Peut-on exercer sa liberté sans prendre de risques ?

1.     On parle de risque à propos d'un danger ou d'une menace. Même si l'on peut concevoir un certain goût du risque, une situation dite « à risques « est par nature un peu effrayante. Il y a donc quelque chose d'un peu paradoxal dans le sujet: la liberté que l'on peut considérer comme un bien apparaîtrait ici comme risquée, donc menaçante et presque effrayante. Il conviendra de rechercher la nature des risques encourus. Sont-ils réels ou imaginaires?

La notion de « liberté « est très vaste. Il convient à son pro­pos de faire certaines distinctions fondamentales. Parle-t-on de la puissance qu'a l'homme de se déterminer, c'est-à-dire de se fixer des fins de façon consciente et résolue? Ou bien évoque-t-on la liberté civile, c'est-à-dire l'ensemble des droits dont l'homme peut bénéficier au sein de la cité ? Le problème des risques encourus se pose différemment selon les deux définitions de la liberté.

Dans tous les cas, il s'agit de l'exercice de la liberté, c'est-à-dire d'une liberté en action.

2.     On peut certes aimer le risque, mais la plupart des hommes lui préfèrent la sécurité. On nous demande ici si, dans l'exercice de sa liberté, l'homme ne prendrait-il pas certains risques? La liberté serait donc redoutable. Elle ne serait donc pas nécessairement enviable. Se pourrait-il que les hommes préfèrent le confort douillet de la servitude plu­tôt que le danger de la liberté ?

Y aurait-il une certaine « servitude volontaire « (du nom du discours rédigé par Étienne de La Boétie) dans laquelle l'homme se plairait à demeurer? Être libre signifierait-il donc prendre des risques? Lesquels?

Avant de commencer

· Notions abordées

La liberté ; la raison ; la conscience.

· Analyse du sujet

— On recherchera le paradoxe contenu dans le sujet. Celui-ci semble en effet sug 

gérer l'existence d'un péril lié à la liberté.

— Quelle est la nature de ce péril?

— Pourquoi les hommes recherchent-ils une chose qui présente certains dangers?