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Aristote - Politique - Commentaire de texte

Publié le 23/03/2015

Extrait du document

aristote

« (a) De même aussi l'objet qu'on possède est un instrument pour vivre, la propriété acquise est faite d'une multiplicité d'instruments, en l'esclave on possède quelque chose qui est doté d'une âme. Tout serviteur est comme un instrument faisant office d'une pluralité d'instruments) ; (b) si en effet chaque instrument pouvait obéir aux ordres ou s'apercevoir de ce qu'il y a à faire pour accomplir son oeuvre propre, comme, dit-on, les statues de Dédale2 ou les trépieds d'Héphaïstos qui, d'après le poète3, rejoignaient spontanément l'assemblée divine, si ainsi les navettes tissaient d'elles-mêmes et les plectres jouaient de la cithare, il n'y aurait nullement besoin ni de serviteurs pour les maîtres d'oeuvres, ni d'esclaves pour les

maîtres «.

Politique, 1, 4,

aristote

« Textes commentés 47 1 en général distingue la cité de la communauté familiale, plus élémentaire.

1 Le passage appartient à un groupe de cinq chapitres sur l'esclavage, et 1 comporte deux parties : (a) l'esclave, propriété familiale ; (b) disparition éventuelle de l'esclavage, en conséquence d'une hypothétique mécanisation 1 automatisée des tâches.

! Aristote compare tout d'abord le chef de famille à un artisan : de même que ce dernier a des instruments pour atteindre ses objectifs, la propriété du chef de famille est formée d'instruments «pour vivre » (la famille ayant pour rôle la reproduction et la subsistance, elle doit gérer une propriété et produire ; son ' rôle est économique, au sens premier du terme, oikia signifiant la maison).

L'esclave fait partie de la famille au sens large (de même que « domestique » vient du latin domus, la « maison » ).

li est défini juridiquement comme propriété de quelqu'un d'autre, «dotée d'une âme», c'est-à-dire vivante / (!'«âme» est seulement ce qui fait vivre, et appartient déjà aux bêtes et aux plantes ; Aristote cependant distingue les esclaves du bétail car en tant qu'hommes, les esclaves ont aussi une part de raison, mais tout en faisant des esclaves «par nature » des sortes de sous-hommes).

L'esclave est aussi défini fonctionnellement comme un instrument, doublement puisqu'il sert d'instrument en se servant d'instruments (à la façon de la main : cf.

Parties des animaux, IV, 10, 687a 20-21).

Dans la deuxième partie, Aristote infère d'une hypothétique mécanisation future automatisée des tâches la disparition de l'esclavage.

Outre le génie du coup d'œil, on appréciera l'actualité : la robotisation aujourd'hui ne tue-t-elle · pas l'emploi ? Toutefois, la portée du propos doit être relativisée : Aristote ne peut penser que l'automatisation rendrait l'esclavage périmé, puisqu'il explique en 1 qu'il y a des gens incapables d'autonomie dont il est bon et naturel qu'ils soient commandés par un maître, y compris dans leur intérêt.

Aristote n'entend ni pronostiquer l'avenir, ni préconiser une libération du travail par l'automatisation (à la façon dont la machine à laver libère la ménagère), il entend seulement faire ressortir la nature instrumentale des esclaves : comme 1 les choses ne se font pas toutes seules, l'économie a besoin d'eux.

1. »

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