Devoir de Philosophie

Introduction à la notion de BONHEUR

Publié le 10/09/2018

Extrait du document

Le bonheur semble recherché par tous. Chacun y aspire, chacun le voit aussi à sa façon.

 

On caractérise en général le bonheur comme un état de plénitude complet, exempt de souffrance et de trouble. Cela permet traditionnellement de distinguer le bonheur du plaisir passager des sens et du corps : alors que le bonheur est un état stable et relativement durable, le plaisir est fugace et éphémère. Est-ce à dire que le bonheur n’a rien à voir avec le plaisir ? Il serait étrange de faire du bonheur un état désagréable. On peut considérer au contraire que le bonheur est un plaisir, mais pas n’importe lequel : un plaisir sans cesse renouvelé, ou qui du moins nous garantirait de ne plus jamais souffrir. C’est la thèse dite hédoniste, selon laquelle le bonheur réside dans un certain type de plaisir. Reste à savoir lequel : car quel plaisir est vraiment durable ?

 

Étymologiquement, « bonheur » signifie « chance » ou « bonne fortune ». Cette simple étymologie ouvre toute la question, centrale pour notre thème, du rôle des circonstances dans la recherche du bonheur. Les circonstances recouvrent à peu près tout ce qui ne dépend pas de nous dans notre vie; qu’elles fassent notre malheur ou notre bonheur, elles portent divers noms selon leur nature. Ainsi, lorsque nous estimons que les circonstances de notre vie et de nos actes relèvent seulement du hasard, nous parlons de «chance» ou de «fortune». Si nous pensons qu’une force mécanique et aveugle les conditionne de manière inexorable, nous parlons alors de «destin» ou de « sort ». Si cette force devient intelligente et bénéfique, elle se nomme la « providence ». Si enfin cette volonté intelligente s’intéresse spécifiquement à notre bonheur et le choisit pour nous, nous parlons alors de « grâce ». Ainsi, la grâce d’un condamné est un acte volontaire du juge ou du chef d’État qui lui octroie sinon le bonheur, du moins la vie sauve; enfin la grâce peut bien sûr venir de Dieu.

 

Tout comme l’étymologie même du mot « bonheur », la variété des circonstances que nous pouvons rencontrer semble indiquer que notre bonheur ne dépend pas vraiment de nous : peut-on être heureux dans la misère ou dans l’adversité? Si donc notre bonheur ne dépend pas de nous, quel sens y a-t-il à le rechercher ? Pourquoi faire des efforts pour atteindre ce qui de toute façon nous échappe ? En revanche, si le bonheur dépend uniquement des ressources que nous maîtrisons, il sera nécessairement modeste ; car il y a bien peu de choses que nous pouvons être assurés d’obtenir quelles que soient les circonstances.

 

En d’autres termes, soit le bonheur semble certain, mais il recouvre une réalité tiède et fade, soit il est formidable et extraordinaire, mais il risque fort de se révéler un rêve illusoire. Ou bien nous l’avons sous nos pieds sans nous en rendre compte, et il est synonyme d’ennui et de monotonie : «les gens heureux n’ont pas d’histoire», dit-on. Ou bien il nous fait entrevoir effectivement une plénitude complète, malheureusement hors de notre portée : « la perfection n’est pas de ce monde ». 

« serions donc condamnés à chercher le bonheur : car celui que nous obte­ nons facilement ne peut nous satisfaire, tandis que celui que nous vou­ lons vraiment, nous ne pouvons l'obtenir.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles