La croyance religieuse peut-elle (prétendre) prendre appui sur la raison ?

« CORRIGÉ29 [I.

Tentatives pour rationaliser la croyance] - On rappelle quelques exemples.

Saint Anselme entend montrer que seule l'affirmation « Dieu existe » est du côté de la raison, l'affirmation contraire étant le fait de I' « insensé ».

- Saint Thomas, avec ses cinq «voies » vers Dieu (qui sont cinq variantes de l'argument du «premier moteur» d'Aristote), utilise des concepts philosophiques (moteur, cause efficiente, degré dans l'être, possibilité et nécessité, intelligente) pour établir que l'existence de Dieu doit être admise si l'on se .préoccupe de la cohérence rationnelle de la pensée.

- Descartes, champion du rationalisme, affirme (argument ontolo­ gique) que le concept de Dieu comme être parfait inclut nécessairement son existence.

[Il.

Leur critique] - Hume montre que toutes les « preuves » élaborées par la théologie «naturelle» (qui ne s'appuie qùe sur la raison) entraînent des erreurs de logique et invitent la raison à ne pas respecter ses conditions de fonction­ nement correct.

Par exemple, penser (ou démontrer) Dieu comme« cause du monde» n'est pas pertinent puisque la causalité implique la récurrence des phénom~nes.

- Kant' montre ensuite que l'argument ontologique implique_ une conception fausse de l'existence de Dieu, qui ne peut être admise a priori, mais doit être constatée a posteriori.

Descartes ne démontrerait ainsi que la possibilité de Dieu, et non son existence.

-Faut-il en déduire que la raison s'égare dès que la croyance s'affirme? [Ill.

Hétérogénéité des deux domaines] / - De ses critiques, Hume concluait qu'il est néèessaire de clairement séparer la philosophie de la théologie : la croyance reste possible, mais qu'elle ne prétende plus se fonder sur la raison.

- La solution kantienne est tout autre : Dieu est indémontrable, mais il convient d'en affirmer l'existence par un postulat, qu'exige la raison pratique elle-même pour garantir la cohérence de la moralité.

La ràison n'a pas en effet pour seule tâche de connaître (au sens scienti­ fique), il lui appartient aussi de penser (notamment en métaphysique).

Tâche qui n'est pas moins importante que le savoir, mais qui suppose d'autres principes.

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