À QUOI BON LA VÉRITÉ ?

La vérité est-elle désirable et souhaitable ? Vaut-elle la peine que l'on prend à la rechercher ? A fortiori, vaut-elle qu'on aille jusqu'à se sacrifier pour elle ? LA THÈSE NIETZSCHÉENNE S'ils éprouvent un besoin de vérité, la plupart des hommes affirment pourtant volontiers que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire ». Et ils trouvent souvent la vérité triste et ennuyeuse : elle ne leur servirait à rien pour vivre. NIETZSCHE (1844-1900) reprend ce thème de manière plus radicale. Il critique durement le privilège accordé à la recherche de la vérité par la philosophie occidentale depuis SOCRATE et PLATON. Il ne voit dans le désir de connaissance qu'une expression masquée et dégradée de la volonté de puissance. Celle-ci n'est pas désir de domination mais principe d'affirmation et de négation de valeurs. Or, selon lui, la valeur suprême qui doit nous servir de guide et de critère dans l'existence est la vie, dont émane la volonté de puissance.