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colportage (littérature de).

Publié le 25/10/2013

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colportage (littérature de). désigne les livres populaires destinés à être vendus par colportage, à partir de la fin du XVI e siècle. C'est en milieu urbain, sous le règne d'Henri IV, que l'imprimé entra dans la vie courante (placards, feuilles volantes distribuées par des crieurs). Devant le succès de ces publications, Nicolas Oudot, imprimeur à Troyes, édita des livrets (connus sous le nom de Bibliothèque bleue à cause de leur couleur) qui comportaient des vies de saints, des extraits de romans de chevalerie, des chansons, des conseils pratiques, etc., et qui étaient transportés dans des « balles « par des colporteurs. Au XVIIIe siècle, le colportage gagna les campagnes. La dynastie des Oudot publia 116 éditions au XVIIe siècle et 1 273 au XVIIIe . Les colporteurs faisaient deux tournées annuelles, l'une au printemps, l'autre à l'automne. C'est à cette époque que le contenu des livrets se modifia : les paysans désirant apprendre à lire, on édita des abécédaires et des livrets éducatifs et on délaissa les romans de chevalerie pour des ouvrages plus récents (contes de Perrault par exemple) ; les almanachs, eux, continuèrent à être vendus. Au XIXe siècle, le développement des librairies entraîna la disparition du colportage urbain, mais celui des campagnes s'intensifia. La loi Guizot sur l'enseignement primaire (1833) suscita un réel besoin d'alphabétisation et de culture ; l'artisanat, l'industrie créaient des machines de plus en plus compliquées qui réclamaient des ouvriers sachant lire et écrire. Cependant, par crainte de pervertir les esprits par des « idées nouvelles «, le contenu des ouvrages ne changea guère : vies de saints, romans (comme l'histoire des aventures heureuses et malheureuses des Fortunatus, qui se lira pendant deux siècles !), contes de fées, conseils médicaux, de jardinage, de cuisine, etc. À la fin du XIX e siècle, les facilités de communication dues au chemin de fer et à la poste ruinèrent peu à peu le commerce des colporteurs. Cette littérature, souvent méprisée, s'est distribuée pendant trois siècles à des millions d'exemplaires (et cela, non seulement en France, mais aussi en Angleterre, en Espagne...) ; elle a fortement contribué à l'acculturation des milieux populaires d'autant que, bien souvent, la religion et le pouvoir politique ont exercé sur elle une forte censure. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Albert le Grand almanach colportage griot imagerie populaire Perrault Charles

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