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LES BONS ENFANTS

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

La faim de Christophe. Il y avait des moments de gêne très étroite à la maison. On faisait maigre chère, ces jours-là. Nul ne s'en apercevait mieux que Christophe. Le père ne voyait rien. Louisa, la mère, servait les petits : deux pommes de terre à chacun. Lorsque venait le tour de Christophe, souvent il n'en restait que trois sur l'assiette, et sa mère n'était pas servie. Il le savait d'avance, il les avait comptées, avant qu'elles arrivent à lui. Alors il rassemblait son courage, et il disait d'un air dégagé : Rien qu'une maman. » Elle s'inquiétait un peu. Deux, comme les autres. Non, je t'en prie, une seule. Est-ce que tu n'as pas faim ? Non, je n'ai pas très faim. » Mais elle n'en prenait qu'une aussi, et ils la pelaient avec soin, ils la partageaient en tout petits morceaux, ils tâchaient de la manger le plus lentement possible. Sa mère le surveillait. Quand il avait fini : Allons, prends-la donc ! Non, maman. Mais tu es malade, alors ? Je ne suis pas malade, mais j'ai assez mangé. » Ernest, le petit frère, toujours vorace, qui guettait la pomme de terre du coin de l'oeil depuis le commencement du dîner, finissait par lui demander : Tu ne la manges pas ? Donne-la-moi, Christophe ! » Il souffrait plus qu'un autre enfant de ces jeûnes cruels. Son robuste estomac était à la torture. Mais il ne se plaignait pas ; il se sentait observé par sa mère, et il prenait un air indifférent. Louisa, le coeur serré, comprenait vaguement que son petit garçon se privait de manger, pour que les autres eussent davantage. Elle ne lui disait rien ; mais une ou deux fois, quand les autres étaient sortis, elle priait son aîné de rester, pour lui rendre quelque petit service. Christophe lui tenait sa pelote, tandis qu'elle la dévidait. Brusquement, elle l'attirait, le serrait contre elle. Il lui passait avec violence ses bras autour du cou, et ils pleuraient tous deux en s'embrassant comme des désespérés. Mon pauvre petit garçon !... Maman, chère maman !... » Ils ne disaient rien de plus, mais ils se comprenaient. D'après Romain ROLLAND - Jean-Christophe. L'aube. Albin Michel

« 4. Quelle solution aurait pu être plus juste ? Mais qui intervenait alors ? 5. Est-ce que ces privations étaient agréables à Christophe ? Quelles qualités montre-t-il ? (Affection pour samère, délicatesse, esprit de sacrifice, etc.) 6. Que faisait quelquefois la maman ? Qu'arrivait-il alors ? (Dans cette souffrance ils sentaient encore davantagecombien ils s'aimaient.) 7. 3.

Réflexions sur la vie. Vous est-il arrivé d'avoir à vous servir alors que le plat ne contient plus assez de nourriture pour ceux qui nesont pas servis ? Qu'avez-vous fait ? (Que feriez-vous, si...

?) 1. Quels sacrifices vous êtes-vous imposés, ou pourriez-vous vous imposer, pour ne pas augmenter ce que vouscoûtez à vos parents ? Recherchez les objets ou les fruits, les gâteaux dont vous pourriez vous passer. 2. Vous êtes-vous parfois demandé si vos parents ne souhaiteraient pas que vous soyez un peu moins gourmandsou exigeants en ce qui concerne vos vêtements, chaussures, jouets, etc.

? 3. Sauriez-vous avoir faim pour que vos parents, vos frères ou sœurs n'en souffrent pas ? 4. 4.

Actions et problèmes. Vos parents ne sont pas riches.

Vous vous trouvez dans la situation de Christophe devant ses trois pommes deterre, maman n'étant pas servie.

Que faites-vous ? 1. Lorsque le poulet arrive devant vous, il ne reste qu'une cuisse, que vous aimez bien, et la carcasse, qui esttrès maigre.

Maman n'est pas servie.

Quel morceau prenez-vous ? 2. On vous avait promis un ballon de 10 F.

Mais la veille de l'achat vous entendez maman se plaindre de n'avoirpas assez d'argent pour arriver à la fin du mois.

Que pensez-vous ? Que faites-vous ? 3. Votre jeune frère porte vos vêtements quand ils ne sont pas trop usés.

Il n'en a donc jamais de neufs ?Aujourd'hui, il aurait envie d'une certaine veste.

Que pourriez-vous dire à vos parents ? 4. Résolution. Je réfléchirai à ce que coûtent à mes parents ma nourriture et mes vêtements.

Je saurai me priver à montour, limiter mes besoins, afin de ne pas augmenter inutilement les dépenses de la famille.. »

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