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MOLIÈRE : Le Médecin malgré lui (Dossier pédagogique)

Publié le 17/01/2022

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En classe de sixième et de cinquième, on insistera plus particulièrement sur les difficultés rencontrées par Molière dans les années qui précédèrent la création de la pièce, le 6 août 1666. 1664 : mort du petit Louis, son premier fils ; 1665 : fluxion de poitrine qui oblige Molière à se tenir quelque temps écarté de la scène ; 4 juin 1666 : accueil mitigé pour Le Misanthrope. L'énoncé de ces trois faits nous introduit directement au thème du comique roboratif et de la place qu'y tient la satire de la médecine. D'aucuns y ajouteraient celui, non moins évident, de la mésentente conjugale qui est la marque de cette même période de la vie de Molière.

« Acte I : La querelle de ménage (décor : les abords d'un bois).Acte II : La satire de la médecine (décor : chez Géronte).Acte III : L'amour médecin (décor : le jardin de Géronte).On avancera l'idée d'une triple farce ou, mieux, celle d'un triptyque, cette dernière notion méritant une étudeparticulière, éventuellement interdisciplinaire. Dramaturgie Les « Commentaires » fournissent à ce sujet de nombreux éléments propres à un travail didactique autour de lastructure théâtrale de la pièce, entendue cette fois non seulement sous l'angle de son découpage textuel, maiscomme la construction purement gestuelle qui en est comme la superstructure signifiante.Une place toute particulière sera ainsi faite à l'étude des « jeux de théâtre », des indications scéniques dont letexte est émaillé.Là, plus encore qu'ailleurs, se manifeste la fusion du génie italien de la commedia, de ses lazzis, et la veine ducomique de texte, à la française.On prendra pour exemple celui de la bastonnade, pour montrer de quelle manière, loin d'être un élément superficielet gratuit, elle est utilisée comme un ressort dramatique qui « agit » le texte.Jacques Copeau n'affirmait-il pas, dans sa notice au Médecin malgré lui : «Tout y est en relief et en couleur, enlevéà grands traits, brossé largement, fait pour être vu et compris de loin, fut-ce au défaut des paroles, tant la mimiqueest forte.

»Il s'ensuit qu'une étude de la mécanique théâtrale de la pièce suppose la mise en oeuvre des jeux de scène prévuspar Molière, avec la participation active des élèves. Personnages On retiendra la classification qu'ils proposent, en étudiant successivement : 1.

Les types issus de la commedia dell'arteLes jeunes amoureux Lucinde et Léandre ainsi que Géronte, héritier de Pantalon et du Dottore.

Jacques Copeau(auquel nous emprunterons la plupart des portraits suivants) le voyait « poli, timide, inquiet, méticuleux, préoccupédes convenances, les nerfs à fleur de peau, le tympan délicat ». 2.

Les types issus de la tradition françaiseMartine, « une petite noiraude, maligne, courageuse, et sournoise, prématurément fatiguée par le travail, lescouches, la gêne ».Monsieur Robert, «un oisif, un oiseux ».Lucas, « petit marcheur, toujours essoufflé, toujours ahuri ».

Jacqueline, Thibaut et Perrin.Valère enfin, que l'on retrouvera dans L'Avare et dont il convient de souligner le langage affecté, la syntaxepédante, qui en font l'antithèse du très naturel Lucas. 3.

SganarelleVoir la notice quasi exhaustive qui lui est consacrée dans la rubrique « Personnages ».On se bornera à deux notations complémentaires.L'une d'Antoine Adam (Le XVIIe siècle) : « Il est paysan d'origine et de condition.

Mais il a reçu dans son enfancequelque teinture de lettres.

Il a su son rudiment par coeur, et il a servi six ans un médecin.

Comme il est d'une raceoù l'esprit est vif et l'éloquence naturelle, il a gardé de ces années-là le goût des phrases sonores, des repartiesvigoureuses, des citations opportunes.

»L'autre de Jacques Copeau (Notice) : «Sganarelle est au centre, de grandeur un peu plus que nature, quasirabelai sien.

C'est un paysan de moyenne France.

Voix de plein air, grands abattis, oeil fin, lubrique, main prompte à saisir la bouteille ou le bâton, l'argent ou les filles.

» Pour situer à sa juste place ce dernier avatar du personnage de Sganarelle si essentiel au théâtre de Molière, oncherchera à le rapprocher de ses deux « cousins » : le Pathelin de La Farce et le Scapin des Fourberies, selon une constante dialectique Italie/France, farce/comédie, tradition/ nouveauté. 3.

Le style de l'écrivain La précédente classification pourrait être reprise ici tant la diversification des langages est poussée à l'extrême dansun souci de caractérisation des personnages, soigneusement contrastés. On s'arrêtera plus particulièrement sur les discours des personnages patoisants, de Valère et de Sganarelle. Lucas, Jacqueline, Thibaut, Perrin Paysans de l'Ile-de-France ou de ses marches picardes ou normandes, ils parlent un patois compréhensible par lepublic parisien.

Ce patois est fait d'un certain nombre d'altérations de la syntaxe ou d'impropriétés diverses : Accords défectueux : j'avons, je l'entendons, j'allons, je savons, je venons, je vous sommes obligés. Impropriétés : je vous vois parler (v.

391), portions pour potions, conversions pour convulsions, mufles pour. »

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