Explication de texte : Sartre - « l'insaisissable subjectivité d'autrui »

Indubitablement, notre identité est indéterminée aussi longtemps qu'elle n'est pas confirmée par le regard, approbateur et dépréciatif, de l'autre. Nous sommes dépendants d’autrui ; à travers nos actes, nos sentiments, nos désirs, etc... Dans ce texte, Sartre suggère la façon dont je perçois autrui et la façon dont autrui me perçoit. Il pose ainsi la question de « l’insaisissable subjectivité d’autrui « selon laquelle il se demande si autrui a la capacité ou non de m’appréhender entièrement et ce de quelle manière. Pour Sartre, il n’y a que moi qui puisse être capable de me discerner en tant que tel, et je ne peux saisir en tant que tel que moi-même. De fait d’une symétrie logique, autrui fait de même. Ainsi, chacun ne peut percevoir l’autre qu’en envisageant autrui à travers la manière dont il se perçoit lui-même. Il s’agit donc d’une sorte de transposition de ce que je ressens en moi, à l‘intérieur de moi-même, sur autrui. Sartre développe ce thème en trois moments ; de la ligne 1 à 11, dans un premier temps où il prouve l’existence d’un autre être que moi ; autrui, puis, de la ligne 11 à 20 où il nous expose sa thèse et la notion de liberté et enfin de la ligne 20 à 32 où il justifie sa thèse à l’aide d’un exemple.   Sartre, expose, dans le début du texte, l’impossibilité de l’inexistence d’autrui au travers du fait que « je « ne peux pas être à la fois sujet et objet.  En effet, on ne peut se percevoir entièrement soi-même dans la mesure où l’introspection ne peut être que partielle. Pour que le sujet se saisisse complétement lui-même il faudrait effectivement qu’il se fasse à la fois entièrement objet et à la fois entièrement sujet. Or, cette hypothèse sous-entend que le sujet devrait se regarder lui-même, comme dans un miroir, fournir un effort réflexif à lui-même, se considérer donc comme un objet. En vain, puisque le sujet ne peut en aucun être perçu par lui-même dès lors qu’il se fait entièrement objet. Sartre explique ...