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Anlyse sonore d'une scène de Le Locataire de Polanski

Publié le 30/08/2012

Extrait du document

locataire

Cette nappe inquiétante est remplacée par l'utilisation du thème principale du film quand il inspecte les murs des toilettes et découvre les hieroglyphes. Joué par deux flutes contrebasse, le climat de ce thème est inquiétant il annonce le drame qui attend Trelkowsky. La réverbération de la pièce est signifiante d'une salle d'eau mais l'effet semble démesuré, ce qui trouble la relation entre perception sonore et visuelle et renforce le caractère hallucinatoire de la séquence. Il se penche à la fenêtre et observe son appartement, l'hallucination est complète, c'est lui même qu'il aperçoit en train de s'espionner avec des jumelles. A ce moment les cordes dissonantes reprennent dans une violente confusion et un son de raclement métallique s'y superpose (ce son est présent sur le B.O.). Ce son est particulièrement désagréable, agressif, il symbolise la douleur mentale qui saisit Trelkowsky.  Pris de panique il va pour regagner son appartement, c'est alors que le couloir nous apparaît complètement déformé, mouvant. Le réalisateur a utilisé une caméra grand angle (28mm) qui va permettre d'exagérer les perspectives au point de faire paraître plus grand les objets situés au bord du cadre, et inversement de diminuer les proportions de ceux placés au fond de l'image ; mais aussi d'accélérer la vitesse relative des mouvements dans l'axe de la prise de vue. Marquée par l'intervention de la musique auquel s'est rajouté une note basse de piano répétitive, par l'enchevêtrement dissonants de cordes qui coïncident avec l'apparition déformée du couloir, le spectateur à un point de vue ambiguë de l'action. En ce sens que la caméra filme le personnage à la troisième personne, alors que nous voyons avec la vision hallucinée du personnage de Trelkowsky, le réalisateur nous fait partager sa folie.  Il regagne péniblement son appartement, et attiré par la fenêtre ; à ce moment là la musique distille la tension par des arpèges dissonants et au rythme irrégulier, il s'approche de la fenêtre et l 'harmonica de verre revient à niveau fort avec une nappe de corde dissonante. On a toujours l'emploi du grand angle pour ce plan, mais le réalisateur a voulu accentuer ce phénomène en modifiant le décors. Les objets sont disproportionnés, les chaises très grande par exemple, la fenêtre est surélevée par rapport au décors habituels, Trelkowsky apparaît alors plus petit, comme diminué, absorbé par le décors, le sol semble se dérober sous ses pas. Un effet de «lens flare« accentue la lumière provenant de la fenêtre, on s'attend à une nouvelle apparition.  Trelkowsky aperçoit alors un personnage momifié dans les toilettes de l'immeuble, la personne se tourne et regarde Trelkowsky, elle commence à enlever ses bandages et la caméra zoom sur elle. Les cordes dissonantes distillent le malaise, tandis que le son de raclement fait son retour, l'ensemble s'intensifie à fur et à mesure que la caméra se rapproche, devenant de plus en plus dissonant et dérangeant. On s'aperçoit alors que Trelkowsky a une vision de Simone Choule, la précédente locataire, et l'on voit qu'il lui manque une dent (dent que Trelkowksy trouva enfoncé dans un des murs de son appartement, symbole de la «dent« que les locataires avaient contre elle.

locataire

« 10 | Trelkowsky dort dans son appartement, il fait maintenant jour.

Il est réveillé par le bruit de travaux.

Il se relève péniblement, prend sa tête dans ses mains uninstant, puis se lève et ouvre la fenêtre.

| | Le son de «tic-tac» rapide revient.

Des sons de coups de marteaux, de travaux, d'abord plutôt sourds, puis plus fort lorsqueTrelkowsky ouvre la fenêtre.

Les sons qu'il fait en se déplaçant, le son d'ouverture de la fenêtre.

| La nappe s'éteint au début du plan et marque la transition |11 | Trelowsky se penche pour regarder la verrière en travaux, à travers laquelle la précédente locataire était passée en se défenestrant.

| Le voix d'un ouvrier, discrète,on comprend tout juste ce qu'il dit.

Les deux personnages rient, se moquant de Trelkowsky, leur rire est quasiment «diaboliques» | Le son du marteau, il se tait quandl'ouvrier s'adresse au second.

Le «tic-tac» se tait au début du plan.

| |12 | Trelkowsky ferme sa fenêtre, se retourne, et son regard est attiré par sa commode.

On voit qu'il a le visage maquillé.

La caméra tourne et filme la commode,diverses cosmétiques y sont déposés en pagaille.

Trelkowsky s'en approche lentement, troublé par ce qu'il voit.

Il prend un miroir et le monte à son visage.

| | Le sondes travaux reprend, il baisse quand la fenêtre se ferme.

Le «tic-tac» revient.

Le son de fermeture de la fenêtre.

Le son de son déplacement et le plancher qui craque.Le son lorsqu'il se saisit du miroir | |13 | Il voit son visage maquillé dans le miroir, le pose sur la commode, se saisis d'un rouge à lèvre.

Puis de rage, il attrape violemment une partie des cosmétiquesqu'il jète à travers l appartement.

Puis il se retourne et se saisi de la robe de Simone Choule.

| On entend à peine Trelkowsky, juste son souffle lorsqu'il projète lescosmétiques.

| Le «tic-tac» Toujours le son des travaux, sourd.

Le son violent des cosmétiques qui sont projetés à travers l'appartement et dégringolent sur lesmeubles et le plancher.

| |14 | Trelkowsky observe la robe de Simone, se demandant ce qu'elle fait posée là.

Puis il est attiré par la fenêtre, il s'en approche et regarde en contrebas.

Il seretourne et se parle à lui-même, il pense qu'un complot se joue autour de lui.

Il semble perdu « ils veulent que je me suicide » Puis décidé « D'accord, ils vont voir » |La voix de Trelkowsky, mince, pleine de souffle, il prend son souffle dans le haut de sa poitrine, signe de malaise.

| Le «tic-tac», le son des travaux.

Son defrottement, la robe.

Le son de son déplacement.

Le son qu'il fait en s'appuyant, se cognant contre la fenêtre.

| |Analyse esthétique et synthétique :Le Locataire de Polanski doit beaucoup à sa réalisation, que cela soit pour l'image et le son, ces deux constantes plongent le personnage de Trelkowsky dans ununivers qui l'oppresse.

Lui qui est si timide et si poli avec ses congénères sent au fur et à mesure l'étau du complot se resserrer sur sa personne.

Le personnage deTrelkowsky a un vrai identité sonore et visuelle, qui traduisent de son introvertisme.

Sa voix est faible, timide, son ton toujours poli, sa posture est le plus souventeffacée, sa tête baissée, il a tendance à longer les murs.

Au fur et à mesure du récit, les pressions qu'il subit vont accentuer ce phénomène, altérant sa personnalité.Son identité sonore et visuelle est renforcée quand elle est mise en opposition avec celle des autres personnages, ses amis par exemple, ils parlent fort, de manièregrossières, n'ont pas le sens de la politesse.

(un en particulier urine dans son lavabo, dit que son appartement est pourri, se permet de lui donner des leçonsd'impolitesses) Ses voisins quand à eux se disent bienveillants mais leurs apparitions et leur remarques ont souvent quelque chose de cynique (en particulier laconcierge), voir de terrifiant.L'importance du son est capitale dans le film car lié à l'intrigue, Trelkowsky subit des pressions de ses voisins dès que lui ou ses amis font du bruit dansl'appartement, on compatit avec Trelkowsky en entendant le vacarme que font ses amis.Même lorsqu'il va au cinéma, alors qu'il est en charmante compagnie et s'adonne a des ébats, la bande son violente du film de Bruce Lee, Opération Dragon, annihilele romantisme de la scène. La séquence étudiée est une des plus intéressante du film sur ce point, l'image, les ambiances et la musique participe à donner une ambiance hallucinatoire auxdéambulations de Trelkowsky dans l'immeuble.Dans un premier temps le silence installe une atmosphère pesante, les respirations de Trelkowsky sont lourdes, ses mouvements lents et saccadés, on sent la paniquel'envahir.A ce moment arrive la musique qui va souligner ce sentiments par sa dissonance, et un thème inquiétant joué jusqu'à ce qu'il atteigne les toilettes.

Le compositeurintroduit un instrument particulier dans sa partition : l'harmonica de verre, un grand bac en acajou rempli de verres que l'instrumentiste fait vibrer après s'être mouilléles doigts.

Les sonorités lancinantes de cet instrument installent un trouble qui ne nous quitte jamais.

Elles s'accordent parfaitement à l'univers de la conspiration,accentuent l'ambiance pesante des séquences les plus fantomatiques, comme ces «apparitions» (nom de la piste sur la B.O.) nocturnes.

Le compositeur a eu cette idéelors d'une discussion avec Roman Polanski dans un café, ce dernier ayant à un moment effleuré son verre, produisant ce son cristallin typique qui a instantanémentinspiré les deux hommes.

Le compositeur cite : « Ce détail déterminant m'a mis sur la piste.

Car chez Trelkowsky, le verre est un élément obsessionnel, uneprémonition de sa propre fin (…) D'où l'idée d'un instrument inusité dans la musique de film, le glass-harmonica »Alors qu'il sort de son appartement et se rend aux toilettes, il est filmé titubant et caméra à l'épaule, le réalisateur commence à faire se faire se mouvoir l'image autourdu personnage, comme si les murs bougeaient autour de lui, les cordes lancinantes et dissonantes accentuent ce phénomène en perturbant nos sens.Cette nappe inquiétante est remplacée par l'utilisation du thème principale du film quand il inspecte les murs des toilettes et découvre les hieroglyphes.

Joué par deuxflutes contrebasse, le climat de ce thème est inquiétant il annonce le drame qui attend Trelkowsky.

La réverbération de la pièce est signifiante d'une salle d'eau maisl'effet semble démesuré, ce qui trouble la relation entre perception sonore et visuelle et renforce le caractère hallucinatoire de la séquence.

Il se penche à la fenêtre etobserve son appartement, l'hallucination est complète, c'est lui même qu'il aperçoit en train de s'espionner avec des jumelles.

A ce moment les cordes dissonantesreprennent dans une violente confusion et un son de raclement métallique s'y superpose (ce son est présent sur le B.O.).

Ce son est particulièrement désagréable,agressif, il symbolise la douleur mentale qui saisit Trelkowsky.Pris de panique il va pour regagner son appartement, c'est alors que le couloir nous apparaît complètement déformé, mouvant.

Le réalisateur a utilisé une caméragrand angle (28mm) qui va permettre d'exagérer les perspectives au point de faire paraître plus grand les objets situés au bord du cadre, et inversement de diminuerles proportions de ceux placés au fond de l'image ; mais aussi d'accélérer la vitesse relative des mouvements dans l'axe de la prise de vue.

Marquée par l'interventionde la musique auquel s'est rajouté une note basse de piano répétitive, par l'enchevêtrement dissonants de cordes qui coïncident avec l'apparition déformée du couloir,le spectateur à un point de vue ambiguë de l'action.

En ce sens que la caméra filme le personnage à la troisième personne, alors que nous voyons avec la visionhallucinée du personnage de Trelkowsky, le réalisateur nous fait partager sa folie.Il regagne péniblement son appartement, et attiré par la fenêtre ; à ce moment là la musique distille la tension par des arpèges dissonants et au rythme irrégulier, ils'approche de la fenêtre et l 'harmonica de verre revient à niveau fort avec une nappe de corde dissonante.

On a toujours l'emploi du grand angle pour ce plan, mais leréalisateur a voulu accentuer ce phénomène en modifiant le décors.

Les objets sont disproportionnés, les chaises très grande par exemple, la fenêtre est surélevée parrapport au décors habituels, Trelkowsky apparaît alors plus petit, comme diminué, absorbé par le décors, le sol semble se dérober sous ses pas.

Un effet de «lensflare» accentue la lumière provenant de la fenêtre, on s'attend à une nouvelle apparition.Trelkowsky aperçoit alors un personnage momifié dans les toilettes de l'immeuble, la personne se tourne et regarde Trelkowsky, elle commence à enlever sesbandages et la caméra zoom sur elle.

Les cordes dissonantes distillent le malaise, tandis que le son de raclement fait son retour, l'ensemble s'intensifie à fur et àmesure que la caméra se rapproche, devenant de plus en plus dissonant et dérangeant.

On s'aperçoit alors que Trelkowsky a une vision de Simone Choule, laprécédente locataire, et l'on voit qu'il lui manque une dent (dent que Trelkowksy trouva enfoncé dans un des murs de son appartement, symbole de la «dent» que leslocataires avaient contre elle.L'action marque une ellipse, nous sommes dans l'appartement de Trelkowsky qui est réveillé par le son des travaux.

Ce son a une forte symbolique, car annonciateurdu malheur à venir, en effet les ouvriers sont en train de réparer la verrière que Simone Choule avait abimé en se défenestrant.

Il ouvre la fenêtre et le son se fait plusfort, il regarde en contrebas, et les ouvriers s'arrêtent (le son de marteau cesse), font une messe basse, et se moquent de lui.

Le rire des deux ouvriers estparticulièrement méchant, il ressemble au rire que l'on prête généralement à des personnages diaboliques dans les films.Trelkowski referme sa fenêtre et le son des travaux s'assourdit et passe au second plan, le silence de terreur de Trelkowsky prend le pas dessus lorsqu'il aperçoit lescosmétiques et les jète violemment à travers son appartement.

En se regardant dans le miroir il se rend compte qu'il s'est maquillé dans la nuit, et il trouve la robe deSimone Choule posée sur une chaise, il se voit alors conforté dans son idée de complot, à savoir que les habitants de l'immeuble veulent lui réserver le même sort queSimone Choule.« Ils veulent que jme suicide ?! D'accord, ils vont voir » La voix de Trelkowsky est très mince, pleine de souffle, signe que sa respiration n'est pas calme et se faitdans le haut de la poitrine, signe de malaise, de grand stress.

Il y a dans son regard quelque chose d'ambigüe, il semble parcouru d'une détermination mais à la foisd'un grand désespoir. Le réalisateur-cadreur et le compositeur agisse de concert dans cette séquence pour nous faire parvenir la folie et le désespoir de Trelkowsky en alternant un point devue objectif, prises de vues proches, des sons réalistes, et un point de vue subjectif où les sens sont perturbés.

La musique «apparitions», par ces dissonances, son. »

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