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Analyse du concept de Raison

Publié le 15/01/2012

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Raison, raisonnement. Rationnel, rationalisme

Les mots qui appartiennent à la famille du mot raison ont été forgés à partir de deux radicaux, raison et ratio. Il 

existe en latin le mot ratio, qui fait rationem à l'accusatif ; notre raison est une formation populaire, qui résulte 

de l'évolution phonétique de  rationem.  On a construit sur  raison  les dérivés  raisonner, raisonnement, 

raisonnable,  etc. Les autres dérivés sont des formations savantes, tirées de l'adjectif latin rationalis ;  ce sont 

rationnel, rationnellement, rationalisme,  etc. Le sens primitif de ratio  en latin est « calcul, compte «, puis « 

considération, jugement, cause explicative «. Ce sens primitif de «calcul « a donné, par une autre formation 

savante, notre mot français ration et ses dérivés : rationner, rationnement. Les mots raison et ration sont donc, si 

l'on peut dire, frères par la forme, mais très éloignés l'un de l'autre par le sens. Cependant, l'idée de calcul se 

retrouve dans quelques emplois particuliers de raison : l'expression « à raison de « : « Trois mille feuilles (...) 

qui lui rapportèrent, à raison de deux sous pièce, trois cents francs « (Balzac) ; et un emploi vieilli en 

mathématiques : «en raison directe de « (= proportionnellement à), « en raison inverse de « (= inversement 

proportionnel à).

• On peut regrouper les divers sens du mot raison selon deux points de vue.

1)  Un point de vue subjectif : la raison appartient à l'esprit. Cela peut désigner :

—    la faculté d'établir des relations entre les choses et de former des concepts ; c'est un synonyme d' 

entendement, et c'est le propre de l'homme ;

« Analyse du concept de R aison 2 C'est bien un principe, c'est -à-dire une proposition que la raison (subjective) admet comme vraie, et sur laquelle elle fonde son travail, mais qu'elle ne peut pas démontrer.

Le principe de raison suffisante est à la base de tout travail scientifique : pourquoi est -ce que cela se passe comme cela ? il y a certainement une raison... • Raisonnement.

La raison subjective permet le raisonne ment, c'est -à-dire l'opération de l'esprit par laquelle on passe d'une ou plusieurs propositions à une conclusion.

Le raisonnement es t donc une inférence ou une suite d'inférences 1.

Déterminer les conditions de validité des raisonnements est un des objets de la logique. Tous nos raisonnements s'appuient sur des principes qui sont toujours implicites et que nous appliquons plus, ou moin s spontanément.

Ces principes, ces règles organisent et régissent le travail de la pensée, et on ne peut se passer d’eux et ils sont la condition même d'une pensée rigoureuse et cohérente.

En première analyse ces principes paraissent même, puisqu'ils sont issus d'une raison immuable, universels et nécessaires (universels, car tout le monde doit les utiliser pour bien penser et nécessaires, car leur oubli ou leur méconnaissance n'implique pas une pensée mauvaise mais une absence de pensée, au mieux, le raiso nnement taxé d'absurde, d'incohérent, d'irrationnel...). Voici quelques -uns de ces principes : *Dans un raisonnement, il convient que la définition d'un concept ne change pas ; c'est le principe d'identité : «ce qui est, est ; A est A».

Par exemple vous n e pouvez pas donner des sens contradictoires à un même mot au sein d'un raisonnement, il devient alors incohérent. *Un même «objet» ne possède point au même moment deux attributs contradictoires ; vous pouvez soutenir au même instant et dans le même lieu : il pleut et il ne pleut point ; c'est le principe de non - contradiction. *Vous affirmez parfois à un interlocuteur : «de deux choses l'une...» donc de deux proposition contradictoires, si l'une est vraie, l'autre est fausse ; c'est le principe du tiers e xclu. *Le principe de raison suffisante prétend que ce qui est a une raison d'être, c'est -à-dire que raison doit mettre en lumière les conditions qui expliquent un événement et le rendent intelligible. *L'exigence d'intelligibilité permet de rattacher ch aque phénomène à d'autres et on peut alors observer que rien ne se produit au hasard : les effets s'expliquent par des causes et les mêmes causes produisent les mêmes effets ; c'est le principe de causalité ou principe de déterminisme. • Rationnel.

Ce mot se rattache également au sens subjectif de raison.

On appelle rationnel ce qui relève de la raison (« les principes rationnels », « la connaissance rationnelle » ou ce qui lui est conforme (« une organisation rationnelle »). Les mathématiques donnent à rationnel un sens particu lier, qu'il faut rattacher à raison objective.

Un nombre rationnel est un nombre qui peut être mis sous forme de fraction : 1, 2, 1/1, 4/2, 7/8...

Inversement, un nombre irrationnel est un nombre qui ne peut pas être exprimé par un e fraction : n (= 3,141592...), racine carrée de 2 (= 1,414213...).

On se méfiera donc des contresens : ni n, ni racine carrée de 2 ne sont des nombres « fous », étrangers à la raison subjective. • Rationalisme : ce mot désigne une attitude d'esprit ; c' est à la fois la confiance dans la capacité de la raison (subjective) de connaître le monde (il s'oppose alors au scepticisme) et le recours privilégié ou exclusif à cette faculté pour établir le vrai et le faux.

En ce sens, le rationalisme est parfois con noté d'irréligion (car la raison ne permet pas d'établir l'existence de Dieu, ni d'ailleurs, sa non -existence). Rationalisme est aussi employé dans un sens plus techni que, proprement philosophique.

C'est une doctrine qui a trait à l'origine de la connais sance, et qui présente plusieurs nuances.

La thèse générale du rationalisme est que 1Inférence.

C'est le nom qu'on donne à toute opération de l'esprit par laquelle on tire d'un fait connu ou d'une proposition admise la conséquence qui en découle.

Le mot inférence a un sens très général.

Les logiciens l'emploient par commodité : tout raisonnement logique est une inférence.

De même, les philosophes englobent sous le nom générique d'inférence des type s de raisonnement distincts comme la déduction ou l'induction.. »

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