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En quoi consiste le travail de l'historien ?

Publié le 20/12/2009

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travail

• L'historien et sa discipline

• L'historien-interprète

• L'historien et son utilité

« L'histoire est inséparable de l'historien; elle se trouve profondément marquée, et comme modelée, par l'effort de celui-ci. Elle ne peut pas ne pas refléter la richesse, et les limites, de sa culture et de ses qualités d'esprit «. Ce propos de Marrou définit clairement les rapports que les historiens modernes pensent entretenir avec leur objet d'étude. Ils ne croient plus à l'idéal d'objectivité résumé dans le passé par la célèbre formule : « Le bon historien n'est d'aucun temps, ni d'aucun pays. « Ils savent trop, aujourd'hui, qu'ils sont impuissants à s'arracher à leur environnement culturel, et qu'ils sont d'abord les hommes de leur temps, avant d'être les observateurs d'autres époques. Ils n'ont pas renoncé pour autant à leur projet de connaître le passé, selon des procédures rigoureuses, mais ils ont acquis l'indispensable sentiment de la relativité de tout savoir portant sur les faits et gestes des hommes.

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« En quoi consiste aujourd'hui le travail de l'historien? Il s'agit moins de décrire ou de reconstituer des événements qued'explorer des registres différents du temps. De la surface aux profondeursDès la fin du XIXe siècle fut mise en cause toute histoire qui ne serait que récit des événements.

Ceux-ci neconstituent en effet que la surface des choses.

«Aucun accident particulier ne paraît digne d'étude.

Ce sont, surl'océan des choses humaines, des fluctuations de vagues qui s'effacent l'une l'autre», écrit par exemple LéonBourdeau dans l'Histoire et les Historiens (1888), essai critique sur l'histoire considérée comme science positive.Cette situation s'est profondément modifiée au cours du xx' siècle.

Avec Lucien Febvreet Marc Bloch est née ce que l'on appelle la « nouvelle histoire », celle de l'école regroupée autour de la revue desAnnales.

À la vieille science des surfaces, des événements et des grands hommes se substitue une histoire desprofondeurs, de la longue durée et de la vie des masses.

La critique du documentL'observation historique étant la plupart du temps indirecte, l'historien se trouve confronté à des documents quitémoignent des événements soit volontairement — les Mémoires des acteurs, l'historiographie...

—, soitinvolontairement — les documents administratifs, les traces archéologiques...

Marc Bloch, dans Apologie pourl'histoire ou le métier d'historien (1949), montre que l'historien doit partir de questions qu'il pose à ces documents,car« ceux-ci ne parlent que si on sait les interroger».

Il faut donc mettre en oeuvre des techniques érudites pour lesrassembler, les classer par type, les déchiffrer et les authentifier.

Et comme les témoins ne doivent pas forcémentêtre crus sur parole, l'historien doit adopter une méthode critique.

Celle-ci fait ses premiers pas au XVIIe siècle,lorsque l'on passe du commentaire et de l'interprétation à la critique, avec le moine Jean Mabillon (De re diplomatica,1681), qui montre comment authentifier les chartes conservées dans les monastères, avec Descartes et son douteméthodique, avec Richard Simon et Spinoza (Traité théologico-politique, 1670), qui pratiquent l'exégèse de la Bible.La critique apparaît comme une précaution contre l'erreur et le mensonge.

La logique de la méthode critique requiertun travail de comparaison.« Le témoignage renseigne souvent non tant sur ce qui est vu que sur ce que, de son temps, on estimait naturel devoir», note Lucien Febvre. La périodisationLa temporalité historique était autrefois pensée comme un long mouvement continu depuis les origines, en marchevers un but postulé explicitement ou non.

Avec les historiens de l'école des Annales, la question n'est plus de savoircomment des événements discontinus peuvent se relier,mais à quel niveau analyser le discontinu.

La périodisation n'est plus alors un donné, elle doit être construite.

Mieux:il n'y a plus une périodisation, mais plusieurs, selon des temporalités différentes (cycle de la production dans lestravaux de Braudel, cycle de la population dans ceux de Le Roy Ladurie...). Deux positions du réelLa situation de l'historiographie fait apparaître l'interrogation sur le réel en deux positions bien différentes dans ladémarche scientifique: le réel en tant qu'il est connu (ce que l'historien étudie, comprend et «ressuscite» d'unesociété passée) et le réel en tant qu'il est impliqué par l'opération scientifique (la société présente, à laquelle seréfèrent la problématique de l'historien, ses procédures, ses modes de compréhension et finalement une pratique dusens).

D'une part, le réel est le résultat de l'analyse et, d'autre part, il est son postulat.

Ces deux formes de laréalité ne peuvent être ni éliminées ni ramenées l'une à l'autre.

«La science historique tient précisément dans leur.rapport.

Elle a pour objectif propre de le développer en un discours », affirme Michel de Certeau dans l'Écriture del'histoire (1975).. »

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