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Livre I des Confessions de Rousseau

Publié le 18/10/2013

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Rousseau débute ses Confessions par l'évocation de sa naissance. Le point de départ («Je suis né à Genève en 1712 ... «) ne met pas en marche le récit que Rousseau retarde pour retracer d'abord l'amour profond et durable que se sont porté ses parents, puis la carrière de son oncle Bernard et les voyages de son père.

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« 1 -LE PACTE AUTOBIOGRAPHIQUE Une déclaration publique d'intention II n'existe d'autobiographie, selon les critères retenus par Philippe Lejeune pour définir le genre autobiographique (« récit rétrospectif en prose qu'une per­ sonne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie indivi­ duelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité »)que s'il existe une parfaite identité entre l'auteur, le narrateur et le personnage et que !'écrivain déclare publiquement son intention.

Cette déclaration se découvre dès les premières pages des Confessions, dans l'avertissement au lecteur et dans le Préambule.

De nom­ breux autres passages du livre revendiquent également ce pacte avec le lecteur: Le titre, tel qu'il apparaît en 1764 dans le manuscrit de Neufchâtel (Les Confes­ sions de Jean-Jacques Rousseau), souligne l'intention autobiographique.

Il est suivi dans le même manuscrit d'un sous-titre (concernant le détail des événements de sa vie et de ses sentiments dans toutes les situations où il s'est trouvé) qui souligne l'originalité de l'écrivain, c'est-à-dire l'oscillation entre le récit du visible et l'ana­ lyse de l'invisible dans ! 'histoire de sa personnalité.

La revendication d'une franchise totale Le premier Préambule (Préambule de Neufchâtel), beaucoup plus long que le Préambule définitif, justifie la confession par le souci de faire faire aux lecteurs «un pas de plus» dans la connaissance d'eux-mêmes en leur proposant une image qui sera exemplaire par son authenticité («je serai vrai, je le serai sans réserve : je dirai tout») et par son caractère incomparable(« oui, moi, moi seul, car je ne connais jusqu'ici nul homme qui ait osé faire ...

»).L'intérêt privilégié de son projet auto­ biographique apparaît dans une déclaration catégorique : «Nul ne peut écrire la vie d'un homme que lui-même.

» Le Préambule définitif(!) proclame le pacte autobiographique.

D'emblée une affirmation emphatique, où la première personne rappelle l'identité entre l'auteur (Rousseau), le narrateur (Je) et le personnage (Jean-Jacques), explique les inten­ tions de Rousseau : « Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature et cet homme, ce sera moi » (p.43).

L'épigraphe latine, lntus et in cute, souligne la volonté de dévoiler l'intimité et les recoins secrets de son âme.

Elle justifie la revendication d'une franchise totale.

Enfin, Rousseau ne proclame pas seulement sa volonté de comparaître devant le tribunal des hommes et de solli­ citer l'arbitrage divin.

Il annonce son intention de lire lui-même son livre au public: « Qu 'ils écoutent mes confessions ».

Au pacte écrit scellé avec son lecteur s'ajoute donc le pacte offert à ses auditeurs.

Les implications du pacte « Moi seul ».

Loin de croire le moi « haïssable » comme Pascal et les écrivains du xvn< siècle classique, Rousseau croit à la fécondité de l'introspection et pro­ clame son assurance d'offrir au lecteur un exemplaire unique de l'espèce humaine.

La certitude de sa singularité nourrit l'orgueil de !'écrivain, conscient à la fois d'avoir vécu une destinée exceptionnelle et de concevoir un portrait susceptible de permettre une mesure de la nature humaine.

Rousseau ne se prétend pas supérieur aux autres hommes(« je ne vaux pas mieux»).

Son orgueil naît du sentiment de son originalité («je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus » ).

(1) Toutes les références aux Confessions renvoient à l'édition GF Flammarion, n° 181.. »

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