BERKELEY
Publié le 27/02/2011
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George Berkeley était Irlandais ; il fit ses études et professa à Dublin, et s'intéressa surtout à la philosophie, s'attachant spécialement à Descartes, Malebranche et Locke.
A vingt-deux ans, il écrivait déjà dans son journal intime, le Common-place book : « Je tiens mon grand principe «, c'est-à-dire l'immatérialisme, qu'il indiqua dans son Essai sur une nouvelle théorie de la vision (1709), qu'il développa plus explicitement dans son Traité sur les principes de la connaissance humaine (1710) et sous forme de dialogue dans Dialogues entre Hylas et Philonous (1713).

«
BERKELEY
1685-1753
BERKELEY est le seul philosophe que nous ait donné l'Irlande depuis Jean Scot Erigène (rxe siècle).
Figure solitaire à cet égard, il l'est encore plus
par le contenu de sa philosophie et par la manière
dont il l'a exprimée.
Certes, les historiens l'ont assujetti à des catégories générales : on l'a étiqueté
empiriste, subjectiviste, idéaliste,
et on pourrait à juste titre l'appeler aussi rationaliste, objecti
viste, réaliste.
Mais toutes ces étiquettes le déguisent à nos yeux.
Il échappe à toute désignation
sommaire.
Voilà le symptôme le plus sensible de son originalité.
Mais notons
d'abord que Berkeley n'était pas que philosophe : car alors sa biographie man
querait de substance.
Sous ce rapport, il est une figure typique parmi les philosophes des Iles
Britanniques.
Les circonstances extérieures les
ont invités à des activités publiques, et un penchant
pratique les y a poussés.
Pensons par exemple à Bacon, chancelier du royaume, à Locke, à qui
furent confiés divers offices publics, et à Hume, lui aussi fonctionnaire du gouvernement, notam
ment à l'ambassade de Paris.
Dans cette série de philosophes qui ont vécu, qui ont débordé les
rives
de leur spécialité intellectuelle, se range le penseur irlandais.
Né
en x685, il eut la bonne fortune de faire ses études à l'université de Dublin, dont les
fenêtres
étaient ouvertes aux courants frais qui venaient du continent.
Elu « Fellow », il fut chargé
d'enseigner tantôt le grec classique, tantôt la théologie, et tantôt l'hébreu.
Mais il a pu s'absenter
longtemps, quelques années
à Londres, dans le cercle littéraire de Swift, Addison et Steele et à la
cour royale, et quelques années en France et en Italie.
Il dut se démettre de ses fonctions à l'uni
versité
en 1724, lorsqu'il devint doyen de Derry (église protestante).
Au lieu de rejoindre sa cathé
drale au nord de l'Irlande, il repartit pour Londres, cette fois avec un dessein fort sérieux.
Une
grande bànqueroute en Angleterre, une autre en France, et les mœurs du temps l'avaient
convaincu de la décadence de l'Europe.
Esprit toujours positif, au lieu de se tordre les mains de
désespoir, il
tourna les yeux vers l'Amérique, et se persuada que dans le nouveau monde se renou
vellerait
la gloire fanée du monde antique.
Son dessein fut d'y fonder un collège, et de dédier à
cette œuvre
ses biens et le reste de sa vie.
Avec la promesse d'une subvention gouvernementale,
il traversa
l'Océan (1728), demeura en Amérique près de trois ans, et, ayant attendu en vain la
subvention,
dut revenir sans avoir fondé son collège, mais non sans avoir exercé une influence
durable sur l'enseignement supérieur américain (pour en mentionner un seul signe, une ville
universitaire
à l'extrême ouest de l'Amérique a pris son nom).
Bientôt (1735) la reine le fit consa
crer évêque de Cloyne, dans le sud de l'Irlande, où il s'avéra un pasteur idéal.
Ici, parmi les
paysans privés de médecins, il
se fit médecin, et sa panacée de l'eau de goudron (c'était l'époque
des panacées) devint une mode dans presque toute l'Europe.
Dix-huit années de travail, tant.
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