L'IDÉE DE BEAU SELON PLOTIN
Publié le 24/03/2015
Extrait du document
«
pourquoi, réciproquement, cette idée de triangle ne peut sans
cette affirmation
ni être, ni être conçue et par conséquent (d'après
la définition 2) cette affirmation
appartient à l'essence de l'idée
de triangle et n'est pas autre chose que cette idée elle-même.
Et ce que nous avons dit de cette volition (puisque nous l'avons
pris comme exemple
à notre gré) il faudra le dire même de
n'importe quelle volition à savoir qu'elle n'est rien d'autre que
l'idée.
Scolie
Par ces considérations nous avons rejeté la cause communément
admise de l'erreur.
Nous avons fait voir plus haut, d'ailleurs
que la fausseté consiste dans la seule privation qu'enveloppent
les idées mutilées et confuses.
C'est pourquoi une idée fausse
n'enveloppe pas la
certitude ...
(Spinoza,
Ethique II.)
COMMENTAIRE
a) Présentation du texte
74
La proposition XLIX du livre Il de /'Ethique définit la «volition » à la manière cartésienne comme affirmation ou négation.
Déjà
dans le Court Traité (Il' partie, chap.
XVI, § 2) Spinoza écrivait: « Le désir est l'inclination de l'âme pour quelque chose qu'elle élit comme bon; d'où suit qu'avant que notre désir ne tende
vers quelque objet extérieur, il nous a fallu une décision inté
rieure affirmant que cet objet était bon, cette affirmation ou en général le pouvoir d'affirmer ou de nier on l'appelle volonté.
» Mais si l'auteur de !'Ethique définit la volonté comme Descartes,
sa doctrine de la volonté est anticartésienne.
Pour Descartes la volonté est une faculté distincte.
L'entendement est passif, il propose une idée et c'est la volonté qui en dispose, qui prend
la responsabilité d'affirmer comme vérité le contenu de l'idée.
La théorie cartésienne du jugement est donc en ce sens volon· tariste.
Pour Spinoza, tout au contraire c'est l'idée qui elle même enveloppe sa propre affirmation.
La théorie spinoziste
du jugement est donc intellectualiste, l'idée est pourvue, par elle-même, d'un certain dynamisme.
Elle s'affirme activement d'elle-même et ne requiert pas le coup de force d'une volonté,
puissance extérieure à l'idée qui transformerait l'idée-repré sentation en idée-affirmation.
Au début du livre Il de !'Ethique, après avoir défini l'idée (Déf.
111, «Par idée j'entends un concept
de l'esprit que l'esprit forme parce qu'il est une chose pen
sante »), Spinoza explique sa définition en ces termes : « Je dis
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