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Aristote

Publié le 06/02/2011

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aristote

Disciple indépendant de Platon et ancien précepteur d'Alexandre le Grand, Aristote fonda sa propre école, le Lycée (ainsi nommé à cause de la proximité du temple d'Apollon Lycien).    Tout en marchant sous les ombrages (d'où le nom de Péripatéticiens, de promeneurs3 donné à ses disciples) Aristote fais ait, au Lycée, deux sortes de cours : le matin, pour les initiés, des cours ésotériques; l'après-midi, pour un auditoire plus vaste, des cours exotériques, autrement dit des cours publics procédant par questions et réponses. Les dialogues tirés des cours publics sont perdus. Il ne reste d'Aristote que les matériaux des cours ésotériques : leçons préparées, notes prises par les disciples. Ce sont des brouillons géniaux qui constituent l'œuvre d'Aristote !    A l'idéalisme de Platon, amoureux des mathématiques (« que nul n'entre ici s'il n'est géomètre ! «) on peut opposer le naturalisme d'Aristote (fils d'un célèbre médecin de la Cour de Macédoine et soucieux des réalités concrètes). Pour comprendre et classer les réalités naturelles, Aristote a forgé un instrument, un « organon «, la logique ; il est l'inventeur du syllogisme.    Ses œuvres, traduites en arabe et de l'arabe en latin, se répandent en Europe au XIIIe siècle tandis que saint Thomas s'efforce de concilier cette philosophie avec la révélation chrétienne. Pour la scolastique médiévale (dont la tradition catholique poursuit l'enseignement jusqu'à nos jours) Aristote est tout simplement «le Philosophe «, l'autorité suprême de la pensée profane. Longtemps, « Aristote l'a dit « fut un argument sans réplique. 

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« de simples concepts — et jamais des idées existant en soi.

C'est ainsi qu'il y a des propriétés communes à tous lesêtres vivants (être mortel par exemple), d'autres propres à l'espèce des hommes (posséder la raison).

D'où lahiérarchie des genres et des espèces, la définition d'un être à partir du genre « prochain » et de la différence «spécifique » (l'homme sera par définition un mortel raisonnable); d'où le magnifique édifice de la Logique formelle,construit par Aristote et dont les cinq livres (Les Catégories, De l'Interprétation, Premiers Analytiques, DerniersAnalytiques, les Topiques) composent l'Organon c'est-à-dire l'Outil de toute pensée.

C'est sur la hiérarchie desconcepts, sur la classification des genres et des espèces que repose la célèbre machinerie du syllogisme.

C'estparce que les hommes font partie de la classe plus vaste des mortels, et parce que l'individu Socrate appartient àson tour à cette classe des hommes que Socrate est mortel.

Le syllogisme offre donc l'exemple d'un raisonnementrigoureux dont les conclusions sont nécessaires — (ne peuvent pas ne pas être) — comme le dira Paul Valéry : « Cen'est pas la ciguë, c'est le syllogisme qui tue Socrate ». LES QUATRE CAUSES a) Tandis que les Éléates, en niant tout changement, condamnaient leur science à la stérilité d'une doubleproposition « l'Être est, le non-être n'est pas », et ne pouvaient plus rien comprendre à la réalité visible, Aristotepart de la réalité du changement et s'efforce de l'expliquer : c'est ici qu'intervient la distinction capitale de l'Acte etde la puissance : Un gland est un chêne en puissance.

L'Arbre sera en acte lorsqu'il aura poussé.

Le marbre déposédans l'atelier du sculpteur est une statue en puissance.

Il sera statue en acte lorsque l'artiste l'aura modelé.Lorsque je m'instruis, je rends réel ou actuel un savoir qui, jusque-là, n'était en moi que potentiel.

Entre l'être et lenon-être il y a donc un intermédiaire, la puissance.

Et il faut noter que tout en étant quelque chose de réel lapuissance se conçoit seulement par rapport à l'être qui l'achève, par rapport à l'acte : le devenir du monde apparaîtdonc à tout moment comme l'éveil de ce qui sommeille, comme l'actualisation incessante des « puissances ». b) On peut distinguer la cause matérielle (id est quo aliquid est, diront les scolastiquesy ce dont), la cause formelle(id quod, ce que), la cause efficiente (id a quo, ce par quoi), la cause finale (id propter quod, ce pour quoi).

Lacause matérielle, c'est ce en quoi une chose est faite : par exemple le marbre est la cause matérielle de la statue,le bois la cause matérielle du platane.

On peut observer que la cause matérielle est le principe des accidents parlesquels chaque individu diffère des autres du même type.

Un platane diffère d'un autre par sa matière, c'est-à-direpar les accidents du bois, une statue d'Hermès reste dissemblable d'une autre par sa matière.

C'est par leur matièreque Callias et Socrate se distinguent jet non par leur forme ou essence d'hommes qui est rationnelle, donc générale,et commune aux deux.

Il faut également noter que la matière est une puissance, elle est susceptible de recevoir desformes diverses.

D'un même marbre le sculpteur pourra faire un Dieu, une table ou une cuvette.

Une matière ne peutcependant pas recevoir n'importe quelle forme.

L'art du charpentier réclame du bois et, dit drôlement Aristote, « nesaurait descendre dans les flûtes ». La cause formelle c'est le type, l'essence, ce qui donne à chaque chose sa forme déterminée — en somme l'idéeplatonicienne, mais devenue immanente et n'existant pas en dehors de la substance individuelle qu'elle actualise.Dans l'être humain l'âme est la forme du corps, dans la statue, c'est l'idée voulue par le sculpteur — par exemple levisage d'Hermès — qui est la forme. c) La cause efficiente c'est l'antécédent direct qui provoque un changement, et par là, le principe immédiat dumouvement.

Par exemple, les coups de ciseau du sculpteur sont la cause efficiente de la fabrication de la statue.

Lacause finale, c'est le but en vue duquel tout le reste s'organise.

Par exemple, le sculpteur travaille pour l'argent, oupour la gloire, ou dans le simple but de réaliser de la beauté.

Mais comprenons bien que, pour Aristote, la causefinale ne se rencontre pas seulement dans les productions artificielles de l'art humain.

Elle agit aussi dans la nature,c'est elle qui guide les changements du gland vers la réalisation de la forme parfaite — le chêne en acte —.Seulement, dans l'art humain, la fin est extérieure à l'objet qu'on façonne, dans la nature elle est immanente.

C'estcomme si l'art de la construction navale était l'activité spontanée d'un certain bois au lieu de rester pour lui unefinalité étrangère.

Une fin naturelle est comme un art immanent aux choses, la tendance d'une matière à réaliser parelle-même une forme qui n'est que son propre développement, son perfectionnement spontané.

Pour Aristote,finaliste convaincu, la nature ne fait rien en vain. LE DIEU D'ARISTOTE Comment s'explique en définitive l'ensemble des mouvements (changements qualitatifs, ou quantitatifs, par exempleune plante qui grandit, ou déplacements dans l'espace) dont le monde est le théâtre ? Il ne s'agit pas, notons-le, dechercher ici un commencement dans le temps.

Car Aristote admet que le monde est éternel.

Il n'a pas commencé, ilne finira pas.

Mais cela ne veut pas dire que l'ensemble des mouvements soit sans cause.

Dans l'explication descauses du mouvement les unes par les autres, il faut bien s'arrêter quelque part (ananké sténaï).

Il faut donc poserun premier moteur, qui meut tout et que rien ne meut.

Tel est le Dieu d'Aristote, moteur immobile.

Pour nous lereprésenter analogiquement, il nous faut chercher un cas où le mouvement est manifestement produit par un moteurimmobile.

N'est-ce pas le cas de l'amour provoqué par la beauté ? L'être aimé non seulement ne se meut pas poursusciter le mouvement de celui qui l'aime mais peut encore ignorer ce mouvement. Il faut bien comprendre quel est ce Dieu d'Aristote et comment par exemple il n'a pas grand-chose à voir avec leDieu des Chrétiens.

Ce n'est pas un Dieu créateur, un fabricant de mondes, un démiurge.

N'oublions pas qu'il agit parattraction et non par impulsion.

« Cause première » veut dire cause finale ou fin dernière et non création au sensmécanique ou matériel du mot.. »

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