Devoir de Philosophie

Ce qui ne peut s'acheter est-il nécessairement dépourvu de valeur?

Publié le 15/04/2005

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Une montre, legs d'un grand-père à son petit-fils peut avoir mille fois plus de valeur que n'importe quelle montre de luxe, et pourtant coûter un prix dérisoire. Ici, c'est véritablement parce que l'objet est pourvu de valeur qu'il ne s'achète pas.  

C- Le legs. Le seul rapport possible avec ces objets outre la conservation devient ainsi une certaine forme de don. Puisque assigner un prix à l'objet reviendrait à nier la valeur de celui-ci (si je suis capable de le vendre, c'est que soit il n'a plus de valeur pour moi, ou que je la nie, dans tous les cas, la valeur disparait, reste le prix), l'échange n'est pas possible. C'est ainsi que la seule chose qui permet de garder intacte la valeur de l'objet, c'est le legs qui permet en quelque sorte que la valeur de l'objet persiste tout en changeant de main, il y a séparation sans qu'il y ait vraiment perte.   Cette idée, que ce qui ne peut s'acheter c'est justement ce qui est pourvu d'une valeur absolue, se retrouve de façon particulièrement frappante dans la question de la dignité humaine et plus généralement de l'inaliénabilité de celle-ci.  

III- L'inaliénable : ce qui a une valeur tellement absolue qu'on ne peut l'acheter.

   Fondamentalement, ne peut être acheté ni vendu tout ce qui est inaliénable, c'est- à dire tout ce dont un individu ne peut se séparer sans renoncer à lui-même.  

A- Pour Rousseau, il n'est rien contre quoi on puisse échanger, avec autrui, sa liberté, puisque dès lors que je la lui aurais abandonnée, quoi qu'il puisse m'offrir en échange, c'est encore lui qui en disposerait puisqu'il resterait maître de l'usage que j'en ferais.

• Distinguer valeur-marchande et valeur d'usage. • Ne pourrait-on dire que dans un système économico-social institué de telle façon que tendantiellement tout tend à être apprécié selon la valeur marchande ce qui a précisément valeur (morale, par exemple) c'est ce qui ne peut être acheté? • Ne pas oublier l'importance (et le sens) de l'adverbe nécessairement (qui signifie ici : qui ne peut pas ne pas être). • Opérer des distinctions (à justifier) dans « Ce qui ne peut s'acheter «.

« Cette idée, que ce qui ne peut s'acheter c'est justement ce qui est pourvu d'une valeur absolue, se retrouve defaçon particulièrement frappante dans la question de la dignité humaine et plus généralement de l'inaliénabilité decelle-ci.

III- L'inaliénable : ce qui a une valeur tellement absolue qu'on ne peut l'acheter.

Fondamentalement, ne peut être acheté ni vendu tout ce qui est inaliénable, c'est- à dire tout ce dont un individune peut se séparer sans renoncer à lui-même.

A- Pour Rousseau, il n'est rien contre quoi on puisse échanger, avec autrui,sa liberté, puisque dès lors que je la lui aurais abandonnée, quoi qu'il puissem'offrir en échange, c'est encore lui qui en disposerait puisqu'il resteraitmaître de l'usage que j'en ferais.

B – C'est ainsi que Kant distinguera entre deux ordres :« Dans le règne des fins tout à un PRIX ou une DIGNITÉ .

Ce qui a un prix peut être aussi bien remplacé par quelque chose d'autre, à titre d'équivalent ; aucontraire, ce qui est supérieur à tout prix, ce qui par suite n'admet pasd'équivalent, c'est ce qui a une dignité.

» (Fondements de la métaphysiquedes mœurs).

La seconde formulation du Devoir moral, selon Kant, s'énonce ainsi : « Agistoujours de telle sorte que tu traites l'humanité, soit dans ta personne, soitdans la personne d'autrui, toujours en même temps comme une fin, jamaissimplement comme un moyen ».

Tout homme en effet est une personne, savaleur est absolue.

Elle tient sa dignité inconditionnelle de son autonomie, dupouvoir qu'elle a d'obéir à la loi que lui impose sa nature raisonnable. « Tout homme a le droit de prétendre au respect de ses semblables et réciproquement il est obligé au respectenvers chacun d'entre eux.

L'humanité elle-même est une dignité ; en effetl'homme ne peut jamais être utilisé simplement comme moyen par aucunhomme (ni par un autre, ni même par lui-même), mais toujours en mêmetemps aussi comme une fin, et c'est en ceci précisément que consiste sadignité (la personnalité), grâce à laquelle il s'élève au-dessus des autres êtresdu monde, qui ne sont point des hommes et peuvent lui servir d'instruments,c'est-à-dire au-dessus de toutes les choses.

Tout de même qu'il ne peuts'aliéner lui-même pour aucun prix (ce qui contredirait le devoir de l'estime desoi), de même il ne peut agir contrairement à la nécessaire estime de soi qued'autres se portent à eux-mêmes en tant qu'hommes, c'est-à-dire qu'il estobligé de reconnaître pratiquement la dignité de l'humanité en tout autrehomme, et par conséquent sur lui repose un devoir qui se rapporte au respectqui doit être témoigné à tout autre homme.

» ordre des idées 1) Formulation des deux formes de l'impératif moral : respecter la personned'autrui :— sous la forme d'un droit : tout personne humain peut exiger d'être respectépar les autres;— sous la forme (corrélative) d'un devoir : chaque personne doit respecter les autres. 2) Justification .

Ces droit et devoirs reposent sur la nature même de l'humanité.— Être un homme est une dignité : une valeur absolue, donc supérieure à toute autre valeur ; l'homme est une«personnalité», c'est-à-dire qu'il a les caractères d'une personne ainsi définie comme valeur inconditionnelle.— Explication de cette valeur absolue : l'homme est une fin en soi, non un simple moyen.— En conséquence, position de la personne par rapport aux autre êtres : la valeur de l'homme dépassant celle detous les autres êtres, ces derniers sont des « choses », qu'il peut légitimement utiliser comme moyens au service deses propres fins. 3) Conséquence morale de l'homme conçu comme « personne » : sa dignité implique que chaque homme agisse entenant compte de la valeur absolue de chaque homme.— Première application de ce devoir (le respect de soi) : nulle personne n'a le droit de s'aliéner (se vendre à uneautre).— Seconde application (le respect des autres) : je dois reconnaître en chaque autre personne cette même valeurabsolue en m'abstenant de tout ce qui pourrait lui porter atteinte.. »

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