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BERKELEY: Esse percipi

Publié le 22/03/2005

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berkeley
Je dis que la table sur laquelle j'écris existe, c'est-à-dire que je la vois et la touche; et si je n'étais pas dans mon bureau, je dirais que cette table existe, ce par quoi j'entendrais que, si j'étais dans mon bureau je pourrais la percevoir; ou bien que quelque autre esprit la perçoit actuellement. [...] L'esse (être) de ces choses-là, c'est leur percipi (être perçu); et il n'est pas possible qu'elles aient une existence quelconque en dehors des esprits ou des choses pensantes qui les perçoivent. BERKELEY

L'empirisme est un courant philosophique prônant l'expérience et la perception.

Pour Berkeley, il n'existe pas de monde extérieur indépendamment de nos perceptions et donc de nous.

Jeanne Hersch, philosophe contemporaine, illustre sa pensée dans cette phrase: " L'être n'existe pas en soi, mais seulement en tant qu'il est perçu. Or, pour être perçu, il faut qu'il y ait quelqu'un qui le perçoive: D'où la seconde formule: être, c'est percevoir"

Elle veut dire par là que l'on ne peut considérer un être ou un objet comme existant, que s'il est perçu, ou s'il perçoit. Etre perçu sous-entend que quelqu'un perçoit, ce qui veut dire qu'au même titre qu'être perçu, percevoir prouve l'existence.

Nous pouvons nous poser deux questions:

Qu'est ce que la perception? La perception est-elle  vérité?

Nous allons tenter d'y répondre en analysant la phrase citée plus haut, et en comparant Berkeley à un autre philosophe.

 

berkeley

« Nous allons maintenant comparer Berkeley à Descartes, philosophe du 17ème siècle qui, après avoir tout remis endoute, en est arrivé à une seule et unique vérité: cogito ergo sum: je pense donc je suis.

Tout comme Berkeley,Descartes se pose la question de l'existence:Descartes pense que l'on prouve son existence que par la pensée.

L'existence des autres n'est donc pas vérifiable, puisque l'on ne peut savoir si ils pensent, ou non.

Le fait de prétendre que seul le fait de penser nous prouve que l'on existe revient à nier l'existence des autres, ontombe dans le solipsisme.Et nous nous rendons vite compte que nous ne pouvons pas vivre dans un monde que nous ne considérons pascomme réel.Avec les empiristes, nous avons un monde réel.

A l'inverse du philosophe empiriste, Descartes ne se base pas sur le monde extérieur.Descartes montre qu'il n'y a qu'en se pensant soi-même que l'on sait qu'on existe.

Berkeley affirme que l'existence, c'est une conscience du monde extérieur, alors que Descartes pense quel'existence, c'est une conscience de soi.

La perception, comme la pensée servent à prouver notre existence, à la différence que la perception peut prouverd'autres existence que la sienne.

Dans les deux cas, nous pouvons alors nous demander comment réfléchir à ce qui n'existe pas:On se base sur la mémoire et la pensée pour imaginer ce qui n'a pas de forme, ce qui n'a jamais été vu.

Ce quin'existe pas prendre toujours une forme connue.

Nous en sommes arrivés à la conclusion que nous ne pouvons pas nous baser sur les sensations pour prouverl'existence, mais en jugeant ses perceptions (par la pensée) et en expliquant rationnellement pourquoi on ressenttelle ou telle sensation, nous pouvons établir l'existence d'un sujet.

C'est donc en prouvant la rationalité de quelquechose que l'on prouve son existence.

Sujet désiré en échange : La science a fait des hommes des dieux avant qu'ils ne deviennent des hommes ? Être, c'est être perçu Les Trois dialogues entre Hylas et Philonous font converser entre eux un partisan de l'idée de matière objective (lenom d'Hylas vient d'un mot grec signifiant «matière») et un négateur de cette idée, porte-parole de Berkeley (lenom de Philonous est formé de deux mots grecs signifiant «aimer» et «esprit », soit «l'ami de l'esprit »).

Philonousparle: «Je nie l'existence de la substance matérielle non pas uniquement parce que je n'en ai aucune notion maisparce que sa notion est contradictoire.

»De nationalité irlandaise, George Berkeley est le dernier grand dignitaire de l'Église à avoir été un grand philosophe (ilétait évêque, Condillac ne sera qu'abbé).

Il fut le premier à faire le voyage d'Europe en Amérique où il se retrouva,tout en obéissant à son voeu de chasteté, dans la position du missionnaire.

Il dut bientôt rentrer, faute d'argent. La philosophie de Berkeley constitue le plus radical des idéalismes: être, c'est être perçu (esse est percipi en latin).Elle repose sur une théorie particulièrede la vision: contrairement à ce que soutiennent les philosophes et l'opinion commune, ce n'est pas le mondeextérieur que nous percevons lorsque nous ouvrons les yeux.

Nous ne voyons ni les grandeurs, ni les distances, niles déplacements.

Notre perception n'est pas un contact avec le monde matériel mais une traduction analogue àcelle que nous opérons lorsque nous comprenons la signification d'un énoncé: nous voyons un rocher avec sagrandeur et sa distance au même sens que nous l'entendons lorsque son nom vient frapper nos oreilles.

Ce constatentraîne un renversement radical: le réel n'est pas la chose mais l'idée perçue dans la perception même.

La matièren'est pas une substance, mais un mot.Berkeley récuse la distinction que Locke avait reprise du philosophe et chimiste Boyle entre les qualités premièresappartenant à la chose et les qualités secondes venant du sujet percevant Il n'y a pas de qualité première,objective, de la matière (Descartes citait l'étendue, Leibniz l'impénétrabilité, d'autres la solidité, etc.).

Toutes lesqualités que nous lui attribuons viennent de nous, selon Berkeley.

Quand j'entends passer dans la rue une voiture,dit le philosophe évêque, ce n'est pas une voiture que j'entends mais un son.

C'est à partir d'un son que je déduis. »

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