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A quoi reconnait- on une oeuvre d'art ?

Publié le 06/10/2012

Extrait du document

Tout le problème vient du fait qu’un simple objet ordinaire peut être une oeuvre d’art : c’est le cas des boîtes de Brillo

d’Andy Warhol. Comment un même objet peut-être en fonction de sa situation de l’art et dans une autre situation un

objet ordinaire ? l’oeuvre d’art ne peut se définir seulement par ses propriétés internes visibles (ses caractéristiques

esthétiques par ex.) mais pour reconnaître une oeuvre d’art il faut l’interpréter comme telle : si parmi deux objets

identiques, un seul est artistique, c’est qu’il ne sont pas interprétés de la même façon bine qu’il soient en apparence

identiques. La différence est donc non dans l’objet (son apparence, ses propriétés physiques) mais dans l’interprétation

que l’on peut avoir de l’objet en fonction des circonstances : l’un est estimé voué à un usage pratique, l’autre est sensé

exprimer l’intention de l’artiste. Ainsi ce n’est pas la perception qui nous fait voir l’art mais la théorie à travers

laquelle on regarde la chose : de là l’idée de Danto qu’il n’y a pas d’art sans théorie de l’art. Autrement dit,

l’interprétation fait l’oeuvre d’art : “ l’être de l’oeuvre d’art est sa signification ”

« fabrique pour etre vendu a un prix en rapport avec les services qu'il rend ( sa valeur d'echange derive de sa valeur d'usage).

Certes une oeuvre d'art peut etre vendue, mais cela n'est pas implique dans sa nature.

N'etant pas utile, elle n'est ni utilisee ni consommee, et participe ainsi a une forme d'eternite, quand bien meme elle serait ephemere comme les "mandalas" composes de sables de differentes couleurs.

Il y a une gratuite de l'oeuvre d'art, liee au plaisir gratuit quu'elle nous apporte.

l'oeuvre d'art n'est ni utile, ni agreable, mais dite "belle" : elle vise a toucher les sens, a emouvoir une subjectivite, voire a l'eveiller.

L'oeuvre d'art est donc une fin en soi, la ou l'objet technique est un moyen en vue d'une fin qui lui est exterieure.

Elle est donc une totalite signifiante et fait face a l'homme dans sa singularite nue, rebelle a toute prise de pouvoir sur elle par le biais d'une interpretation, d'un achat, etc.

Il est bien entendu que cette description est celle d'un type ideal, tandis que, dans la realite quotidienne, la frontiere entre l'oeuvre d'art et l'objet technique est floue: en effet, on peut considerer qu'une ferrari tend vers l'art, et qu'un "film commercial" se rapproche du pur objet technique.

Ce qui fascine dans toute oeuvre d'art, c'est la conjonction de la manifeste materialite ( y compris lorsqu'il s'agit d'une oeuvre musicale) et de sa presence qui transcende tout ce que nous percevons par nos sens.

Devant l'oeuvre d'art, le spectateur qu'elle convoque est trouble par cette insertion reciproque de l'immanence et de la transcendance.

L'oeuvre d'art est une experience singuliere de la perception de la part d'un sujet.

C'est ici qui nous commande la maniere dont elle peut - voire doit- etre regardee ou ecoutee, faute de quoi nous passons a cote de l'experience esthetique.

L'oeuvre d'art appelle de la part du spectateur ou de l'auditeur, une humilite receptive.

Comme le souligne Merleau- Ponty, le rapport a l'oeuvre d'art nous apprend a percevoir, et nous revele ce que nous ne savions pas percevoir ce que nous croyions percevoir.

Il s'agit ici d'un apprentissage sans contenu, ni connaissance, non pas un savoir, mais un savoir - etre, un veritable apprentissage de notre etre au monde.

Si chacun de nous est susceptible d'eprouver du plaisir au contact d'une oeuvre d'art, cette experience personnelle ne suffit pas a repondre aux questions que l'on peut se poser sur la nature et la fonction de l'art, sur la specificite du travail des artistes, sur celle des oeuvres qu'ils produisent.

Dans l'art classique, où l'oeuvre est détournée de toute utilité, dans laquelle l'art est sa propre fin, l'opposition est nette entre l'oeuvre d'art et les objets techniques.

Aussi l'art classique se reconnaît à des oeuvres, qui sont comme des monuments de l'esprit humain.

Nous allons dans les musées admirer des oeuvres d'art et il nous semble alors, qu'à côté des chefs d'oeuvres, placés bien au dessus de s objets ordinaires.

L'art de Léonard de Vinci, la peinture de Raphaël, la sculpture de Rodin méritent de figurer sur un piédestal au dessus de l'ordinaire des objets techniques.

De même, entre un tableau unique et une reproduction de supermarché, il y a la distance entre une oeuvre d'art et un produit de consommation, distance que nous ne pouvons pas abolir.

Ni renier. Cependant, l'art contemporain a su brouiller tous les repères.

Entre l'égouttoir de ma cuisine et l'égouttoir placé dans un musée où est la différence? Entre ma poubelle dans la rue et la même poubelle arrosée de peinture dans un musée où est la différence? L'art contemporain surprend dans sa créativité, mais aussi par l'audace qu'il déploie à vouloir élever au rang d'art n'importe quel objet, n'importe quelle forme, n'importe quel bruit.

S'agit-il de faire tomber l'oeuvre d'art de son piédestal ou de décréter que n'importe quoi peut-être de l'art? Comment peut-on dès lors définir l'oeuvre d'art, si rien ne la distingue d'un objet quelconque? Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? qu’il est effectivement sans doute impossible de trouver une essence de l’oeuvre et qu’on n’est pas capable de définir ce qu’il y a de commun à toutes les oeuvres d’art (une essence) mais cela ne veut pas dire qu’on n’est pas capable de voir la différence entre art et non art : l’entreprise de Danto sera justement de montrer que dans toute définition entre en jeu une dimension qui dépasse le visible : selon lui ce n’est pas l’objet d’art en lui-même qui fait l’art mais c’est le contexte historique et culturel qui permet de faire la différence entre art et non art.

En somme l’art n’est plus définissable par la notion de processus de création matérielle mais par la notion de situation, d’événement et de circonstances théoriques et culturelles. »

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