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Doit-on être de son temps ? Si oui, dans quelle mesure

Publié le 16/09/2014

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La devise « être de son temps « a la faveur des esprits à tendance liber­taire et jouisseuse beaucoup plus que de ceux qui se préoccupent avant tout de faire leur devoir et de servir. Nous vivons des années dures, soumis à de pénibles restrictions et obligés à un travail plus intense. Dira-t-on qu'il est de son temps celui qui accepte la situation avec cou­rage, ne cherchant pas à frauder les règles du rationnement et soucieux de contribuer pour le bien commun à augmenter la production f Au contraire, certains le considéreront comme le ridicule témoin d'une époque révolue; mais qu'il renonce à son bel idéalisme et cherche à profiter du désordre économique pour tirer de trafics plus ou moins avouables de gros bénéfices lui permettant une vie large depuis longtemps oubliée des familles honnêtes : alors on dira de lui qu'il s'est mis à la page, qu'il est de son temps.

 

Après ces remarques, il ne sera pas difficile de répondre aux questions posées.

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« I'.'lTRODCCTION nous portons un intérêt spécial à un âge révolu et regrettons qu'il soit passé, la représentation que nous nous en donnons et notre attitude à son égard dépend de ce que nous a faits le milieu dans lequel nous nous sommes éveillés à la pensée, et ce milieu dépend de son temps.

Il n'en est pas moins vrai que, imivant le tempérament et surtout sui­ vant l'âge, on peut préférer de son temps, ou bien ce qu'il conserve du passé, ou bien ce qu'il apporte de nouveau.

Etre de son temps devrait donc consister à accepter l'époque à laquelle on vit avec tout ce qu'elle comporte : avec ses traditions comme avec ses innovations plus ou moins révolutionnaires.

Mais, par réaction contre la masse naturellement conservatrice et routinière, ceux qui prétendent être de leur temps sont portés à faire fi du passé pour faire cas des seules nouveautés apparues à leur époque.

Parmi ces nouveautés figurent au premier rang la libération de certaines contraintes que s'imposaient nos anc·êtres : autrefois, on avait le sens du travail et de ! 'économie, le respect des règles du savoir-vivre et des exigences du décorum pour l'observation desquelles on savait se gêner, la préoccupation de la moralité qui maintenait longtemps les enfants, et surtout les jeunes filles, sous la surveillance de leurs parents.

l,a devise « être de son temps " a la faveur des esprits à tendance liber­ taire et jouisseuse beaucoup plus que de ceux qui se préoccupent avant tout de faire leur devoir et de servir.

Nous vivons des années dures, soumis à de pénibles restrictions et obligés à un travail plus intense.

Dira-t-on qu'il est de son temps celui qui accepte la situation avec cou­ rage, ne cherchant pas à frauder les règles du rationnement et soucieux de contribuer pour le bien commun à augmenter la production ? Au contraire, certains le considéreront comme le ridicule témoin d'une époque révolue; mais qu'il renonce à son bel idéalisme et cherche à profiter du désordre économique pour tirer de trafics plus ou moins avouables de gros bénéfices lui permettant une vie large depuis longtemps oubliée des familles honnêtes : alors on dira de lui qu'il s'est mis à la page, qu'il est de son temps.

Après ces remarques, il ne sera pas difficile de répondre aux questions posées.

B.

Et d'abord, doit-on être de son temps 1 La réponse négative n'est pas acceptable : outre que la prétention de ne pas être de son temps serait chimérique, elle aurait des résultats néfastes pour la sœiété aussi bien que pour les individu11.

Pour les individus, car on ne peut pas vivre tout seul.

Même du point de vue moral, nous ne pouvons réaliser notre nature humaine que par le contact avec nos semblables.

Or, les compagnons d'existence par la fréquentation desquels nous pouvons parvenir à développer notre per· sonnalité propre ne j'!euvent pas être des hommes du siècle passé; nous ne pouvons avoir de rapports concrets qu'avec nos contemporains.

Sans doute, certaines familles pourraient s'organiser en groupement fermé dans lequel on continuerait à vivre comme jadis.

Mais, g,j elle était encore pos­ sible, une telle séquestration deviendrait rapidement malfaisante pour ceux-là mêmes qui l'auraient décidée pour se soustraire à la contamina· tion des erreurs de leur siècle; privés du stimulant des problèmes nou­ veaux et de la contradiction, ils s'assoupiraient bientôt dans un dogma-. »

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