PROLÉGOMÈNES À TOUTE MÉTAPHYSIQUE FUTURE QUI POURRA SE PRÉSENTER COMME SCIENCE, Emmanuel Kant

Mais Kant ne gagna pas son pari : les Prolégomènes à toute métaphysique future ne contribuèrent que fort peu à rendre le criticisme plus accessible au public.

Édition : Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science (trad. L. Guillermit), Vrin, 1986.

Étude: A. Philonenko, l’Œuvre de Kant, t. Il, Vrin, 1988.

Cet ouvrage fut rédigé par Kant peu après la première édition de la Critique de la raison pure, dans le but de fournir au public un exposé plus «populaire» de sa philosophie. Le maître ouvrage avait en effet reçu un accueil des plus réservés; on le trouvait aride, abstrus, et ceux qui prétendaient avoir compris quelque chose à la Critique l’accablaient de contresens; on se plaisait, par exemple, à confondre l’idéalisme de Kant avec l’immatérialisme de Berkeley. Kant fut déçu («Je ne m’attendais pas à entendre de la part d’un philosophe des plaintes sur un manque de popularité, d’intérêt et d’agrément») et décida de réagir. L’introduction expose l’objet des Prolégomènes: faire saisir au lecteur un peu trop paresseux pour lire la Critique de la raison pure le sens et la portée de l’entreprise critique. Kant y livre également quelques confidences sur l’évolution de sa propre pensée, et ce qu’il doit à Hume (des études

récentes montrent toutefois que cette histoire fut pour une large part reconstruite a posteriori).