôme qui est régulièrement perçu par les amputés (ils ont la sensation de la présence, et parfois desmouvements, du membre amputé) ; dans d'autres formes d'agnosies, le malade « sent » des membressupplémentaires illusionnels ; dans l'autotopagnosie le sens de la posture, de l'attitude du corps et de l'orientation, adisparu ; dans l'héautoscopie positive, le malade sent son corps devant lui dans l'espace ; dans l'héautoscopienégative, le malade ne se voit pas dans les miroirs..., etc. F — D'« image-schéma dynamique » (Bergson).

L'image est alors le principe régulateur et coordinateur subconscientqui préside au déroulement d'une habitude.

Il ne s'agit donc absolument pas d'une « image représentative », mais dela disponibilité d'un automatisme moteur. Ainsi « savoir danser le tango » c'est avoir, non pas une « image »-cliché d'un couple dansant, mais cette sorte desavoir inscrit dans notre corps qui contient en puissance tous les mouvements et toutes les figures chorégraphiquesdu tango. Des maladies nerveuses nommées apraxies sont des atteintes de disponibilité des automatismes moteurs et deshabitudes.

Tel malade apraxique ne « saura » plus effectuer des actes parfois simples : saluer, souffler une bougie,verser à boire, etc.

Il a perdu les « images » de ces actions, c'est-à-dire leur schème dynamique.

3 — L'image peut enfin n'avoir qu'une réalité psychologique, sans être ni signe d'un réel, ni parallèle à un phénomèneorganique ; elle peut faire partie de ce qu'on appelle le « monde imaginaire ». Ce « monde », qui se caractérise par son irréalité essentielle, peut être : 1 — Évoqué et soutenu par le réel auquel il donne alors une autre dimension : c'est ainsi que la lecture d'un romanou l'audition d'un récit se double de ce monde d'images. 2 — Déclenché par une sensation ou une perception : nous nous trouvons ainsi embarqués dans la rêverie (cf.

analyse du point de départ de la rêverie in G.P.B.

43) oudans le rêve éveillé. 3 — Gréé par le sujet qui « invente » un récit (mensonge» fiction, conte) ou qui a une idée nouvelle et qui bâtit cemonde d'images non seulement dans l'irréel, mais contre le réel. — II — Nature de l'image et de l'imaginaire. Pour se reconnaître dans le maquis des faits et des théories, il faut d'abord connaître les différentes espècesd'images — qui viennent d'être énumérées — et rapporter chaque théorie à l'espèce qu'elle explique le mieux parcequ'elle l'a prise pour type. 1 — Selon la théorie empiriste, d'Epicure, des Sensualistes et des Associationnistes, l'image viendrait de laperception et serait une perception atténuée. Elle serait une reviviscence d'une perception.

David Hume voyait entre les images et les perceptions une différencede « manière d'exister», celles-ci entraînant la « croyance » (certitude de leur réalité) et celles-là non. Au XIXe siècle, on parla beaucoup des « traces cérébrales » laissées par les perceptions et expliquant l'image, tracede perception, perception sans cause extérieure.

A la belle époque des localisations cérébrales, on localisa les «centres » d'images verbo-visuelles, verbo-motrices, verbo-auditives, car les mois furent aussi considérés comme desimages puisqu'ils sont des signes. Cette théorie, comme on le voit, se fonde sur les expériences d'images psycho-physiologiques (ex.

les imagesrétiniennes rémanentes), sur les images-souvenirs (auxquelles manquerait la reconnaissance de leur indice dépassé), et sur l'existence de clichés (visuels, moteurs, auditifs, etc.) qui seraient dans la conscience comme lestraces dans les neurones.

« La conscience », disait Taine, « est un polypier d'images ».

L' « association » de cesimages-traces avec les perceptions qui leur ont donné naissance, expliquerait leur valeur de signe; ainsi les motsreprésentent les réalités nommées.

Cette conception, qui insiste sur l'élément de connaissance et de représentationdans l'image, en fait une émanation de la perception.

Son. »

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