Une société peut-elle être areligieuse ?
Publié le 11/05/2012
Extrait du document
• Que ce soit par faiblesse économique (Marx) ou par absence de dimension spirituelle (les sectes), la société semble ne pas être capable de se passer de religion. Cela ne signifie pas que la non-croyance soit impossible à l'individu : si son existence le comble, sans doute n’éprouve-t-il pas de désir particulier à l’égard de quelque transcendance que ce soit. Mais une société peut-elle combler les attentes de tous ses membres ?
— Lectures
• Freud, Malaise dans la civilisation
• Bataille, Théorie de la Religion
• Feuerbach, L'Essence du christianisme
— Autres sujets
— La raison entre-t-elle nécessairement en conflit avec la croyance religieuse ?(B,1988)
— La croyance religieuse peut-elle s’affranchir de toute logique ? (CDE. 1989)
— Pourquoi le progrès scientifique n'a-t-il pas fait disparaître la religion ? (B,1992)
— L’homme est-il un animal religieux ? (CDE. 1987)
...
«
Durkheim, de différencier la religion de la magie.
Alors que cette dernière
implique le secret, la constitution
d'une catégorie sociale jalouse de ses pratiques,
une efficacité fondée sur l'absence de diffusion de ses recettes et l'exercice
d'un pouvoir qui concerne le quotidien, la religion se caractérise en général par la dif
fusion de ses dogmes, l'institution de médiateurs (le clergé) entre
le fidèle et la ou
les divinité(s).
la recherche d'une relation avec ce qui excède le quotidien et la
revendication
d'un pouvoir qui n'a pas grand-chose à voir (en théorie du moins)
avec
le temporel.
On constate en conséquence que, dans l'histoire, les rapports
entre le politique et le religieux sont autres
qu'entre ce même politique et le
magique.
La religion a souvent confirmé le pouvoir par rapport à l'ensemble de
ses sujets (rôle de l'Église sous l'ancien régime), alors que la magie ne pouvait
être utilisée par le pouvoir que dans un milieu restreint.
• Lorsque la religion s'institutionnalise, l'obéissance que lui doit le fidèle res
semble à celle qu'il doit au pouvoir.
Dans cette optique, la religion peut devenir
un instrument du pouvoir.
N'a-t-elle pas de plus une fonction moralisatrice ?
On
admet.
traditionnellement, qu'elle véhicule des valeurs morales et les diffuse dans
la société ; Kant a pu montrer que la morale ainsi produite est, au mieux, du
conformisme et que la morale authentique, au lieu de se fonder sur l'obéissance
aux dogmes.
trouve sa source dans l'autonomie de la volonté, une telle restriction
importe peu du point de vue de la société, qui n'attend que l'efficacité.
Par
ailleurs.
et dans la mesure où la religion se préoccupe de l'au-delà du monde
empirique, elle peut orienter les attentes des croyants vers tout autre chose que les
satisfactions immédiates.
ce qui permet au pouvoir en place de se maintenir plus
aisément.
C'est alors qu'elle est bien l'« opium du peuple» que dénonce la tradi
tion marxiste.
Ainsi, certaines sociétés ne peuvent pas se passer de religion parce
que leur organisation politique
n'y a pas intérêt.
Que dire alors des pouvoirs eux
mêmes fondés sur des religions
? Ils sont assurés de l'obéissance de leurs su jets.
puisque tout indice de résistance serait un signe d'hérésie; là encore, l'intérêt des
dirigeants va dans le sens du renforcement maximal de la croyance.
• On comprend que, relativement à de telles situations qui favorisent uniquement
le fanatisme, la critique freudienne reste sans prise.
Elle ne concerne d'ailleurs
que la croyance telle
qu'elle se forme dans l'individu, et non son utilisation
sociale.
Répéter que la foi en un dieu ne fait que sublimer la recherche d'un père
tout-puissant et recouvre une névrose infantile ne saurait inquiéter le moins du
monde des masses doublement soumises, à leur clergé et à leurs dirigeants (qui
peuvent éventuellement se confondre).
• Dans la mesure où l'on peut constater que les sociétés ainsi dominées sont en
général dans une situation économique peu florissante,
le point de vue marxiste
pourrait sembler
d'un plus grand secours, au moins pour expliquer l'emprise de la
religion.
Après que Feuerbach a affirmé que
l'.
»
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