Vie et caractère de Buffon. - L'Histoire naturelle: valeur scientifique et littéraire. - La théorie du style de Buffon d'après son Discours.

« • Daubenton pour la partie anatomique, l'abbé·Bexon et Guéneau'de Montbeillardpour l'étude des oiseaux; Lacépède écrivit, de 1787 à 1804, la suite de l'Histoire naturelle.

Buffon jouit de son vivant d'une immense renommée en France et en Europe.

Il mourut, le 16 avril 1788, à la veille de la Révolution, sans avoir soupçonné les bouleversements qu'elle devait enfanter.

Il avait vécu en dehors de son siècle, uniquement occupé à sa grande œuvre.

De toutes les passions qui agitaient ses contemporains, il n'eut que celle de la science et elle l'isola dans une sphère où n'atteignirent pas les bruits de leurs querelles éphémères.

Il se distingua d'eux non seulement par le calme et la dignité de sa vie, mais encore par ses sentiments religieux, qu'attestent une pratique et une mort chré­ tiennes.

Il avait un penchant marqué à la solennité ; mais, outre qu'on a fort exagéré ce travers de Buffon, il faut remarquer que, dans l'intimité, il était simple, comme on le voit par sa correspondance, l'attache­ ment qu'il montra pour ses amis et la vive affection dont il entoura les siens.

C'était, en résumé, « un grand et aimable homme» et l'Anglais Gibbon, qui le jugeait ainsi, a dit la vérité.

L'« Histoire naturelle».

-La valeur scienti­ fique de l'œuvre de Buffon ne saurait être discutée ici; elle est de premier ordre, de l'aveu des juges les plus compétents et en dépit d'erreurs que des découvertes postérieures ont condamnées.

Sa méthode consiste à placer l'homme au centre de la nature; Buffon décrira donc d'abord cette terre qui porte son roi, puis il le placera au milieu du monde animal qu'il domine, et il rangera les animaux autour de l'homme, d'après les rapports plus ou moins prochains qu'ils ont avec lui : animaux domes­ tiques, animaux sauvages et, dans ce second groupe, les carnassiers au dernier rang.

De plus, Buffon cherche l'homme sous la bête et il moralise comme La Fontaine; en quoi il est moins conséquent avec lui-même que le fabuliste.

Celui-ci pouvait prêter aux:. »