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Explication de texte Sartre

Publié le 15/01/2017

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La conscience peut s'expliquer par le fait d'être conscient. Il n'y a là rien de plus simple puisqu'en effet la conscience nous est proche et se présente à nous comme une évidence. C'est par elle que nous apparaît le monde, que nos sentiments nous sont connus, que nos jugements sont prononcés. Il est des choses qui dépendent de notre conscience mais que savons-nous sur elle ? En effet, tenter de définir celle-ci est un des grands enjeux de la philosophie car cette dernière et considérée comme « conscience supérieure » mais il s'agit également d'un des grands enjeux qui divise les philosophes. Tandis ce que certains émettent des hypothèses, d'autres s'efforcent de démonter ces visions pour en ériger d'autres considérées comme plus solides. Dans cet extrait de son ?uvre Situations Sartre expose le problème suivant ; qu'est-ce que la conscience ? On distingue conscience morale de conscience psychologique. Où l'une représente la notion du bien et du mal et la distinction du sujet entre les deux, la seconde, elle, peut se comprendre de deux manières différentes. Il peut s'agir d'une part d'un savoir de nos actes, d'une autre, la conscience d'être opposant ainsi tout ce qui n'est pas nous. La conscience est donc le fait de savoir ce que l'on fait, de percevoir les choses et d'être capable de se saisir soi-même ou encore le fait de se penser en train de penser et agir. Ici, on admet déjà la conscience comme une connaissance mais n'est-elle que cela ? On considère en effet que la conscience d'une personne commence par une connaissance de soi et par l'intériorisation du monde qui l'entoure mais pourtant, il apparait aussi que la conscience serait corrélative à quelque chose d'extérieur, qu'elle dépendrait d'un objet extérieur au sujet. La conscience d'un sujet est-elle donc une connaissance ou un acte dépendant d'un objet extérieur ? A cette question, Sartre penche pour la deuxième option en affirmant que la conscience n'est pas substance mais est « un glissement hors de soi ». Tout d'abord il contredit la première proposition en portant une critique contre la philosophie dite « alimentaire » pour enfin finir par expliquer ce qu'est la conscience pour lui soit un refus d'être substance. Dans un premier temps, il est question de voir le démantèlement de la théorie de la philosophie dite « alimentaire ». Tout d'abord, par la phrase : « Il la mangeait des yeux », Sartre dès le début expose la notion de manger. Ici, manger désigne un regard que le « il » porte sur « la » afin d'intérioriser l'objet de son regard dans sa mémoire. Par la phrase suivante : « Cette phrase et beaucoup d'autres signes marquent assez l'illusion commune au réalisme et à l'idéalisme, selon laquelle connaître, c'est manger. », on comprend que Sartre porte une critique au réalisme et à l'idéalisme qui sont deux courants artistiques de son époque, le premier consistant à représenter une réalité le plus fidèlement possible et le second à considérer que la nature ultime de la réalité repose sur l'esprit, sur des formes abstraites ou sur des représentations mentales. Ces deux courants s'opposent énormément du fait que l'un a pour but la représentation la plus fidèle possible de la réalité physique alors que l'autre présente la réalité comme une représentation mentale et ou abstraite. Sartre affirme que ces deux courants sont une forme d'illusion, qu'ils sont une perception erronée de la réalité dans la mesure où elle ne correspond pas à une réalité objective puisqu'ils se fondent sur le fait que « connaitre c'est manger » Il dénonce donc le fait qu'avoir des informations objectives sur une réalité ne passe par un simple regard porté sur le monde, par la simple intériorisation de ce regard dans la conscience. De plus, il étend sa critique à la « philosophie française » qui pour lui, se contente uniquement de cette intériorisation d'une observation stricte des traditions et conventions. Ensuite, il dénonce toute une métaphore d'un Esprit-Araignée qui caractérise cette philosophie alimentaire. En effet, par le biais de l'image des actions que l'araignée peut faire avant de dévorer sa proie et en faire « une partie » d'elle, cela correspondrait à la manière dont l'esprit se nourrit. Or de par la tournure de sa phrase : « nous avons tous cru » on comprend en réalité que ce n'est pas le cas d'après lui et que nous nous sommes tous trompés. Ce qu'il laisse entendre en réalité c'est qu'il ne s'agit pas d'une absorption de réalité. De plus, la perception des choses est un résultat de ce qui est à l'intérieur de la conscience d'après cette philosophie alimentaire or d'après Sartre la perception n'est que « l'état présent » de la conscience. Percevoir c'est la prise de conscience du réel. Dans la phrase suivante : « la table n'est-elle pas le contenu actuel de ma perception, ma perception n'est-elle pas l'état présent de ma conscience » on a un syllogisme qui laisse entendre que la conscience devient une table par le biais de la perception tout en ne l'étant pas vraiment car la conscience n'est pas l'objet perçu. Ensuite, Sartre dénonce le fait que les philosophes se contentent des processus de « nutrition, assimilation, unification et identification » pour définir la connaissance et donc la conscience. Or, la connaissance n'est pas que l'ingestion d'éléments externes qui deviennent par la suite propre à la conscience qui les ingère. Par ce fait, ils restent dans le flou quant à ce qu'est réellement la conscience. Il porte une critique à ceux-ci en désignant en réalité les philosophes qui prônent la conscience comme un ensemble de choses à l'instar de Descartes par exemple. Rester dans ce  « brouillard mou » donc dans ce flou et cette fausse connaissance leur suffit bien. Ils s'y « distinguent » eux-mêmes c'est-à-dire qu'ils s'en tiennent à cette théorie qui leur suffit. Apres avoir démonté l'hypothèse d'une philosophie dite digestive ou alimentaire, Sartre détermine ce qu'est pour lui la conscience puisque si la conscience n'est pas ce la philosophie « alimentaire » affirme, qu'est-ce donc ? C'est ce qu'il est question de voir dans un second temps. Tout d'abord, il fait preuve par Husserl que la conscience ne peut pas être une chose dans laquelle les éléments peuvent être désagrégés. En effet, on ne peut le faire car la conscience n'est pas une chose, elle n'a pas de contenu comme vu précédemment et on ne peut donc pas dire d'elle qu'elle est une chose ou un objet. Ensuite, l'image de l'arbre exprimée par Sartre permet de comprendre en réalité que l'arbre n'est pas notre conscience. En effet, il ne « saurait entrer dans votre conscience, car il n'est pas de même nature qu'elle ». L'arbre est un objet ou une chose et du fait que la conscience ne le soit pas, l'arbre ne peut pas être un contenu dans la conscience. L'arbre est extérieur et il est impossible de l'avaler et d'en faire une connaissance expliquant notre conscience car il est impossible d'avoir l'arbre en nous et donc notre conscience ne peut le posséder. L'arbre n'est pas nous, il est externe et ne sera jamais à nous. Je peux éprouver des sentiments pour cet arbre, le trouver beau ou non mais ce n'est pas pour autant que l'arbre sera dès lors en ma possession. Je ne peux pas disposer de cet arbre et en tirer un profit intellectuel donc en faire ma conscience. C'est que veut dire Sartre à travers les lignes allant de 11 à 15. Enfin, Sartre exprime le fait que la conscience se voit purifiée et claire, c'est-à-dire que tout ce qui pouvait la composer n'a plus aucune influence puisque en réalité rien ne la compose. Elle se voit vide de tout élément. Malgré tout une conscience totalement pure n'existe pas car il s'agit d'un « mouvement pour se fuir », c'est-à-dire un déplacement constant par rapport à un point fixe qui est la conscience. La conscience est donc « consciente ». Je pense que je suis en train de penser donc je suis conscient de penser que je pense. On est toujours conscient de quelque chose. La conscience est donc un mouvement. Par ailleurs, la conscience consiste uniquement en une apparence. Elle n'a pas « de dedans », c'est-à-dire qu'elle n'a pas de contenu. Elle n'est qu'en déplacement constant car c'est « une fuite absolue ». Il n'y a pas de limite à ce déplacement qui fait de la conscience ce qu'elle est. La conscience n'est pas une matière de quelque chose et n'a, parallèlement pas de matière de quelque chose. Elle n'existe pas par soi-même et à constamment besoin d'un point de référence pour son déplacement. Elle ne demeure pas telle qu'elle est au départ et subit des changements. Sartre rejoint Husserl sur la théorie d'une conscience qui n'est pas quelque chose mais existe par rapport à ce quelque chose. La conscience porte directement sur les objets eux-mêmes. Ce n'est pas une chose qui contient mais un flux en fonction d'une chose. Finalement, Sartre commence par démanteler la théorie de la philosophie « alimentaire » sur la question de ce qu'est la conscience. En effet, la conscience serait comparable à l'acte de manger, donc de stocker des éléments dans un contenant. Il y dénonce le fait d'absorber la réalité pour en faire une connaissance, une conscience mais aussi les philosophes qui s'en tiennent à cette théorie qui semble pourtant floue. C'est pourquoi, suite à cela, il fait preuve par l'autorité d'Husserl que la conscience n'est pas un contenant et qu'il est de ce fait impossible d'y contenir, d'y stocker des éléments en donnant l'image de l'arbre il ne fait que confirmer cette théorie-ci. Au final, il affirme suite à ce raisonnement que la conscience n'est pas une chose qui contient mais un flux par rapport aux éléments externes. Il se positionne donc en faveur d'une conscience n'étant pas perçue comme une chose, un ensemble mais comme un flux, un mouvement en rapport à quelque chose et pour exprimer cette position, il s'évertue à dénoncer la philosophie digestive. Celle-ci estime que la conscience est « un contenant » d'éléments qui forme la connaissance. Pour avoir cette connaissance il est nécessaire de s'approprier des choses externes. Or d'après Sartre la conscience n'est qu'une fuite constante et n'est pas un contenant car elle n'a pas de dedans mais dépend du dehors. Il exprime donc clairement que la conscience n'est pas un ensemble de connaissance mais des connaissances par rapport au monde.

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