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A quoi reconnaît-on une oeuvre d'art ?

Publié le 13/04/2005

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Le jugement esthétique est spécialement difficile à établir : les critères du beau, de l'originalité, de l'excellence sont rebelles à la définition. « Définir l'oeuvre d'art, c'est lui substituer une convention. « Georges Braque. Le chef d'oeuvre n'est souvent pour nous que ce que les autres avant nous ont défini comme chef d'oeuvre. En ce sens il faut faire appel à la philosophie, à l'histoire de l'art, à la littérature, à la sociologie et à plusieurs disciplines qui se croisent en un certain point et tentent de dire ce qui caractérise l'oeuvre d'exception.

« l'artiste réside justement dans cet élan d'inspiration qui lui donne tant de ferveur et d'originalité dans la compositiondu jeu des formes, des couleurs si savamment unies.

Le propre de l'oeuvre d'art est d'être imprévue et imprévisible,aucun plan n'étant donné au passé.Mais la différence entre l'artiste et l'artisan fait passer la production d'une simple oeuvre à une oeuvre d'art carl'artiste possède en plus le génie.

C'est un don particulier donné aux hommes par les dieux, en chaque homme qui lepossède apparaît un souffle divin qui marque le produit humain du sceau de la divinités et donc l'oeuvre d'art naît decette inspiration divine, c'est presque un avant-goût du souverain bien dans la création.Donc, le génie marque les quatre facultés de l'âme qui toutes conjuguées vont donner jour à l'oeuvre d'art Cesfacultés de l'âme sont l'entendement l'imagination, le goût et l'inspiration.

Dans la création artistique, l'imaginationdomine l'entendement car elle « schématise sans concepts » puisque la création n'est pas d'ordre conceptuel.

Elledépasse les bornes de l'entendement et donne libre cours à son être.

L'entendement, quant à lui, se fait serviteurde celle-ci et c'est lui qui donne l'unité au jeu des formes et des couleurs ainsi créées.

Il apporte compréhension etharmonie à l'oeuvre d'art.

L'inspiration vient de ce génie divin qui procure une grande liberté des choses matérielleset naturelles.

Elle permet à l'artiste une représentation plus spirituelle et sensible.

Le goût donne à l'oeuvre d'art lapossibilité de s'exprimer, de se présenter à la contemplation, c'est lui qui lui permet d'être communicable à l'hommeet à l'esprit.

Alors l'âme animée par cet élan créateur, ce génie dynamique transporte l'esprit et l'élève à lacontemplation.

Ainsi, l'oeuvre d'art serait ce produit purement humain qui se diffère de la détermination de l'objetcomme dans la science et technologie, elle serait singulière et unique avec un souffle génial, qui débarrasserait l'âmede la nature.

Cependant, le propre de l'art n'est-il pas justement de s'appuyer sur la nature ? pour s'en élever ? Dans un second mouvement, nous allons analyser l'expression selon laquelle il n'y a pas d'art sans nature et lanature n'est rien sans l'art.

Nous nous appuierons sur les trois sens du mot nature dans cette analyse.

Tout d'abord,le mot nature au sens premier est relié au mécanisme, à l'automatique, une force physique.

Or nous avons vu que legénie se différencie de l'artisan justement par son côté inspiré et divin.Cependant, aucun talent ni génie ne peut être dévoilé à la contemplation, aucune oeuvre d'art ne saurait en êtreune si l'artiste lui-même ne possède pas un savoir technicien et s'il ne s'avère être un bon travailleur.

Il lui fautconnaître des techniques de base même si elles le renvoient au côté bête et banal de l'automatisme, il doit savoirmaîtriser certains outils ou machines dans certains cas comme lors de création d'oeuvres d'art moderne où l'on peutconstater que la technique et le génie peuvent s'associer parfaitement et nous émouvoir.

Sans ce savoir, aucuneoeuvre d'art n'est possible mais réciproquement sans le génie aucun souffle inspirateur et donc point decontemplation.Ensuite, nous connaissons la nature comme l'univers, le tout harmonieux et heureux comme le souffle divin chez lesStoïciens et le Beau, le Vrai, le Bien chez Platon.

Dans l'oeuvre d'art, se trouve également cette organisationfinalisatrice heureuse et harmonieuse.

En effet, lorsque l'oeuvre d'art nous émeut lors de sa contemplation, nousavons l'impression qu'il existe une finalité de l'oeuvre bien que celle-ci n'en possède aucune qui soit prédite etdéterminée d'avance.

Cette impression est due à l'appui de l'oeuvre d'art sur la nature, elle s'y inspire mais toujourss'en différencie.

Ce qui nous touche le plus est cette incroyable association de l'imagination et de l'entendement quiparviennent à offrir à l'oeuvre d'art cette harmonieuse tonalité, c'est une association et une combinaison de ce qu'ily a de plus naturel comme la représentation d'un cheval mais dont la forme et les couleurs sont si intimement etoriginalement liées que nous en oublions l'aspect naturel et parvenons à élever nos esprits à la contemplation del'oeuvre d'art.

C'est ce que tente de montrer Dali avec l'exemple de la peinture «La Bataille de Friedland » deMeissonnier.

Ce n'est pas tant l'image même qui nous soulève mais l'émotion lors de la contemplation.C'est pourquoi, nous pouvons définir l'ouvre d'art et la reconnaître lorsqu'elle vient à nous révéler l'essence deschoses.Par l'appui qu'elle prend sur la nature, elle parvient à nous dévoiler ce qui restait jusqu'alors caché et voilé dans lanature.

A l'état naturel, la vérité reste aux prises de l'apparence sensible et donc de l'illusion qui nous trompe.

Maisdès lors que l'artiste génial, s'active à la création` en dévoilant des apparences sensibles et naturelles pour nouslivrer des apparences artistiques, alors enfin le voile de l'oubli est enlevé, l'oeuvre d'art nous éveille et révèle à nosyeux et notre esprit la grandeur de la nature et la véritable essence des choses.

C'est par le creuset de l'esprit,grâce au génie talentueux, que les apparences artistiques nous libèrent des apparences naturelles.

On voit doncque la nature et l'oeuvre d'art vont de pair car l'une sans l'autre ne peuvent être révélées et exister.

Dans l'oeuvred'art, les trois sens équivoques de la nature s'unissent pour nous faire élever notre esprit à la contemplation.

Nouscomprenons que l'oeuvre d'art se reconnaît non seulement à sa création mais aussi à son aspect naturel et spirituel.Mais qu'en est-il du regard que nous y portons? Qui reconnaît l'oeuvre d'art comme telle? Dans un dernier mouvement, nous allons étudier et montrer qu'il s'agit peut-être davantage d'une reconnaissance del'oeuvre d'art, que de constatation de ce qu'est l'oeuvre d'art En effet, c'est par un jugement esthétique que l'onreconnaît l'oeuvre d'art.

Rien à voir donc avec le jugement scientifique et logique qui lui se base sur des concepts,des principes donnés auparavant et ce à l'universel.

Par exemple, pour juger ou résoudre un problème, je vaisappliquer telle loi mathématique, mettre en pratique telle opération...

et tout le monde fait ainsi pour trouver lasolution.

Pourtant rien de tout cela dans le jugement de l'oeuvre d'art.

Celle-ci est unique et singulière, il va doncêtre difficile de trouver un principe commun qui puisse se donner à tous.

On ne peut dire comme d'un repas qu'ilnous est agréable à la sensation, que non plus ce tableau est une oeuvre d'art pour moi, car cela est contradictoire.En effet, la particularité du jugement esthétique est qu'il est à la fois subjectif et universel.

Il demande d'une partune exigence d'adhésion de tous et d'autre part il prétend à l'assentiment de tous.

Que signifie cette exigence etcette prétention ? C'est Kant qui analysa ceci par l'opération des quatre points de vue du jugement esthétique.D'une part, nous nous consacrons à la qualité et la quantité du jugement esthétique.

S'il est nécessaire qu'il y aitadhésion de tous c'est parce qu'il faut absolument se débarrasser de tout intérêt instinctif, pragmatique et même dela moralité et de sa raison.

Nous devons abandonner nos attitudes banales et quotidiennes pour parvenir à être. »

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