Aristote, La Métaphysique, livre 1 (Vrin, tome I)
Publié le 11/04/2012
Extrait du document

Nous concevons d'abord Je sage comme possédant la connaissance de toutes les choses, dans la mesure où cela est possible, c'est-à-elire sans avoir la science de chacune d'elles en particulier. Ensuite, celui qui est capable de connaître les choses difficiles et malaisément accessibles à la connaissance humaine, on admet que celui-là est un sage (car la connaissance sensible étant commune à tous les hommes, est facile, et n'a rien à voir avec la Sagesse). En outre, celui qui connaît les causes avec plus d'exactitude et celui qui est plus capable de les enseigner sont, dans toute espèce de science, plus sages. De plus, parmi les sciences, celle que l'on choisit pour elle-même et à seule fin de savoir est considérée comme étant plus vraiment Sagesse que celle qui est choisie en vue de ses résultats. Enfin une science dominatrice est, à nos yeux, plus une sagesse que la science qui lui est subordonnée : ce n'est pas, en effet, au sage à recevoir des lois, c'est à lui d'en donner; ce n'est pas lui qui doit obéir à autrui, c'est à lui, au contraire, que doit obéir celui qui est moins sage.

«
phases complémentaires du travail (recensement ordonné des thèmes
et/ou des idées du texte, puis identification du point de vue défendu dans
le texte) seront donc conçues à la fois avec précision et souplesse.
Analyse thématique succincte
Il s'agit d'énoncer les attributs qui entrent dans la définition du sage.
Première idée
• «Connaissance de toutes les choses », dans la mesure où cela est possible.
• D'où l'idée d'un type de point de vue qui permette une connaissance en
général et non pas en détail.
Deuxième idée
• Définition d'un domaine spécifique de connaissances (« choses difficiles »,
« mal accessibles »
).
Définition positive.
• Définition différentielle d'un tel domaine : ce qui n'est pas accessible à la
connaissance sensible.
Troisième idée
• Caractérisation du type de connaissance en jeu : avec exactitude (modalité)
et portant sur
les causes (objet visé).
• Valorisation de ce type de connaissance en tant qu' elle implique un rapport
maîtrisé
à son propre contenu.
N'est pas seulement comprise, mais peut
être communiquée (enseignée).
Quatrième idée
Introduction d'un critère de hiérarchisation entre les sciences, selon
leur finalité :
• Science désintéressée, savoir pour savoir (fin en soi).
• Science pragmatique, en vue de résultats extérieurs.
Cinquième idée
Concept de science maîtresse ou dominatrice.
Science des sciences
opposée aux sciences subordonnées (sorte de synthèse de
ce qui précède).
Sixième idée
Statut et fonction d'une telle science dans la sagesse (fonction législative
du sage).
Prolongements
Pour approfondir la compréhension du texte, on pourra se reporter à
la Métaphysique d'Aristote, dont il est extrait.
Deux extraits confirment
la fonction du texte proposé, telle qu'elle peut être formulée à partir
d'une analyse interne.
·Premier extrait (avant Je texte proposé) : « [ ...
] de quelles causes et de
quels principes
la sagesse est la science.
Si on considère les jugements.
»
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