Parler, est-ce le contraire d'agir ?

« -Pour de" mauvaises raiso ns»: opposer le langage • et l'acti on est une façon commod e d'ériger ses propres choix en princ i­ pes universels.

On préfère alors la critique, voire le mépris , de celui des deux domaines dans lequel on est le moins à l'aise, ou dont on se méfie le plus.

à la reconnaissanc e de leur comp lémen tarité.

- Penser à l'opposi tion discutable entre cc manuel» et «int el­ lectuel » lcf.

Plat on, Gorgias.

450 a sqq.

; Marx, Manuscrits de 1844; Ha nnah Arend t, Condition de l'hom me moderne), au sens d'expre ssion s comme «parle r au lieu d'agi r», «se payer de mots » !repro ches).

« joindre le geste à la paro le >> (attitud e en général valo risée) ...

B.

Les lien s entre parl er et agir sont de plusieurs ordres.

- Parole et action sont deux manifes tation s de la même faculté spécifiquement humaine : la pensée.

ou aptitude à se former des représentations symbo lique s de ce qui existe en dehors de nous." En effet, le langag e permet à la fois la structuration et l'expre s­ sion• de la pensée (cf.

chap.

2).

et l'exist ence de la pensé e orga­ nisée .est une condition de l'act ion humaine (cf .

Marx, Le Capi­ tal, livre 1.

chap .

VII: à la différence de l'abeille la plus experte.

même le plus mauvais architecte conçoi t le plan de la maison « dan s sa tête » avant la cons truction).

Les idées * et les mots * permettent la ma îtrise symbolique de la réalité (nommer, con­ naî tre ...

- cf.

texte s 6 et 12).

l'ac tion guidé e par la pensée ren d possibl e sa transformation (vo ir auss i fin du chap.

1 et débu t du chap .

2, sur les liens outi ls/langage).

- L'ac tion peut être.

comme le langage, un moyen d'expre s­ sion et de communication * entre les hommes .

Les deux sont d'ailleurs souven t inséparables (faire, montrer, etc .

plutôt/en même temps que dire).

-La parole peu t avo ir des effets identiques à l'action : on peut aller jusqu'à traite r un certain nombre d'énoncés ou de discours comme des actes.

Au cours d'une dis cuss ion avec Socrate sur les pouvoir s de la rhétori que (cf .

aussi texte 19), Gorgias pré­ tenda it être plus utile aux malades que son propre frère, pour­ tant médeci n: dans les cas où celui-ci ne parven ait pas à con­ vaincre ses clients de se soigner, lui, Gorg ias.

grace à ses talents d'orateur, parvenait à leur faire accep ter les traitements néces­ saires {cf.

Pla ton, Gorgias.

456b).

De s livres peuv ent faire rire ou pleurer, inc iter à agi r comme le héros ...

Des paroles peuven t blesser ou réconforter, etc.

Voir aussi la théorie des actes de langage * (glossaire et chap .

5.

introduc tion et texte 18) .

Parler peut être une façon d'agir sur soi-mêm e (cf.

la psychanal yse ).. »