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Ce qui est vrai, est-ce ce qui est utile ?

Publié le 08/01/2020

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Problèmes :

l'absence de vérité objective (cf. sujet n° 1) ;

le problème de la définition de la vérité ;

le caractère désintéressé ou intéressé (théorique ou pratique) de la recherche de la vérité.

Formulations voisines :

« Recherche-t-on la vérité pour elle-même ou pour ses applications ? » : type de problème n° 3 ;

« Pourquoi rechercher la vérité ? » : type de problème n° 3 (cette question peut se comprendre au sens de « à quoi bon... ? ». Elle renvoie alors au problème du scepticisme) ;

« Une idée vraie n’est-elle qu'une copie de la réalité ? » : type de problème n° 2.

Chapitres du livre concernés :

chapitre 1 : introduction ; texte 1 ;

chapitre 2 : en son ensemble, notamment texte 8, p. 31.

Glossaire : pragmatisme.

Éclaircissements :

A. Dans un premier sens la question peut signifier qu'il n'existe peut-être pas de critère objectif universel pour décider de la vérité d'une idée ou d'une croyance, et que le seul critère, subjectif, est : si elle nous est utile ou non. Un tel utilitarisme est la conséquence du relativisme de Protagoras : si l'individu est la mesure de toute chose, il n'y a pas de mesure commune, et chacun jugera de la vérité de ses opinions en fonction de leur utilité ou commodité pour lui. Nous sommes alors renvoyés au problème général du relativisme

« B.

Dans un deuxième sens, il s'agit de déterminer si la pierre de touche de la vérité peut être la réussite de l'action.

Autrement dit, si celle-ci peut constituer une définition acceptable par tous de la vérité.

C'est la position du pragmatisme* de W.

James (cf.

texte 8).

Nous renvoyons ici à l'ensemble du chapitre 2, consa­ cré au problème de la définition de la vérité.

Nous remarquerons cependant qu'il ne faut pas confondre la position pragmatiste avec le relativisme utilitariste d'un Protagoras.

Pour W.

James, la vérité est objective: une idée vraie est adéquate à la réalité.

Cette adéquation cependant n'est pas une simple copie du réel, ou sa transposition (position que James qualifie d' « intellectua­ lisme » ; cf.

texte 6).

mais a une valeur pratique : une idée con­ corde avec la réalité lorsqu'elle permet d'avoir prise sur elle.

C.

Troisième sens enfin : la recherche du vrai est-elle ou non désintéressée ? Savoir pour savoir, ou savoir pour agir? La position pragmatiste de James peut servir de transition du deuxième au troisième sens, en ce qu'elle donne une réponse claire: la pensée est subordonnée à l'action.

On peut lui opposer la position platonicienne (cf.

texte 1) : la recherche du vrai demande un effort d'élévation et un détournement à l'égard du monde dans lequel nous vivons et de ses intérêts immédiats.

Cette recherche est par excellence spéculative ou contemplative.

On pourra en ce sens souligner le risque qu'il y a, pour la vérité, à vouloir des vérifications pratiques immédiates (par exemple, en science, l'ajournement de programmes de recherche fondamen­ tale, parce qu'ils ne répondent pas à des intérêts pratiques actuels).

En ce sens, Platon a raison de présenter la recherche de la vérité comme commençant par nous détourner des impératifs du monde sensible.

Mais on remarquera aussi que cet éloigne­ ment n'est qu'un détour.

Platon souligne qu'il faut redescendre dans la caverne.

C'est quand même, finalement, un savoir vrai qui nous permet d'agir efficacement, même si ce n'est pas parce qu'il est efficace qu'il est vrai.. »

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