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Peut-on se faire violence a soi-même ?

Publié le 23/12/2005

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L'action morale n'est pas le fait d'un individu isolé, elle est pensée dans un cadre universel qui lie le sujet à tous les hommes.               Mettre le désir à la source de l'acte moral rend illégitime la violence envers soi-même, elle en est d'ailleurs rendue impossible, car l'homme désire son bien ainsi que celui de l'humanité dans l'absolu. L'acte moral reste bien rationnel, il permet l'épanouissement de l'individu qui adhère aux lois de son entendement. On trouve chez Kant, la dimension profondément subjective de l'acte moral, mais aussi son cadre intersubjectif, c'est sans doute dans ce cadre qu'on peut trouver l'explication au fait de cette violence que peut s'infliger physiquement un individu.     III. Toute violence s'exerce dans le cadre d'une intersubjectivité.   A. Sartre : du fait de l'intersubjectivité nécessaire à l'individu, la violence n'ait toujours d'autrui.   1. Sartre critique la définition de l'individu replié sur lui-même due à Descartes Pour lui, Descartes ne va pas assez loin dans son constat de la distance que peut prendre le sujet avec lui-même.

            L’expression « se faire violence à soi-même « est surprenante dans la mesure où la violence est avant tout considérée comme une force brutale exercée contre quelqu’un d’autre que soi-même, une force brutale qu’on se souhaite pas exercée contre soi. Pourtant l’expression laisse entendre qu’on pourrait volontairement exercer cette contrainte qu’on juge illégitime sur soi, on pourrait vouloir quelque chose qu’on trouve indésirable.

            Deux niveaux de sens sont à distinguer dans l’expression, chacun menant à une dimension de la problématique.

            On peut distinguer un premier niveau de sens, le sens propre ou le sens fort de l’expression qui laisse entendre que se faire violence à soi-même revient à s’infliger cette forme de force brutale, cette violence qui est à l’origine exercée contre autrui. Ce premier niveau de sens met en cause la définition d’individu comme sujet autonome : l’homme est-il suffisamment autonome pour pouvoir s’infliger à lui-même, de lui-même une forme de violence ? Est-il capable de s’infliger volontairement du mal, alors même que la violence se définit en terme d’indésirable ? La violence ne vient-elle pas toujours de l’extérieur, d’autrui ?

            Le second niveau de sens concerne la conception du vécu moral. On emploie l’expression « se faire violence à soi-même « pour désigner ces situations où on se contraint, où on se contient, on se force à faire quelque chose qu’on n’a pas envie de faire, comme faire son devoir alors qu’on a envie de satisfaire d’autres désirs. L’agir moral se définit-il en termes de contrainte ? N’agit-on moralement qu’en se faisant violence ?

            Les deux niveaux de sens de l’expression remettent en cause la capacité de l’individu à pouvoir prendre une telle prise de distance avec lui-même jusqu’à se faire violence à lui-même. D’une part, la violence que peut s’infliger un individu vient-elle de lui-même ? L’individu est-il si autonome qu’il peut se retourner contre lui-même ? D’autre part, l’action morale n’est-elle qu’une contrainte ?

« légitimité morale.

A.

Epicure : l'acte moral satisfait un désir nécessaire 1.

Une hiérarchie rationnelle des désirsDans la Lettre à Ménécée , Epicure établit une distinction entre désirs vains et désirs naturels lesquels sont simplement naturels ou nécessaires, visant lebonheur, le calme du corps et le fait de vivre.L'activité morale est nécessaire pour atteindre le repos de l'âme et du corps,l'ataraxie.

Se faire violence à soi-même serait contradictoire avec de suprêmebien qui tend vers l'équilibre et l'absence de trouble.

2.

Une certaine idée de l'hommeL'homme est un amas d'atomes, il est indéterminé, foncièrement libre et il nedésire que le bien.On peut se demander si la satisfaction de ce suprême désir n'est pasassimilable aux exigences de l'entendement, la satisfaction de ce désir est aumoins servie par la raison, la volonté prend le pas sur le désir.

B.

Kant : le sujet autonome se retrouve dans l'acte moral 1.

Le sujet se définit en termes d'autonomie · « L'autonomie de la volonté est le principe unique de toutes les lois morales et des devoirs qui y sont conformes » Critique de la raison pratique · La volonté se soumet librement à la loi morale édictée par la pure raison pratique.

C'est la liberté morale du sujet qui joue, agissant conformément à ce que lui dicte sa raison, et non par simpleobéissance à ses passions. · Le sujet se conforme à ce que lui dicte sa raison, il n'y pas d'idée chez Kant d'une violence du sujet envers soi-même ; dans l'acte moral, le sujet se retrouve dans ses actions en adéquation avec lui-même. 2.

Cette liberté morale ne procède pas d'une violence envers soi-même. Certes, la loi morale se manifeste sous la forme d'un commandement, un impératif catégorique (« tu dois », « ilfaut »), mais elle satisfait aux exigences de la raison pratique du sujet, le sujet adhère à ses actes moraux.L'impératif catégorique fondamental commande d'agir de telle sorte que la maxime de notre action puisse êtreérigée en règle universelle.

L'acte moral se fait en fonction de l'humanité à travers le test de la validitéuniverselle.

L'action morale n'est pas le fait d'un individu isolé, elle est pensée dans un cadre universel qui lie lesujet à tous les hommes. Mettre le désir à la source de l'acte moral rend illégitime la violence envers soi-même, elle en est d'ailleursrendue impossible, car l'homme désire son bien ainsi que celui de l'humanité dans l'absolu.

L'acte moral reste bienrationnel, il permet l'épanouissement de l'individu qui adhère aux lois de son entendement.

On trouve chez Kant, ladimension profondément subjective de l'acte moral, mais aussi son cadre intersubjectif, c'est sans doute dans cecadre qu'on peut trouver l'explication au fait de cette violence que peut s'infliger physiquement un individu.

III.

Toute violence s'exerce dans le cadre d'une intersubjectivité.

A.

Sartre : du fait de l'intersubjectivité nécessaire à l'individu, la violence n'aittoujours d'autrui.

1.

Sartre critique la définition de l'individu replié sur lui-même due à Descartes Pour lui, Descartes ne va pas assez loin dans son constat de la distanceque peut prendre le sujet avec lui-même.

L'homme se définit par cettefissure en lui-même, ce décollement, cet arrachement qui introduit dunéant au coeur de son être.L'individu construit son individualité en fonction de l'autre.

Autrui estindispensable pour se construire comme entité à part, mais autrui c'estaussi la menace constante d'une réification, autrui pousse l'individu àadhérer à l'être, à la sensation de complétude, mais ce mode d'être pleinest celui des objets qui n'ont qu'à être ce qu'ils sont.« L'enfer, c'est les autres » : autrui est indispensable pour se construirecomme individu, mais autrui est une menace constante de perte dansl'être. 2.

« La violence se donne toujours comme une contre violence, c'est-à-direpour une riposte à la violence de l'Autre » J.

P.

Sartre, Critique de la Raison dialectique Sartre définit l'individu en termes d'intersubjectivité, la violence naît de. »

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