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Arts et tendances ?

Publié le 06/02/2004

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ART: 1) Au sens ancien, tout savoir- faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel). 2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux- arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté.

« Or la cérémonie exige la délimitation et l'ordonnance d'un lieu, et l'aménagement de l'espace.

Cet espace estd'ailleurs divisé affectivement : à Rome, en Chine, la droite est faste, et la gauche, néfaste.

L'espace doit êtreorganisé : l'architecture a pour fonction de le meubler : les grands monuments sont à destination collective; maispour meubler l'architecture elle-même, on devra faire appel aux arts de décoration, sculpture, peinture : lacérémonie est un appel à l'architecture, qui est elle-même un appel à toutes les sortes de décorations.

Il faut aussimeubler le temps : on organise des défilés.

La régularité dans la succession des gestes et des évolutions étant unélément important, la musique intervient tout naturellement pour soutenir cette régularité et marquer les momentsimportants, donner le signal du début ou de la fin.

De l'évolution ordonnée des chœurs, et des chants on passe authéâtre, dont il faut rappeler l'origine religieuse; le développement est facile, mais important. La cérémonie, comme telle, doit être traditionnelle et rituelle pour que les vivants sentent le poids du passé et laprésence des morts qui ont fait la même cérémonie ; la langue elle-même est réglée ; il faut noter l'accentparticulier dans la prononciation des paroles; les mots eux-mêmes sont souvent particuliers, parfois archaïques, pourinsister sur le caractère traditionnel; les discours sont solennels.Enfin la cérémonie exige de beaux habits, pour marquer la solennité de l'événement : il y a des uniformes, descostumes spéciaux, l'assistance elle-même soigne sa mise. La cérémonie contient donc en germe une pluralité d'arts : tous, de celui de l'architecte à celui du couturier, ontpour origine lointaine les tendances sociales. III.

Tendances personnelles. A L'individu est très souvent déchiré par un conflit entre les tendances sociales et les tendances biologiques, qui serencontrent en lui; l'art peut l'aider à la sublimation des tendances sexuelles, dont la nécessité a été bien vue parles psychanalystes.

D'une manière générale, que ce soit par sublimation ou par compensation, il peut y avoirsatisfaction indirecte des tendances que la vie ne satisfait pas, par le moyen de l'œuvre d'art. B L'homme proteste, car il se sent doublement asservi, par les conditions que lui imposent les limitations biologiqueset les limitations sociales.

L'art traduira cette protestation en imaginant des conditions moins étouffantes : ilévoquera le paradis perdu, rêvera d'âge d'or et de fraternité.

Tout poète est au fond un anarchiste, car il regrette lafraternité universelle.

Au-delà de ces rêveries édeniques l'œuvre d'art traduit le « désir d'éternité »; elle est par elle-même, lorsqu'elle est réussie, la victoire de l'éternité sur le temps, elle éternise le transitoire. Conclusion. Satisfaction des tendances biologiques, des tendances sociales, des tendances personnelles, tout cela est vrai à lafois du créateur et du spectateur, du producteur et du consommateur.

Mais la création artistique est mue par lavolonté de rivaliser en quelque sorte avec Dieu, ou de rendre hommage à Dieu. La volonté de rendre hommage à Dieu est caractéristique de l'art classique; mais l'autre position, typiquementmoderne, se trouve plus ou moins latente en toute œuvre, car tout artiste est plus ou moins Prométhée dans lamesure où, ne laissant pas à Dieu le privilège de la création, il affirme la puissance créatrice de l'homme.

L'art, diraCamus en ce sens, est révolte.

Balzac parlait de faire « concurrence à l'état civil ».

La vieille définition « ars esthomo additus naturae » prouve que si l'homme s'ajoute à la nature, c'est qu'il ne la considère pas comme suffisante,veut la compléter, la retoucher.

L'art est insatisfaction, et intervention par laquelle l'homme s'affirme comme endehors de la nature, et au-dessus d'elle. Textes : Malraux : La création artistique. P.

11 : « La découverte décisive de la Grèce fut la mise en question de l'univers,le droit conquis par l'homme de s'opposer aux dieux.

» P.

215 : « Le grand artiste n'est pas le transcripteur du monde, il en est le rival.

» La monnaie de l'absolu. P.

149 : « Comme toute poésie, tout art cache une mise en question du monde, parfois soumise, parfois rebelle; lenôtre proclame la moins soumise et la plus virulente qui ait existé.

» P.

150 : « L'artiste de génie ne reçoit pas du monde les formes qui lui permettent la possession d'un universautonome, cohérent et significatif : il les lui arrache, et cette victoire sur son destin d'homme rejoint, dans unimmense déploiement, celle de l'art sur le destin de l'humanité.

» P.

151 : « L'art est un anti-destin...

L'histoire de l'art tout entière quand elle est celle du génie, devrait être unehistoire de la délivrance.

Car l'histoire tente de transformer le destin en conscience, et l'art de le transformer enliberté.

». »

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