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Quelle est la valeur psychologique, morale, métaphysique même du « Connais-toi toi-même » socratique ?

Publié le 23/06/2009

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morale
Sujet extrêmement vaste pouvant faire l'objet de trois dissertations : c'est ainsi que nous le présenterons. Bien peser dans son esprit : 1° le sens du mot valeur (caractère d'une chose qui atteint sa fin théorique ou pratique); 2° la fin ou les fins des diverses parties de la philosophie à propos desquelles on demande quelle est la valeur du « Connais-toi toi-même «; 3° le sens de la question : elle ne porte pas directement sur la valeur de l'introspection, ni même sur la valeur de la connaissance de soi (bien que à peu près tout ce qui se dit sur ces matières soit utilisable), mais sur le mot d'ordre de Socrate (la fidélité à ce mot d'ordre, même si elle ne nous donnait pas une véritable connaissance de nous-même, ayant une valeur psychologique ou métaphysique, pourrait être bienfaisante pour nous et avoir une certaine valeur morale). Introduction générale. — Les premiers philosophes grecs avaient eu l'ambition de découvrir l'explication de toutes choses. Plus modeste, Socrate donnait à ses disciples le mot d'ordre lu au fronton du temple de Delphes: « Connais-toi toi-même «, cette connaissance devant fournir les fondements de la vraie philosophie. Que faut-il penser de la réforme socratique ? Quelle est la valeur... ? I. — Valeur psychologique du « Connais-toi toi-même «. Le psychologue cherche à comprendre et à expliquer les diverses formes de l'activité intérieure de l'homme : pensées, sentiments, décisions. Dans quelle mesure la pratique du mot d'ordre de 'Socrate lui permettra-t-elle d'atteindre ce but ?

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« b) Ensuite danger de s'immobiliser dans cette contemplation de soi : l'égoïste ou égotiste, et 2° inerte, devenusincapables de nous livrer aux besognes qui s'imposent (2).

Se rappeler Rousseau, Amiel... B.

Le « Connais-toi toi-même » n'en a pas moins une haute valeur morale.

Dangereux s'il est pratiqué par des espritssans idéal ou sans énergie, il est, pour les âmes nobles et fortes, un moyen puissant.

'a) Du seul point de vue théorique déjà, il est moral de chercher à se connaître; c'est là : 1° une occupation dignede l'homme, et 2° qui, à cause de l'impartialité requise pour toute recherche consciencieuse, peut amener à unprogrès moral.b) Mais ce sont surtout les applications pratiques de la connaissance de soi qui font la valeur du préceptesocratique : 1° il n'y a de moralement bons que les actes accomplis dans une intention droite; or on sait quellefinesse d'observation exige la prise de conscience de ses intentions véritables; 2° pour diriger sa vie, il faut savoirses forces et ses faiblesses, ses aspirai ions profondes et ses répulsions instinctives; 3° enfin la plus grande partiedu mal que nous faisons aux autres vient du manque d'attention à nous-même : les autres observent en nous dessentiments qui nous échappent; ou bien, nous connaissant mal, nous n'avons de leurs états d'âmes et de leursbesoins qu'une idée vague ou erronée.Bien pratiqué, le « Connais-toi toi-même » socratique conserve donc une valeur morale de premier ordre.

Aussi lesmoralistes conseillent-ils à ceux qui se mettent sous leur direction un examen de conscience fréquent. III.

— Valeur métaphysique du « Connais-toi toi-même ». Qu'une psychologie superficielle soit, non un secours, mais plutôt un obstacle pour le métaphysicien qui cherche àpénétrer l'essence des choses et à découvrir leur explication dernière, on peut l'accorder.

Mais celui qui a pris ausérieux le « Connais-toi toi-même » socratique est sur la voie de la métaphysique, et le métaphysicien ne pourrarésoudre Tes problèmes qui se posent à lui que par la connaissance de lui-même. A.

Le « Connais-toi toi-même » pose d'abord plusieurs problèmesque l'observation ne peut résoudre et fait naître l'inquiétude métaphysique, puissant stimulant de la réflexionphilosophique. a) Il pose d'abord le problème de la connaissance, de la solution duquel dépend la possibilité même de lamétaphysique : « Connais-toi.

» 1° Qu'est-ce que connaître ? On conçoit la connaissance comme une fusion dusujet ci de l'objet.

Or, dans le cas de la connaissance de soi, il n'y a pas de dualité du sujet et de l'objet.

D'ailleurs,dans le cas de la connaissance d'autre chose que soi, il n'est pas facile de comprendre comment le non-moi peutdevenir moi.

2° Quelle est l'origine de nos connaissances, en particulier des principes qui forment comme l'armaturede la pensée rationnelle, levier essentiel de la métaphysique ? 3° Quelle est leur valeur cl pouvons-nous nous fieraux représentations que nous jugeons évidemment vraies ? b) Ensuite, le « Connais-toi toi-même » pose le problème du moi : « toi-même ».

1° Quelle est la nature de ee quenous appelons « moi » ? Je puis bien, par système ou par méthode, eri faire abstraction dans mes recherches etm'en tenir, en tant que psychologue, à une « psychologie sans âme »; maie comme homme, je ne puis pasm'empêcher de me demander si les faits observés s'expliquent par le seul jeu des forces physico-chimiques.

2°Comme savant, le psychologue doit se poser la question de l'origine du moi; comme homme, il est amené à celle desa destinée, qui peut devenir angoissante. c) Enfin on est conduit par le « Connais-toi toi-même » à se poser la plupart des problèmes relatifs au non-mol lui-même : 1° la connaissance de soi suppose la connaissance du corps, et par là sont posés les problèmes de la vie;2° de plus, je ne puis bien me connaître qu'en m'opposant à ce qui n'est pas moi; par là sont posés les problèmes dela matière. Le problème de la connaissance de soi est donc comme un centre auquel aboutissent, en de multiples avenues, tousles autres problèmes.

C'est que tout tient à tout et on ne peut connaître une chose à fond sans tout connaître : ledésir de se connaître provoque des questions sur tout. B.

Le « Connais-toi toi-même » s'impose pour la solution des problèmes particuliers de la métaphysique. a) D'abord, c'est sur la connaissance de soi que peut se fonder la solution réaliste du problème de-la valeur de laconnaissance, hors de laquelle il n'y a pas de métaphysique possible.

Si nous admettons que les lois de la penséesont aussi les lois des choses, c'est parce que nous les avons observés dans la seule chose dont nous ayons uneintuition immédiate, nous-même. b) Ensuite, il est normal, pour la même raison, que nous cherchions à nous représenter d'après le seul être qu'il noussoit donné d'atteindre directement, notre « moi », l'a nature profonde des êtres différents de nous i non seulementceux qui nous sont inférieurs, comme les animaux et les végétaux, mais encore ceux qui semblent tout à faitdifférents comme les minéraux; à plus forte raison ceux qui nous sont supérieurs, les purs esprits et Dieu.c) Mais c'est surtout à la solution de problèmes posés par la psychologie rationnelle que le « Connais-toi toi-même »est indispensable.

La nature du moi ne peut être déterminée que par son mode d'activité dont l'étude constituel'objet de la psychologie : mémoire, pensée rationnelle (jugement, raisonnement), décision volontaire et libre...Nous pouvons donc conclure que le « Connais-toi toi-même » a une grande valeur métaphysique.

La psychologieamène à la métaphysique si bien que Lachelier a pu dire : « La vraie psychologie, c'est la métaphysique.

» On. »

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