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► « Les rives s’éloignent. Ma mort approche », écrit Albert Cohen. Selon vous, l’écriture autobiographique est-elle une manière de se préparer à la mort ou de conserver la saveur de la vie ? Vous répondrez en vous appuyant sur les textes du corpus et sur d’autres œuvres que vous avez lues ou étudiées.

Publié le 09/09/2018

Extrait du document

2. L’ombre portée de la mort

 

a. Un récit a un début et... une fin !

 

L’autobiographie qui commence par la naissance porte en elle l’idée de la mort. Tout récit a une fin, l’écrivain est celui qui en a le plus conscience (cf. les débuts de romans qui portent en germe leur fin).

 

b. La mort au bout du chemin

 

L'autobiographe, entraîné dans la progression, l’itinéraire chronologique qu’implique le récit de vie, doit envisager clairement sa mort. Voir le préambule des Confessions de Rousseau (à l’heure du Jugement dernier, devant Dieu).

 ■ Comprendre le sujet

 

Le sujet comporte une citation et une question : explicitez le sens de la citation, tirez-en l’essentiel et analysez les mots clés de la question.

 

• La citation

 

La citation qui dot l’évocation-inventaire des souvenirs par in retour au moment de l’écriture est en fait une rapide réflexion sur Pécritire autobiographique. Elle exprime par une métaphore deux idées :

 

- le passé s’estompe ;

 

- le souvenir qui remonte lors de l’écriture met en évidence le vieillissement de celui qui écrit, lui donne ine conscience poignante du temps qui passe et de l’imminence de la mort.

 

La citation suggère une réflexion sur la problématique suivante : « L’écriture autobiographique est ine préparation à la mort, un bilan. »

 

• La question

 

-Ce dont vous devez parler (sujet de la réflexion): «l’écriture autobiographique ».

 

- Angle cf attaque, perspective à adopter sur le thème ; la consigne reprend la problématique suggérée dans la citation : « une manière de se préparer à la mort ».

 

Mais elle élargit la réflexion et donne une alternative : « ou (une manière de) conserver la saveir de la vie ». -> Cela vous invite à définir les fonctions et les effets de l’écriture autobiographique.

• Problématique
La formulation « selon vous »/ «est-elle... ou... » laisse place à la discussion. Cela vous permet de scinder la problématique générale en sous-questions qui vous permettront de trouver des idées.
- « En quoi l’écriture autobiographique est-elle agréable et permet-elle de prolonger les plaisirs de la vie ? »
- « En quoi l’écriture autobiographique est-elle poignante et intensifie-t-elle la conscience de la condition humaine et de la mort inévitable ? » On peut cependant, pour donner de la consistance à la réflexion, dépasser ces deux aspects de l’alternative et se demander :
- « L’écriture autobiographique ne permet-elle pas de dominer l’angoisse de la mort, de l’apprivoiser et de la voir venir avec sérénité ? »
■ Chercher des idées
• Les joies et les délices de récriture autobiographique Récapituler les plaisirs de l’écriture autobiographique :
- le plaisir de redevenir enfant (corpus) et de retenir le temps ;
- le plaisir de revivre les bons moments, de se souvenir, de retrouver les sensations, les sentiments d’autrefois ;
-le plaisir d’écrire et d’immortaliser par l’écriture, de trouver des moyens - parfois inédits - de transposer du vécu en mots et phrases, en langage (voir les expériences d’écriture de N. Sarraute dans Enfance, de C. Juliet dans Lambeaux... ).
• Les souffrances et P angoisse de l’écriture autobiographique Récapituler les souffrances que peut provoquer l’écriture autobiographique :
- la douleur de la conscience du temps qui est passé et qui continue à passer ;
- la conscience poignante de la condition humaine, de I’inexorabilité de la mort, de sa proximité aussi ;
- la difficulté de faire un bilan (surtout s’il est négatif).
• Une ascèse vers la sagesse
Dépasser cette apparente contradiction en cherchant les bienfaits de cette prise de conscience qui prépare à la mort :
- la quête de vérité et la sincérité qui éclaire sa vie : on se connaît mieux par l’écriture de soi ;
-avoir donné un sens à sa vie, la « comprendre » au sens propre, lui donner une cohérence -» impression de plénitude ;

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