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ART ET RECONNAISSANCE: A QUOI RECONNAIT ON UNE OEUVRE D'ART ?

Publié le 13/11/2011

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La reconnaissance d’une œuvre d’art peut donc plus s’effectuer grâce aux sentiments et aux sensations que celle-ci nous fait éprouver. C’est à nous en tant qu’êtres de qualifier selon nos propres critères et nos propres goûts, qu’une peinture ou autre est bien une œuvre. Cependant, l’art de masse ou populaire peut effectivement tous nous mettre sur le même pieds, en effet, tout le monde éprouve quelque chose devant la Primavera de Botticelli car cette peinture est sublime et surtout, subliminale. Elle pousse donc, un très grand nombre de personnes à la qualifier d’œuvre d’art, sauf exception, pour les différents critères que chacun de nous a instauré grâce à son éducation et à sa culture. Par contre, il est vrai que le fait de ne pas apprécier une œuvre ne consiste pas à nier sa majesté, en effet, la Gioconda de Léonard de Vinci n’est pas belle, mais la technique du sfumato et celle du sourire de cette femme inconnue inspire forcément du respect et la reconnaissance que cette toile et belle et bien une œuvre d’art incontestable dans ce monde très restreint.

« inconsciemment, par les plis de la robe de la Vierge.

Dans le même esprit, on peut voir dans La cruche cassée deGreuze le symbole inconscient d'une défloration.

On peut aussi chercher le sens politique caché d'une œuvre d'art.Selon les marxistes, la création artistique correspondrait à une transposition voilée et mystifiée des conflits declasses sociales à une époque donnée.

Nous ne pouvons contester que les drames de Diderot, la comédielarmoyante du XVIII siècle puissent être éclairés de façon fructueuse par la connaissance de l'essor économique dela bourgeoisie.Cependant, l'étude des sources psychologiques ou sociales d'une œuvre d'art laisse de côté l'essentiel, c'est à direla valeur de l'œuvre, ce qui fait d'elle, précisément, une œuvre d'art et ce qui permet la reconnaissance de celle-ci.La psychologie, ou la sociologie de l'art, n'expliquera de l'art que ce qui, en lui, n'est pas artistique.

On n'expliquerale génie de Rembrandt à partir de la Hollande de son époque, puisque, après tout, le dernier des petits maîtreshollandais reflète aussi son temps.Le secret de la création artistique n'est pas dans les matériaux, dans les sources de l'œuvre mais, tout au contraire,dans d'élan mystérieux qui emporte ces matériaux, ces sources, et les métamorphoses en œuvres d'art.

Aussitourmenté que soit un art authentique, on pense aux poèmes de Rimbaud ou aux peintures de Van Gogh, il révéleraun ordre, une unité, la métamorphose du chaos original des passions et des servitudes en une harmonie originale, enune cohérence souveraine.

Comme l'a bien vu Malraux, le style imprime la marque de l'homme libre sur la vie quid'abord l'écrase, et chaque œuvre d'art témoigne d'une servitude domptée : « L'art est un anti-destin ».La reconnaissance d'une œuvre d'art ne se fait donc pas obligatoirement grâce à une éventuelle explication decelle-ci.

Chaque explication, interprétation et définition sont partiales.

L'œuvre reste, pour l'homme en tant qu'êtreune libre fuite du réel, il tient donc à chacun de réfléchir sur n'importe quel coup de pinceau ou n'importe qu'ellecouleur utilisée.

L'explication générale donnée d'une œuvre n'existe donc pas, la reconnaissance de celle-ci se faitselon les avis personnels du public. Une étude philosophique de la contemplation esthétique, c'est à dire du plaisir éprouvé par l'amateur d'art, serasymétrique à l'étude de la création artistique.

Autrement dit, il convient ici de montrer la spécificité du plaisiresthétique que l'on ne saurait, sans le trahir, réduire à une autre chose que lui-même.

Dire, avec Stendhal, que « labeauté est une promesse de bonheur », c'est ne rien dire, car assurément la contemplation esthétique est une joie,mais pas n'importe quelle joie.

Et si on sous-entend qu'il s'agit d'un plaisir sensuel, voire d'une émotion sexuelle, onconfond la contemplation esthétique avec autre chose qu'elle-même.D'autres réductions, opposées à la « réduction sensualiste » du plaisir esthétique, ne sont pas plus convaincantes.Ramener par exemple la contemplation esthétique à la simple reconnaissance d'un ordre rationnel, d'une logiquecachée, ne respecte pas davantage la spécificité de l'émotion esthétique.

« La musique, disait Leibniz, est unexercice d'arithmétique d'un esprit qui ne sait pas qu'il compte.

».

Mais l'émotion qui saisit l'auditeur d'un concert nese confond pas avec le sentiment d'avoir résolu un problème mathématique !Quelle est donc l'essence de la contemplation esthétique ? C'est la présence d'une réalité immatérielle qui me ravit,c'est à dire littéralement qui m'arrache à mon propre univers.

Les Oliviers de Van Gogh ne sont pas, comme desoliviers sur une carte postale, le signe de quelque réalité prosaïque (repos, vacances, etc.).

Ils m'introduisentd'emblée dans un monde qui n'est ni le monde de la Provence, ni le monde de l'herboriculture.

Ce monde dramatiqueet tourmenté des oliviers tordus et houleux, c'est le monde de Van Gogh : il m'est brusquement révélé dans uneintuition fulgurante qui laisse de côté tous les aspects matériels (la toile, les formes, les couleurs, etc.) qui m'ontpourtant conduit jusqu'à lui.Aucune définition de l'art n'est plus vraie et plus profonde que celle que donnait le philosophe grecPlotin : « L'architecture, c'est ce qui reste de l'édifice, une fois la pierre ôtée.

».La reconnaissance d'une œuvre d'art peut donc plus s'effectuer grâce aux sentiments et aux sensations que celle-cinous fait éprouver.

C'est à nous en tant qu'êtres de qualifier selon nos propres critères et nos propres goûts, qu'unepeinture ou autre est bien une œuvre.

Cependant, l'art de masse ou populaire peut effectivement tous nous mettresur le même pieds, en effet, tout le monde éprouve quelque chose devant la Primavera de Botticelli car cettepeinture est sublime et surtout, subliminale.

Elle pousse donc, un très grand nombre de personnes à la qualifierd'œuvre d'art, sauf exception, pour les différents critères que chacun de nous a instauré grâce à son éducation et àsa culture.

Par contre, il est vrai que le fait de ne pas apprécier une œuvre ne consiste pas à nier sa majesté, eneffet, la Gioconda de Léonard de Vinci n'est pas belle, mais la technique du sfumato et celle du sourire de cettefemme inconnue inspire forcément du respect et la reconnaissance que cette toile et belle et bien une œuvre d'artincontestable dans ce monde très restreint.. »

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