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Chacun est-il libre de ses opinions ?

Publié le 16/08/2005

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Si dans la vie de tous les jours, je me soumets au régime, je peux, en privé, nourrir des opinions miennes et contraires.             Cependant, cette lecture du sujet nous conduit à une vision très pauvre de la question ; elle nous contraint à répondre que si je peux être de fait contraint à ne pas exprimer mon opinion, je suis toutefois libre de penser ce que je veux en mon for intérieur. Or, notre questionnement doit aller plus loin. Pour cela, nous devons 1° fournir une analyse plus poussée de la notion de liberté et 2° nous interroger sur le statut de l'opinion.   II - L'origine de l'opinion               Le terme d'opinion, dans notre sujet, se trouve au pluriel. Nous devons donc distinguer notre libellé d'un autre : « est-on libre d'avoir une opinion ? » Il ne s'agit donc plus d'opposer la liberté de penser ou la liberté d'expression à une oppression de fait, mais de penser le rapport que nous entretenons avec nos opinions, notamment en se demandant d'où celles-ci proviennent.             Le fait de parler d' « opinions », au pluriel, renvoie précisément à un ensemble de croyances, la plupart du temps irréfléchies et subjectives. En ce sens, l'opinion n'est pas formée, c'est-à-dire qu'elle n'est pas un jugement que nous portons spontanément sur les choses. Elle est plutôt reçue par l'éducation ou les habitudes sociales.

Le problème de l’opinion est double : il renvoie à la fois au domaine politique et au domaine de la connaissance. En effet, l’opinion apparaît d’abord comme la pensée personnelle, qu’il nous est possible d’avoir et d’émettre au sujet de la vie politique ou sociale. En ce sens, avoir des opinions serait primordial pour l’exercice de la démocratie. Toutefois, notre sujet n’est pas « est-on libre d’avoir une opinion ? «, mais bien « est-on libre de ses opinions ? «

            Nous devons donc prêter attention à une formulation qui emploie le terme d’« opinion « au pluriel. Les opinions seraient alors ce qui s’impose au sujet comme l’expression d’un degré de connaissance minimal et irréfléchi : l’opinion. La question de la liberté n'est plus désormais celle de savoir si l’on peut, en matière de politique, nourrir des idées personnelles, mais celle de savoir si, en matière de connaissance, l’on peut éviter l’illusion de l’opinion.

 

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