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ARISTOTE

Publié le 02/10/2013

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aristote

Tout d'abord, il est patent que jamais l'aristotélisme n'est parvenu dans la pensée occidentalè à se tailler un monopole et à opprimer ainsi de façon durable et étendue les autres courants, souvent très opposés à ses positions maîtresses. L'adaptation thomiste, qui en fait pour l'Eglise la philosophia naturalis de l'esprit humain, lui donne une place prééminente, mais cela n'a lieu - on semble parfois l'oublier complètement - qu'au xiiie siècle, son étude n'est imposée pour la licence qu'un siècle après, et c'est encore plus tard, au Concile de Trente, ouvert en 1545, que la Somme théologique de saint Thomas fut placée sur l'autel aux côtés des Ecritures; entre-temps, la discussion des thèses aristotélico-thomistes qui, par parenthèse, pourraient se nommer souvent platonico·thomistes, s'était développée, avec une ampleur et une hardiesse extrêmes. Il est donc bien difficile de mettre sur le compte de l' aris· totélisme un prétendu retard de la révolution scientifique moderne ou, aussi bien, d'en charger les Universités médiévales et leurs disputeurs éventuellement décadents. De plus, c'est se faire une idée singulière et, oserons-nous dire, bien dépassée, de la révolution galiléenne, que d'en promener la possibilité au hasard des siècles, en la déterminant seulement par l'existence ou par l'absence, elles-mêmes dues à de purs hasards malheureux ou bénéfiques, d'un régime de pensée prétendûment dominant et en refusant ainsi de la situer dans l'histoire des totalités sociales.

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« en est de plus profonds.

Mais il faut de toute façon, pour mesurer en connaissance de cause la stature de ce pen· seur, commencer par reviser sa légende.

La légende Tout d'abord, il est patent que jamais l'aristotélisme n'est parvenu dans la pensée occidentalè à se tailler un monopole et à opprimer ainsi de façon durable et étendue les autres courants, souvent très opposés à ses positions maîtresses.

L'adaptation thomiste, qui en fait pour l'Eglise la philo­ sophia naturalis de l'esprit humain, lui donne une place prééminente, mais cela n'a lieu - on semble parfois l'oublier complètement - qu'au x111e siècle, son étude n'est imposée pour la licence qu'un siècle après, et c'est encore plus tard, au Concile de Trente, ouvert en 1545, que la Somme théologique de saint Thomas fut placée sur l'autel aux côtés des Ecritures; entre-temps, la discussion des thèses aristotélico-thomistes qui, par parenthèse, pour· raient se nommer souvent platonico·thomistes, s'était développée, avec une ampleur et une hardiesse extrêmes.

Il est donc bien difficile de mettre sur le compte de l' aris· totélisme un prétendu retard de la révolution scientifique moderne ou, aussi bien, d'en charger les Universités médié­ vales et leurs disputeurs éventuellement décadents.

De plus, c'est se faire une idée singulière et, oserons-nous dire, bien dépassée, de la révolution galiléenne, que d'en prome· ner la possibilité au hasard des siècles, en la déterminant seulement par l'existence ou par l'absence, elles-mêmes dues à de purs hasards malheureux ou bénéfiques, d'un régime de pensée prétendûment dominant et en refusant ainsi de la situer dans l'histoire des totalités sociales.

En vérité, lorsque nous déplorons un prétendu blocage scolas· tique de la révolution du savoir, nous ne faisons que reprendre par conformisme et paresse les arguments polé· miques dont avaient besoin les novateurs du xvne siècle pour se défendre contre le conformisme et la paresse des. »

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