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Pierre Ronsard : son oeuvre

Publié le 11/09/2013

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ronsard

elle épousait un seigneur de Pray. L'amour de Ronsard fut donc tout de suite sans espoir. Ce qui ne l'empêcha pas d’espérer contre toute espérance et de convier Cassandre à profiter avec lui de sa jeunesse :

Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur la vieillesse Fera ternir votre beauté.

Il est très certain que Mme de Pray jugea suffisant de la cueillir avec son mari. Et Ronsard alla vers de nouvelles amours. Il en eut de modestes, moins platoniques, auxquelles il ne fait que de rapides allusions ; et deux autres qui furent seulement une espérance, une souffrance et, par là, de la poésie. Il aima Marie, qui habitait Bourgueil en Anjou ; ce n'était sans doute qu'une petite paysanne, humble et rieuse. Pour elle, fort heureusement, Ronsard a renoncé a Pétrarque, à l’allégorie, au style sublime. Il l’a chantée

enflure, ni fard, d'un mignard et doux style.

Et quand elle mourut, toute jeune, il écrivit les beaux sonnets sur la mort de Marie.

Les amours avec Hélène furent plus mélancoliques encore. Hélène de Surgère était dame d’honneur de Catherine de Médicis. Elle avait vingt-cinq ans ; Ronsard en avait quarante-six, et c'était à cette date la vieillesse. IL n'était pas beau d’ailleurs. Il était sourd et chauve. Il l'aima donc mélancoliquement, pour s'enivrer de sa beauté, pour regretter la jeunesse où il aurait pu être aimé, pour se consoler au moins en se livrant éperdument au plaisir d'immortaliser son rêve. C'est alors qu'il écrit le sonnet célèbre :

Ce n’est pas qu'il soit impartial. Il avait été, dans sa jeunesse, tenté par le protestantisme. Mais il avait été rebuté par une morale rude qui ne s'accordait pas avec son goût de la vie large et de l'art. Très vite, il détesta les protestants. Notre fragment est sévère pour eux. Ils « empoisonnent » le peuple ; ils commettent des « brigandages, larcins et gothiques pillages ». Le vrai Christ n est pas le leur, car il«n est que chanté, qu'amour et que concorde ». Il oublie un peu trop que la concorde, l'amour et la charité n'étaient pas plus le fait, en 1567, des catholiques que des protestants. La rancune et la violence grandiront d'ailleurs d'année en année dans les satires de Ronsard. Il écrira des pièces où il parlera de tuer tout. Et, tandis que les protestants projetteront de l’assassiner, il recevra du roi, en récompense, l'abbaye de Bellozane, les prieurés de Saint-Cosme-les-Tours et de Croixval.

Pourtant, si Ronsard n'a pas le détachement et l'esprit de tolérance d'un Montaigne, il fait effort pour être juste. Il dénonce certains abus de la royauté et du clergé catholique. Surtout, il a la haine naturelle de la violence. Il est capable d’une profonde pitié ; il sent et il montre qu'à travers toutes ces querelles et ces massacres, c'est un peuple innocent, c'est la France qui périt. Le thème des Discours est moins l'erreur des uns et la raison des autres que la misère de tous. Il a vraiment une inspiration patriotique, « l'amour du pays et de ses lois aussi ». Elle est soutenue par une poésie puissante. Souvent encore encombrée de réminiscences, de mythologie et de « figures » maladroites, elle atteint, surtout dans la Remontrance, à une simplicité vigoureuse et pathétique. Ronsard a vraiment écrit, tourne il le dit,

ronsard

« fait la leçon : Qu'est une piqûre d'abeille auprès des traits de l'Amour ? Combien fais-tu de doule uxs Au prix de lui dans les cœurs De ceux contre qui tu jettes Tes homicides sagettes (flèches) 1 Il évoque aussi bien la mort et le tombeau ; il« élira », choisira le lieu de son sépulcre; il en réglera non l'architecture,mais l'ordan· nance champêtre, un arbre, un lierre, une vigne tartisse, des fêtes rustiques où les pastoureaux viendront chanter son souvenir.

Les sujets n'étaient donc pas neufs.

Avec ses thèmes, Ronsard a pillait d'ailleurs», comme ille dit, des image. »

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