À quoi bon des preuves?

• Preuve et foi

Le domaine de la foi au sens le plus large, c'est-à-dire de la confiance, échappe également à la preuve. Croire, c'est précisément se dispenser de preuve. C'est là tout le drame du jaloux, qui ne parvient ni à se satisfaire de l'absence de preuves ni à se laisser convaincre par les preuves — tout simplement parce que de l'amour il y a des témoignages mais non pas des preuves.

• Le terrain de la rationalité procédurale

Les preuves ne servent donc à quelque chose que dans un contexte bien précis, celui de la rationalité procédurale, qui procède par démonstration. C'est le domaine dans lequel nous avons besoin d'une certitude que nous ne pouvons obtenir par une intuition immédiate. Tel est le domaine des sciences, mais également celui du droit : toute enquête vise à établir des faits certains afin de ne pas laisser le crime impuni et de ne pas commettre non plus d'erreur judiciaire.