Devoir de Philosophie

Se sentir obligé, est-ce renoncer à sa liberté?

Publié le 12/04/2012

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Grand nombre de jeunes se plaignent de devoir suivre des cours à l’université et ainsi renoncer à leur liberté. C’est eux-mêmes qui se sentent obligés, au fond personne ne les force. Mais, se sentir obligé, est-ce vraiment renoncer à sa liberté ?

Au sens large, se sentir obligé suppose une contrainte interne, mais selon Kant, est obligatoire ce qui est moralement nécessaire. Il existe donc peut être une influence externe.

Le verbe renoncer renvoie à abandonner, faire une croix dessus ou bien se défaire.

Quant au terme liberté, celui-ci peut être défini de plusieurs façons. Son sens premier est d’agir selon son propre entendement, sans être contraint par une force extérieure et ainsi posséder une auto-détermination. Mais lorsque l’on parle de liberté, il peut également s’agir d’une liberté de droit dictée par les lois auxquelles chaque individu doit obéir.

On peut dire qu’il y a plusieurs facettes dans le rapport contrainte/liberté. Le sujet est présenté comme un oxymore : la contrainte du ‘’se sentir obligé’’ et la liberté que suppose le choix de renoncer. De plus, le devoir exclut-il complètement l’idée de liberté ? Aussi, peut-on vraiment affirmer que la liberté est absence totale de contraintes ?

« Nous subissons tous des contraintes, qu’elles soient internes ou externes, qui nous empêchent d’être ‘‘libre’’.Cependant, être libre n’équivaut pas à ‘‘je fais ce que je veux’’. Contrairement à ce que l’on croit, la contrainte ne s’oppose pas forcément à la liberté.

Elle peut au contraireen être condition. Si la liberté consistait dans l’absence complète d’obstacles pouvant entraver la volonté, il est clair qu’elle seraitalors étrangère à la condition humaine. L’homme n’est jamais totalement libre, il n’est jamais indépendant à l’égard de la nature, des déterminations socialesou historiques, ou bien de la volonté d’autrui. Dans le domaine de l’éducation, Kant nous montre que la contrainte prend la forme de la discipline.

Celle-ci consisteà nous inculquer les principes de la moralité au travers d’une contrainte extérieure (par exemple, suivre des cours)afin de nous permettre de développer notre propre raison et ainsi devenir autonome.

Toute action qu’un individu est obligé d’accomplir par rapport à une règle est un devoir.

Celui-ci possède uncaractère obligatoire et il ne s’impose qu’à des êtres conscients.

En tant qu’obligation, le devoir exerce unecontrainte sur la volonté.

Mais cette contrainte n’est pas nécessaire car le sujet reste libre de s’y soustraire.

S’ildécide de s’y soustraire, c’est parce que sa raison l’exige.

Comme le devoir ne peut concerner que les êtresraisonnables, il est donc toujours volontaire parce que toute action qui résulte d’un choix raisonné est volontaire. En général, le devoir est envisagé comme une source de servitude parce qu’il impose une contrainte à la volonté deshommes.

Pourtant, la contrainte du devoir est souvent acceptée par l’individu de plein gré et même en l’absence depression exercée par les autres sur lui.

C’est le cas du devoir moral, qui peut être considéré comme une sourced’autocontrainte, d’autodétermination.

De cette manière, le devoir moral apparaît comme un facteur de maitrise desoi.

Il rend l’homme capable d’échapper au mécanisme de ses inclinations et peut ainsi être considéré commelibérateur.

En effet, il semble pousser l’individu à se soustraire à l’emprise de la sensibilité et à se soumettre à une loiqu’il se donne lui-même.

D’une certaine manière, décider que les obligations font partie de la vie, c’est faire preuvede liberté. Bon nombre de concepts s’entremêlent lorsqu’on aborde le sujet ‘‘se sentir obligé est-ce renoncer à saliberté ?’’.

Si l’on considère que l’homme a un destin, la question de savoir si on est ‘‘libre de ses actions ou conduitpar le fil de la nature et du destin’’ (Kant, Critique de la raison pure ) met en place la possibilité de la morale. Donc, tout d’abord, renoncer est un choix.

Même si on est obligé de nous plier à certaines règles, nous avonstoujours le choix.

Tout simplement car il y a une différence entre se sentir obligé et être obligé.

De plus, l’obligationn’est pas un synonyme de domination, soumission ou obéissance.

Il est vrai que l’obligation exclut la liberté, mais àune seule condition : si l’on considère qu’être libre est synonyme de ‘‘je fais ce que je veux, quand je veux’’.

Mais ilsemblerait que ce genre de liberté n’existe pas car tous nos actes sont conditionnés par d’autres facteurs.

D’autantplus qu’à partir du moment où l’on se sent obligé, c’est que notre raison en est peut être la source.

On obéit donc ànotre propre raison, celle qui se fixe elle-même ses lois, grâce à qui on est autonome.

On peut en conclure qu’ils’agit de manifester sa liberté et non d’y renoncer.. »

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