Aristote - La politique: Maître et Esclave
Publié le 22/02/2012
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d'ailleurs le propre de l'esclave; celui qui ne s'appartient pas à lui même, mais est la "chose" de quelqu'un.
Mais Aristote se pose lui aussi la question : existe t'il vraiment des esclaves ? L'esclavage est il contre nature ? Parl'analyse de nos origine et de la nature, Aristote nous réponds que non.
L'esclavage n'est pas contre nature, carc'est la nature elle même qui fait une séparation, dès notre naissance, l'autorité et la subordination sont doncnécessaires, et utiles.
Il existe des êtres parfaits pour commander, et des êtres parfaits pour être subordonnés.D'ailleurs la dualité ( commandant / commandé ) est ce qui permet de former une composition, ce "tout".
Cettedualité est nécessaire, universelle et naturelle.
On retrouve d'ailleurs cette dualité dans le mécanisme même de l'êtrehumain ( âme / corps : l'âme gouverne le corps ) Aristote dans son analyse prendra l'exemple d'une personne dite"normale", une personne corrompue verra son corps commander l'âme, au lieu de l'inverse.
Aristote attribut desstatuts de politique aux entités humaine : l'âme serait celle qui contrôle, l'intellect, le chef, le roi.
Ces exemplesprouvent le caractère naturel de la subordination.Il en trouve même des intérêts : les animaux domestiques ( subordonnés ) ont tout intérêt à être gouverné parl'homme car leur "conversation" est assurée.De toute part, nous retrouvons le principe de maître / esclave, dans toute l'espèce humaine (le subordonné étantsouvent celui qui s'appuie sur sa force physique, ceux qui sont aptes à être la chose d'un maître ) les passifs étantles animaux, car ils obéissent sans avoir la sensation de la raison.
D'où le rapprochement que fait Aristote entrel'esclave et l'animal, car ils ont la même utilité.Aristote en vient à l'aspect physique des esclaves, qui sont reconnaissables : ils sont vigoureux, contrairement auxlibres, qui sont comme une "station droite" ( expression d'Aristote ) ils ne sont pas aptes à effectuer le travail d'unesclave.
Mais parfois, Aristote ne dit pas le contraire, la nature ne fait pas la différence, il peut y avoir l'âme d'unhomme libre dans un corps d'esclave et inversement.
On se base généralement sur le physique de la personne, alorsqu'on peut tout aussi se baser sur l'âme de cette dernière.
Même si cela est une entreprise plus difficile, on neconstate pas immédiatement la beauté d'une âme.
Nous constatons dans le chapitre 6 que la position d'Aristote est nuancée à propos de la légitimité de l'esclavage.
Ilreste sur sa position en affirmant que l'esclavage par nature est salutaire et légitime, mais ne va pas à l'encontre deceux qui pensent que l'esclavage dû à une loi ou à un droit de guerre est injuste.
On ne peux réduire en esclavageun homme naturellement libre après guerre par le vainqueur.
C'est une "exception d'illégalité".La cause de ce débat repose sur le fait que la vertu peut employer la force : la loi du plus, c'est toujours le plus fortqui gagne...
la force ne va donc pas sans vertu.
La cause repose aussi sur la notion de justice, qui peut avoir deuxsens : la bienveillance mutuelle, et la loi du plus fort.
Mais puisque force et vertu sont inséparables, il est vain dediscuter ou de débattre sur ce sujet, et donc il faut garder une position neutre.
Mais cette position aussi poseproblème, puisque la doctrine du juste milieu veut justement que ce soit celui qui est supérieur en vertu ait droit decommander.En parlant de position, Aristote nous donne encore celle qui est appelée "opinion commune", celle qui relève de la loi.Pour eux, tout ce qui est autorisé par la loi est juste, et bon.
Alors, l'esclavage par guerre est juste, disent ils.
Maislà aussi ils se contredisent : si la guerre en elle même était injuste, comment dire que l'esclavage, qui lui mêmerelève de la victoire d'une guerre, est juste ?Aristote évoque une autre difformité de la nature : une personne de bien devrait engendrer une autre personne debien, qui elle même engendrerait une autre personne de bien etc., mais parfois, une personne de bien peutengendrer un homme vicieux.
Il en va de même pour l'esclavage : certains hommes ne sont pas à leur place, unesclave qui a l'étoffe d'un homme libre ne l'est pas forcément, comme un homme vicieux qui possède un statutd'homme libre.
La dualité esclave / maître n'est alors pas absolue ( Aristote nous en a donné des exemples, commecelui de la noblesse, de la liberté etc.
)Aristote dénonce un paradoxe qui pourtant s'explique : être abusif dans sa position n'est pas avantageux.Contrairement à ce que l'on pourrait penser, un maître qui abuse de l'utilité de son esclave n'est pas avantagé luinon plus, cela s'explique encore une fois par la théorie du tout et de la partie.
Le lien existant entre le maître et sonesclave est ambigu, si le maître est le tout et l'esclavage une partie du tout, si on nuit à une partie du tout, le toutva lui aussi en pâtir.
Même si ce "couple" ont des devoirs différents, ils sont tout de même liés communément.
Pour finir son analyse, Aristote résout le problème de la prétendue similarité entre pouvoir du chef politique, dumaître et toutes autres autorités existantes.
Car les personnages, au niveau métaphorique, ne sont pas les mêmes.Nous connaissons ceux du pouvoir du maître ( naturellement libre, qui commande quelqu'un de naturellement esclave) alors que le pouvoir politique s'adresse à proprement parler à des hommes libres et égaux.En conclusion, Aristote nous donne une dernière distinction entre maître et esclave, comme un récapitulatif de touteson analyse.
La science des esclaves, qui est de remplir leurs devoirs domestiques diffère de celle des hommeslibres, qui est d'utiliser les esclaves, et pas seulement de les acquérir..
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- « L'être qui, par son intelligence, a la faculté de prévoir, est par nature un chef et un maître, tandis que celui qui, au moyen de son corps, est seulement capable d'exécuter les ordres de l'autre, est par sa nature même un subordonné et un esclave : de là vient que l'intérêt du maître et celui de l'esclave se confondent. » Aristote, La Politique, Ive s. av. J.-C. Commentez cette citation.
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