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Bachelard et l'observation scientifique

Publié le 27/02/2008

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bachelard
Déjà l'observation a besoin d'un corps de précautions qui conduisent à réfléchir avant de regarder, qui réforment du moins la première vision, de sorte que ce n'est jamais la première observation qui est la bonne. L'observation scientifique est toujours une observation polémique : elle confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d'observation ; elle montre en démontrant ; elle hiérarchise les apparences ; elle transcende l'immédiat ; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas. Naturellement, dès qu'on passe de l'observation à l'expérimentation, le caractère polémique de la connaissance devient plus net encore. Alors, il faut que le phénomène soit trié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments, produit sur le plan des instruments. Or les instruments ne sont que des théories matérialisées. Il en sort des phénomènes qui portent de toutes part la marque théorique. BACHELARD

— Elle ne se confond pas avec l'observation première, qui est source d'erreur, parce que prisonnière de l'apparence, et du préjugé qui constituent des obstacles à la connaissance vraie.  - Elle est polémique : toute science est examen critique d'une idée (thèse, schéma, plan) que l'observation vérifie ou réfute.  — Elle implique donc nécessairement une activité rationnelle (elle démontre, ordonne, reconstruit des schémas), elle doit être opposée à l'observation préscientifique, toute passive, qui enregistrerait directement les données du réel (empirisme).

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