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Changer est-ce devenir un autre ?

Publié le 16/08/2005

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Cependant, le terme même de changement nécessite une base sur laquelle l'acte de changer s'opère. Je ne peux changer que si je reste le même sinon il n'y a pas de comparaison possible, et l'on ne peut considérer que deux individus distincts sans lien entre eux et non pas un seul individu qui a évolué et changé. Ainsi, pour changer, il faut déjà être quelqu'un ou quelque chose. A défaut d'un substrat au changement, il n'y aurait pas de changement mais succession de deux choses distinctes. Il n'y a changement que s'il existe un substrat voire une substance pour assurer et assumer ce changement. L'identité fonde et permet le changement Nécessité d'une certaine permanence du soi : par exemple : Mon corps m'individualise : patrimoine génétique unique qui individualise, et unité du corps qui se modifie et qui évolue avec le temps. La personne physique peut changer mais sans atteindre l'unité de l'identité du sujet qu'il compose. Le moi reste identique. Capacité à dire « je » qui établit une identité. C'est la conséquence du rapport de la conscience à soi-même.

Le temps nous fait sans cesse changer. Je ne suis déjà plus celui que j'étais il y a un instant. Qu'y a-t-il de commun entre l'enfant insouciant que j'étais, l'adolescent que je suis et le vieillard que je serai ? Sans doute rien. Pourtant c'est toujours de moi, de la même personne dont il s'agit. Qu'est-ce qui nous permet de dire qu'elle est la même ?

On s’interroge ici d’une part sur ce qui fait l’identité de la personne, et d’autre part sur la relation entre cette identité et la temporalité, le devenir.

Peut-on devenir autre chose que soi-même ? Est-il possible de ne pas être soi-même ? Le changement implique t-il l’acquisition d’un nouveau moi ? Le moi existe-il, a t-il une permanence ou le sujet doit-il au contraire acquérir et construire son identité propre ? Est ce que l’acte de changer suppose la négation de son identité présente ou au contraire est ce une démarche qui ne peut que s’appuyer sur la nature propre du sujet et qui n’existe que par rapport à ce qui constitue cette identité ?

Faut-il chercher l'unité et l'unicité de la personne dans un noyau invariant sur lequel le temps n'aurait nulle prise, ou au contraire confier cette unité à la continuité d'une histoire singulière ? Quel rôle joue le temps dans cette constitution et cette dislocation du moi ?

 

« L'analyse du professeur Ce sujet peut apparaître initialement comme trompeur et faussement problématique.

En effet, n'est-ce pas un faux problème que de déduire du fait que nous changeons sans cesse le fait que nous devenons quelqu'un d'autre ? Nous sentons bien que nous restons le même et il semble absurde de dire que nous changeons radicalement d'identité.

Pourtant nous savons bien, après plusieurs années de recul, que nous peinons à reconnaître des gens que nous n'avons pas vu.

D'ailleurs, nous changeons bien de carte d'identité pour ressembler à la personne que nous sommes devenue.

Tout le problème est donc de comprendre ce qui fait l'identité d'une personne.

Comment obtenir une définition de la personne attendu qu'elle semble obligée à un devenir qui ne lui permet pas de rester elle-même et qui peut tout changer en elle ? Comment peut -on à la fois se sentir soi-même à chaque instant conscient de notre existence et s'apercevoir que nous ne sommes plus la personne que nous étions auparavant ? Plan proposé Partie 1 aIl est possible de partir de l'évidence selon laquelle nous n'avons, contrairement aux schizophrènes, qu'une seule identité.

Cette évidence tient au sentiment d'identité que nous éprouvons à chaque instant du fait de l'unité de notre pensée et de notre corps, b sentiment qui conduit à penser que le changement ne change rien d'essentiel mais ne modifie que des caractéristiques accidentelles de ce que nous sommes.

c Dès lors, il ne s'agirait que d'une erreur de langage lorsque nous disons que nous devenons quelqu'un d'autre puisque nous ne devenons que nous-mêmes, c'est-à-dire que nous n'exprimons que ce qui est déjà en nous Partie 2 a Cette réponse semble toutefois insuffisante puisqu'elle contredit une autre évidence selon laquelle nous constatons parfois que nous sommes radicalement opposés à ce que nous avons été.

En effet, il apparaît que rien, ni corps ni esprit, n'est définitif en nous puisque nous pouvons tant changer d'apparence physique b que d'idées et de façons de penser.. »

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