Principaux thèmes des romans de Malraux

L'indépendance du monde «à notre égard «. La description d'un pay­sage, dans les romans de Malraux, s'accompagne souvent d'une observa­tion du ciel, du mouvement des nuées, des nuages et des astres. Parfois assimilé à celui des horloges, ce mouvement impassible, indifférent aux affaires humaines, figure le désaccord fondamental entre l'homme et le monde. La «dérive arbitraire des nuées« (Antimémoires), «l'indifférence géolo­gique «, forme moderne du destin, est, ainsi chez Malraux, l'une des don­nées tragiques de la condition humaine:

Nous savons que nous n'avons pas choisi de naître, que nous ne choisirons pas de mourir. Que nous n'avons pas choisi nos parents. Que nous ne pou­vons rien contre le temps. Qu'il y a, entre chacun de nous et la vie universelle, une sorte de... crevasse. Quand je dis que chaque homme ressent avec force la présence du destin, j'entends qu'il ressent — et presque toujours tragique­ment, du moins à certains instants — l'indépendance du monde à son égard.

(Les Noyers de l'Altenburg)