Pourquoi obéit-on?
Publié le 05/11/2014
Extrait du document
«
fût-il despotique, permet à l’homme de ne plus craindre pour sa propre survie.
L’abdication
de la liberté individuelle est une condition nécessaire à la sécurité.
L’homme obéit donc
d’abord pour se protéger mais aussi parce qu’il a peur de l’État Léviathan.
En effet, seule une
force suprême permet de restreindre les volontés intérieures des individus et de maintenir en
place le contrat social.
Ceci permet de montrer que l’État est donc le détenteur du monopole
de la force légitime, car nécessaire à la sûreté et à la sociabilité.
La guerre civile syrienne est
une illustration de cette théorie.
Lorsque les hommes ne veulent plus obéir et que l’existence
de l’ordre politique est remise en cause, alors ceci peut provoquer des affrontements
monstrueux (plus de 130 000 morts en Syrie).
La désobéissance est source d’insécurité, les
hommes retombant dans l’état de nature.
L’obéissance à la loi peut être aussi liée à l’intérêt.
Locke montre que la fondation de l’ordre social tient dans la protection du droit de propriété.
La loi protège des droits naturels en permettant par exemple l’impartialité des litiges.
L’obéissance à ceux qui édictent la loi et qui la font respecter est donc nécessaire si l’homme
veut assurer ses liens économiques.
Le prix Nobel d’économie Arrow a expliqué en 1971 que
« l’essentiel du sous-développement peut s’expliquer par un manque de confiance mutuelle ».
L’homme obéit à l’État car sans celui-ci, il ne peut accumuler les richesses, n’ayant pas
moyen de prouver qu’elles lui appartiennent.
Ainsi, l’obéissance est naturelle et participe de
la vie en société.
L’homme est aussi né dans un rapport dans un rapport de soumission, et ne peut pas ne
pas obéir car ceci est inscrit dans sa nature.
Dans son ouvrage La République , Cicéron
élabore l’idée selon laquelle il existe une loi naturelle, morale à laquelle l’homme ne peut pas
ne pas obéir : « Quiconque n’obéit pas à cette loi se fuit lui-même ».
Dans le cadre du droit
naturel, la soumission à la loi n’est donc qu’une forme de réalisation de la nature humaine.
Hannah Arendt explique aussi que « l’autorité est postérieure et antérieure à l’individu ».
L’homme est donc dès sa naissance inscrit dans un rapport de soumission, qui constitue donc
un de ses déterminismes.
La psychanalyse montre que l’obéissance remonte à l’enfance, la
société ne faisant que reproduire la servitude originelle au père.
Le petit enfant ne peut pas se
retrouver livré à lui-même et ressent le besoin d’être pris en charge.
L’autorité politique
reproduit donc soit un ordre naturel en instituant des lois qui doivent y être conforme (comme
le dit Cicéron) ou bien reproduit le besoin qu’a l’homme d’être dominé en reconduisant la
servitude originelle du père (théorie de Freud).
Cette dernière idée peut être illustrée par des
exemples comme l’utilisation dans le langage de l’expression « père de la Nation ».
Staline a
d’ailleurs repris cette image en élaborant une affiche de propagande,
se faisant représenter comme le « petit père des peuples ».
L’obéissance est donc un trait de
2.
»
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